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L'admonition de louis le pieux

Publié le 30/11/2013

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Une admonition de Louis le Pieux à tous les ordres du royaume Introduction : Ce texte est une source diplomatique à caractère juridique, il s'agit d'un extrait du capitulaire de 823-825, Le capitulaire est préparé dans une assemblée de grands clercs et laïcs, le plaid. il a été rédigé par un chancelier sur ordre de l'empereur Louis le Pieux. (Le chancelier est chargé de la rédaction des actes législatifs, ds lettres royales, il conserve les archives et est le gardien du sceau royal. Il dirige la chancellerie qui est presque uniquement composée de clercs). Le capitulaire n'est pas entier, nous n'en avons qu'un extrait, il comporte dans son ensemble 26 chapitres, ici, il y en a 7. Ce capitulaire est destiné à être reproduit à la chancellerie et diffusé par elle auprès des archevêques et comtes des capitales de provinces, à charge pour eux de faire chacun de même dans les cités de la province. Ce capitulaire s'adresse à tous les sujets du royaume, dans cet extrait il s'adresse principalement aux évêques puis aux comtes. Les décisions sont émises lors d'un plaid, on retrouve ce terme dans le chapitre 2 . Dans ce capitulaire, Louis poursuit la réforme de l'Église, il rappelle à chacun sa place et ses devoirs, ce texte tient lieu d'admonition. Il fait référence à son pouvoir royal qu'il définit comme un « ministère ». Louis est empereur depuis 814 , il le restera jusqu'en 840, il succède à son père Charlemagne . Louis a été associé à l'Empire en 813. Il est couronné par le pape en 816. Ce capitulaire a été écrit dans des conditions qui sont peu favorables à Louis. Ses conseillers ecclésiastiques vont lui imposer une pénitence publique à Attigny( se situe dans la région champagne ardenne) en 822 ( Attigny fut une résidence impériale carolingienne )( obligation de demander pardon pour les fautes qu'il a commises, notamment lorsqu'il a fait aveugler son neveu Bernard , car il était coupable de s'être révolté contre l'ordinatio imperii de 817 dans lequel Louis proclame son fils Lothaire successeur et futur empereur de son royaume ). Aussi, certains évêques admettent publiquement qu'ils ne remplissent pas toujours dignement leur fonction, le capitulaire traite et souhaite régler les différents problèmes de ce genre. C'est dans cette optique que nous nous demanderons en quoi ce capitulaire affiche une nouvelle idéologie royale ( avec le ministère royal ) et en quoi s'inscrit-il dans la poursuite de la réforme de l'Église ? Pour ce faire, nous tâcherons dans un premier temps d'apporter des précisions sur ce qu'est cette notion de ministère royal, nous poursuivrons en évoquant les deux auxiliaires «évoqués dans le texte , et nous achèverons cette analyse en parlant de cette volonté pour Louis le Pieux de poursuivre la réforme de l'Église. I - « Le ministère royal» : une nouvelle conception du gouvernement A - L'origine du ministère royal Le pouvoir royal sous Louis le Pieux tend à évoluer peu à peu vers ce que l'on pourrait appeler un pouvoir théocratique, l'État et l'Église ayant fusionné. En effet, Louis assimile dans ce capitulaire la fonction royale à un ministère. Ce ministère repose sur le couronnement, il confère ainsi au pouvoir royal un fondement religieux. Déjà durant le règne des rois mérovingiens, le pouvoir royal a un caractère religieux, c'est ce que l'on appelle le Mund qui représente une force divine et guerrière. Cependant, le couronnement va plus loin que cela, il indique bien que le roi est introduit dans l'Église, il a été choisi par Dieu, on peut le voir à la ligne 1-2 du chapitre 1 « que notre pè...

« première dans ce texte, cette notion fut définie avant sa proclamation dans le capitulaire par l'abbé Smaragde ( qui vivait dans l'entourage de l'empereur ) dans Via Regia ( voie royale ) écrit à l'intention de Louis le Pieux en 811-813. Le chapitre 2 prouve cette phrase « comme nous en sommes redevables » , que l'intervention royal dans les affaires ecclésiastiques découle de la nature même du pouvoir royal puisque celui-ci repose sur le couronnement, preuve que le roi est choisit par Dieu.

