La Suède : santé économique versus État providence ?

Existe-t-il encore un modèle suédois ? Après avoir connu une grave récession dans les années 90, la Suède réussit à assainir son économie au prix d’une politique d’austérité efficace. L’État providence est malmené et le chômage ne cesse de croître.

Les élections législatives de septembre 1998 sont l’occasion pour les Suédois de manifester leur mécontentement et de défendre leur modèle social.

Le Parti social-démocrate est rappelé à l’ordre par le «peuple de gauche». Il doit désormais s’appuyer sur le Parti de gauche et les Verts pour gouverner. En conséquence, l’équilibre économique retrouvé et salué par l’Union européenne semble menacé tandis que la question de la participation à l’Union économique et monétaire (UEM) est délicate à poser au cours de cette législature.

dépassé 4 %. Il atteint 8,1 % en 1997. En tenant compte des personnes bénéficiant de mesures en faveur de l’emploi, le taux réel s’élève à 12,6 % en 1998. Les jeunes, les immigrés et les femmes sont les plus touchés. Relancer l’emploi constitue donc l’enjeu majeur du gouvernement, dont l’objectif est de réduire de moitié le taux de chômage déclaré d’ici à l’an 2000. Le contribuable accepte de payer les impôts les plus lourds du monde en échange de l’assurance de bénéficier de confortables avantages sociaux. Les difficultés que traversent le pays et les remèdes tentés par le gouvernement ont été ressentis comme une rupture du contrat traditionnel : le vote de mécontentement des élections s’est aussi exprimé dans un fort taux d’abstention (19,7 %).