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L'Asie dans l'après-guerre (Histoire)

Publié le 22/02/2012

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Un des faits les plus marquants de l'après-guerre est la rentrée de l'Asie sur la scène internationale. Après plus d'un siècle de tutelle ou de mise à l'écart des grandes décisions mondiales, les pays d'Asie non seulement participent désormais souverainement aux conciles internationaux, mais exercent encore une influence croissante sur le cours des événements. Cette renaissance de l'Asie s'est accompagnée de remous, tant dans le monde que dans les pays d'Asie eux-mêmes. Il est utile de rappeler que l'une des principales causes de l'expansion facile de l'impérialisme occidental en Asie au XIXe siècle est la faiblesse des pays d'Asie eux-mêmes. Les patriotes asiatiques, cherchant les causes profondes des défaites et des humiliations successives subies par leurs pays, fixaient leur attention sur les structures politiques et sociales, et voyaient dans le changement radical de ces structures c'est-à-dire dans la révolution la première condition de l'acquisition rapide de la technique moderne, surtout de la technique militaire, en vue d'une restauration rapide de la puissance et de la dignité nationales.
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« signifiant par-là la fin de toute ingérence française dans les affaires intérieures vietnamiennes ; elle marqua aussi lafin d'un chapitre dans l'histoire de la décolonisation de l'Indochine. Malgré l'échec français, les Américains, confiants dans l'efficacité de leur puissance économique et militaire, selaissèrent entraîner en 1965 dans une confrontation directe avec le nationalisme vietnamien.

Ils disposaient demoyens immenses : un corps expéditionnaire de cinq cent quarante-trois mille hommes, renforcé par une puissantearmée de l'air et une puissante flotte, sans parler des forces d'appui stationnées au Japon, aux Philippines, enThaïlande, à Okinawa, à Hawaii, et des armes les plus perfectionnées et les plus meurtrières.

Mais eux aussiconnurent l'échec et durent se replier dans des conditions leur épargnant de justesse l'humiliation d'une défaite, etcela grâce à l'aide de l'Union Soviétique soucieuse de créer un climat de détente.

L'accord de Paris (27 janvier 1973)officialisa l'échec américain, comme l'accord de Genève (20 juillet 1954) avait officialisé l'échec français dix-neuf ansplus tôt. La renaissance de l'Asie se manifesta d'une façon spéciale dans le cas du Japon.

Vaincu, désarmé, occupé par lesforces américaines en 1945, son territoire amputé, dévasté, ruiné, ce pays se releva rapidement à partir de 1950,en partie grâce à la guerre de Corée et l'intensification de la guerre froide, en partie grâce au génie de son peuple.En 1951, il recouvra sa souveraineté.

Dix ans plus tard, il devint la troisième puissance économique du monde, etcette importance économique lui permit de jouer un rote politique de plus en plus marquant.

Il est dès lors traité enégal non seulement par les États-Unis, mais aussi par l'Union Soviétique qui normalisa ses relations avec lui en 1956,lui permettant d'entrer aux Nations Unies et de se faire élire membre du Conseil de Sécurité deux ans plus tard. La renaissance de l'Asie se manifesta enfin d'une façon aussi spectaculaire que fatale pour le statu quo : l'apparitiond'un nouveau centre de puissance dans le système international avec la reconnaissance de Pékin par les États-Unis. En 1971, le gouvernement américain mit fin à un boycott de vingt-deux ans (1949-1971) contre la Républiquepopulaire de Chine, permettant au gouvernement de Mao Tsé-toung d'occuper le siège de membre permanentréservé à la Chine au Conseil de Sécurité des Nations Unies et d'être reconnu, du même coup, comme représentanten droit, comme il l'avait été déjà en fait depuis 1949, du peuple chinois à la place du gouvernement de Tchang Kaï-chek réfugié à Formose.

En février l'année suivante, le président américain Richard Nixon se rendit en Chine, et pours'entretenir avec le chef de l'État chinois, accepta de se déranger jusqu'à la résidence de ce dernier en dehors dePékin.

Pour le peuple chinois, comme pour les autres Asiatiques, cette subtilité protocolaire était lourde de sens : laChine, puissante et respectée, était redevenue "l'Empire du Milieu". L'action du gouvernement américain n'était que la reconnaissance d'un fait devenu de plus en plus évident depuis laconfrontation armée entre Chinois et Américains en Corée quelque vingt ans plus tôt (1950-1953) : le maintien de lapaix du monde, et surtout le règlement des affaires d'Asie, ne pouvait plus se faire sans la participation de la Chine.L'action américaine eut pour conséquence une transformation radicale de la situation internationale : de bipolaire, lemonde est devenu tripolaire, l'un des trois centres se trouvant désormais en Asie. La plus importante tâche pour chaque pays asiatique demeure cependant la construction d'un État nouveau, stable,moderne, capable de donner à sa population ce que les gouvernements coloniaux avaient négligé : liberté,prospérité, justice sociale tâche infiniment plus complexe et plus difficile que la lutte, armée ou non, pourl'indépendance nationale.

Cette tâche demande plus que résolution, courage, et abnégation.

Elle demande beaucoupde jugement, de doigté, de sagesse et de compétence technique, surtout de la part des dirigeants. En théorie, et nous savons aujourd'hui qu'en pratique aussi, les anciennes colonies et pays sous-développés ont lechoix entre deux solutions fondamentales à résultats également incertains : 1° rompre immédiatement et totalementavec le passé colonial ou national , briser toutes les structures, et se lancer dans un développement économiqueaccéléré ; 2° adopter un changement graduel, conservant, si ce n'est que provisoirement, une partie du passé,introduire les modifications de structures au fur et à mesure des besoins, et exercer prudence et modération dans ledéveloppement, au prix, s'il le faut, d'une certaine lenteur.

La première est la solution révolutionnaire ; la seconde,la solution évolutive. Comme un pays sous-développé vit en général au bord du niveau de subsistance et ne peut disposer d'un excédentde ressources requis pour l'accumulation du capital condition essentielle de tout développement économique , lechoix de la solution révolutionnaire implique, du même coup, le choix de la dictature comme forme de gouvernement,car seul un gouvernement dictatorial peut imposer l'épargne sur une grande échelle aux masses vivant au seuil de lamisère et aspirant à une amélioration immédiate et substantielle de leur sort, ou à une minorité habituée au luxe et àl'égoïsme et refusant toute réduction volontaire de son train de vie, même dans l'intérêt national.

Il faut compteraussi avec la résistance, sourde ou ouverte, directe ou indirecte, des intérêts étrangers lésés.

Les dirigeantsdoivent donc faire face à une pression populaire pour un régime plus libéral et plus démocratique. Le choix de la solution évolutive permet d'éviter les dislocations économiques immédiates et d'adopter la formedémocratique de gouvernement, mais pose des problèmes inverses.

Le retard dans la liquidation des vestiges dupassé, surtout des structures économiques et sociales laissées par le colonialisme, considérées par les massescomme causes principales des misères et injustices qu'elles ont subies dans le passé, provoque desmécontentements populaires.

Ces mécontentements, exploités par les politiciens démagogues, encouragés etsoutenus par les gouvernements ou partis révolutionnaires étrangers, deviennent protestations et oppositions,sources d'instabilité politique, et, par conséquent, de retard dans le développement économique, l'un renforçant. »

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