Comme le mentionne à la ligne 1 du chapitre 2 « puisqu'il a plu à la divine Providence de confier à notre médiocrité le soin de sa sainte Église et de ce royaume » .

Le roi est élu par Dieu afin de régner sur le royaume et le gouverner. Néanmoins, il faut apporter un bémol, Louis associe dans ce ministère tous ceux qui exercent une charge publique concédée par le roi ( honor ), l’État ne se résume donc plus à l’Empereur.

Dans ce capitulaire, apparaît aussi la supériorité théorique du pouvoir épiscopal sur le pouvoir royal.

En effet, les évêques sont dits à l'origine du pouvoir ( par le couronnement ) ,tandis que l'empereur ne fait que l'exercer.

Cette évolution de la conception du pouvoir qui amoindrit l'empereur ne peut que conduire à l'affaiblissement du pouvoir impérial. II – Les « auxiliaires » du ministère royal A – Les évêques Louis le Pieux s'adresse tout d’abord aux évêques, qui sont au sommet de la hiérarchie ecclésiastique ( après les archevêques ).

A l'époque carolingienne, c'est le souverain qui nomme directement les évêques, alors qu'à l'époque mérovingienne, l'évêque était élu à cléro et populo.L'évêque est considéré par l'empereur comme l'un de ses auxiliaires, il dépendait donc étroitement du palais.

Le capitulaire s’adresse plus particulièrement à eux, comme on peut le voir chapitre 4 ligne 9 « nos ...commis » .

Ils ont dans un premier temps des devoirs ecclésiastiques « vivre...engagement » .

« Vous tous devez être nos auxiliaires » , les évêques doivent être un exemple pour la population, ils ne doivent pas vivre dans l’excès et respecter le dogme.

Ils doivent se conduire en auxiliaires du souverain dans l'administration du ministère qui leur est confié, ils doivent obéir au souverain. Louis innove en reconnaissant une supériorité du pouvoir épiscopal sur le pouvoir royal.

Ici, Louis fait une distinction fondamentale.

Il y a les attributs des évêques qui ont une nature sacrée, et qui leur valent une auctoritas devant laquelle tous doivent se ranger, y compris Louis, qui lui, se doit par sa potestas de prêter son bras séculier .

La potestas, qui est le pouvoir de contrainte et d'exécution qui ne comprend pas la fixation des normes, réservée à l'auctoritas, aidera les évêques à accomplir leur auctoritas, c'est-à-dire, le droit de fixer la norme, un temps accaparés par la papauté qui ne délègue aux princes laïcs que la potestas, pouvoir d'exécution.

Alors que les deux premiers souverains carolingiens avaient considéré l’Église comme un instrument de leur pouvoir, Louis renverse se rapport d'autorité, reconnaissant aux évêques la détention de l'auctoritas. B – Les comtes Par la suite, Louis le Pieux s'adresse aux comtes.

Il agit tout à fait différemment avec les comtes, il a un comportement plus réprimant.

En effet,avec eux, il ordonne « A vous les comtes, nous disons et nous vous avertissons »( ligne 1 chapitre 7 ) , puis il prescrit un modèle d'action en énonçant des devoirs qu'ils doivent accomplir impérativement dans le cadre de chaque cité appelé Pagus ligne 2-3 chapitre 7 .

De plus, ils se doivent d'accomplir à leur niveau, les devoirs qui sont ceux du prince ligne 3 chapitre 7 « vivre en accord avec vos évêques et de les aider à accomplir leur ministère » en quelques sortes, les comtes sont les vassaux ( les subordonnés ) des évêques, ils doivent être à leur service, cohabiter pou que le ministère se développe positivement. Ce qui sous entend aussi qu'il y a des rivalités entre les comtes et les évêques, qui sont des conflits. »

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