Devoir de Philosophie

LE 13 MAI 1958 (Histoire)

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

histoire
Depuis quelques mois, les Français d'Algérie — «pieds-noirs» et militaires — étaient troublés : le gouvernement n'avait pas rejeté les offres américaines de «bons offices» et semblait s'orienter vers une paix qui risquait d'être un abandon. A Alger, des complots s'échafaudaient et un «Comité de vigilance» représentant les espoirs gaullistes canalisait les mécontentements. En avril, l'agitation gagne la rue. Le 11 mai, la désignation de Pflimlin pour former le gouvernement fait monter la tension.
histoire

« «Coup d'État démocratique» pour la gauche socialiste et communiste, coup d'État fasciste pour l'extrême gauche , recours au sauveur suprême pour ses partisans, la prise du pouvoir par le fblhwl• G.lllle à Paris , qui a fait suite à la manifestation du 13 mai 1958 à Alger et qui aboutit à un changement de République et de régime, donne lieu à de multiples interprétations .

Certaines mettent en lumière les stratégies clandestines ou illégales convergentes de membres de l'armée et de la haute administration plus ou moins proches du général de Gaulle , retranché depuis au moins trois ans dans un silence politique total -un ouvrage des journalistes Merry et Serge Bromberger, paru à l'époque , s'Intitule /es IJ Complots du 13 mai.

D'autres privilégient l'affaiblissement de la légitimité de la représentation nationale -l'Assemblée issue des élections de 1956 et les présidences du Conseil successives s'avèrent notamment incapables de construire une majorité et un projet pour résoudre la question algérienne.

• Par la suite , l'engagement de deux opérations militaires, une extérieure -avec la crise de Suez -.

l'autre intérieure -avec la bataille d 'Alger-, veulent démontrer au monde -et au FLN -la force et l'efficacité de l'armée française .

• Or le retrait de Suez de la force franco-britannique devant l'ultimatum des grandes puissances en novembre 1956 est ressentie par le FLN comme une victo ire .

Et la victoire militaire française dans la bataille d 'Alger au cours de l'année 1957 n 'est obtenue que grace à l'usage par l'armée , dotée de pouvoirs spéciaux, de méthodes contestées -notamment la torture.

• En 1957-1958 , l'Instabilité ministérielle fait rage .

Trois présidents du Conseil se succèdent en dix-huit mois : Guy Mollet (SFIO ), Maurice Bourgès -Maunoury (droite du Parti radical-socialiste ), puis Félix Gaillard (gauche du Parti radical-socialiste) .

Dans le même temps , la crise financière s 'approfondit et la situation militaire en Algérie s'aggrave .

LA CIISE DE BIME • Quatre ans après le début de l'insurrection algérienne , l'instabilité ministérielle inquiète l'opinion européenne d'Algérie .

la «victoire militaire » revendiquée par le général Jacques Massu dans la bataille d'Alger n'étouffe pas les rumeurs concernant la volonté de négociations du président du Conseil Pierre Pflimlin (MRP ).

• En métropole , l'opinion française demeure réservée , mais elle accueille de moins en moins bien l 'annonce des pertes de soldats du cont ingent et semble majoritairement favorable à l'ouverture de négociations pour obtenir un cessez -le-feu .

• D 'autre part, deux organisations, l--------------1 le Parti communiste et les Républicains •les événements du 13 mai 1958 à Alger s'Inscrivent dans une longue suite de faits qui marquent l'écart grandissant entre , d'un côté , la coalition politique au pouvoir e~ de l'autre , les officiers de l'armée d'Algérie et la population européenne de ce territoire français .

• Ce divorce grandissant naît de manière spectaculaire le 6 févr ier 1956 avec l'accueil mouvementé fait au président du Conseil, le socialiste Guy MolleL par des manifestants algérois .

sociaux de Jacques Chaban-Delmas , des gaullistes héritiers du RPF du général de Gaulle qui ont fait le choix de part iciper à la majorité gouvernementale , se sont opposés en 1954 au renforcement de l'ancrage européen du pays en repou ssant la création de la Communaut é européenne de défense (CED ).

• De nombreux França is d ' Algérie ainsi que les cadres de l'armée , inquiets du processus qui a condui~ depuis les négociations entamées par le président du Conseil Pierre Mendès-France , à l ' indépendance du Maroc puis de la Tunisie , exigent des pouvoirs publics qu'ils garantissent solennellement que l'Algérie restera française .

le mot d'ordre d '•A/gérie fnlllf•lse • devient le leitmotiv des mobilisations populaires algéroises .

l'ACCÉLÉRATION DE LA CRISE • Maintenue depuis quatre ans dans le cadre d'une crise intérieure , les événements d'Algérie s'invitent sur la scène internationale à la suite du bombardement par l'aviation française , le 8 février 1958 , du village tunisien de Sakhiet Sidi Youssef .

Ce dernier est situé à la frontière algéro-tunisienne, non loin de la ligne Morice destinée à empêcher les infiltrations en Algérie de rebelles du Front de libération national (FLN) repliés en Tunisie .

l'opération cause la mort de 69 villageois dont 21 enfants .

• les protestations de la Tunisie et de l'ensemble du monde arabe emmené par l 'Égypte aboutissent à la mise sur pied par les États -Unis d 'une mission de médiation confiée à l'ancien ambassadeur des États-Unis présent à Alger pendant la Seconde Guerre mondiale , Robert Murphy, assisté du Britannique Harold Beeley .

• !:acceptation par la France de cette mission de bons offices est interprétée par l'opinion nationale comme une pression internationale en faveur de la négociation avec le FLN et donc comme une victoire diplomatique de ce dernier .

• le 15 avril, la Chambre des députés renverse le cabinet Félix Gaillard accusé de n 'offrir aucun plan concret pour affronter la nouvelle situation internationale où la France est désormais isolée.

le président de la République René Coty approche René Pleven en vue de lui proposer de constituer un nouveau cabinet • À Alger , vingt-deux organisations professionnelles et politiques , représentant la plupart des partis -à l'exception du Parti communiste algérien -se constituent alors en Comité de vigilance pour exiger la désignation d 'un prés ident du Conseil offrant la garantie du maintien de la France en Algérie .

le 26 avril , le Comité organise une manifestation non autorisée qui réunit 15 000 personnes devant le Monument aux morts d'Alger .

• Fin avril , à Paris , des rumeurs évoquent de nouveau la possibilité d'une ouverture des négociations avec le FNl.

• Début mai, Pleven hésite à accepter la tache de président du Conseil et le nom de Pierre pfimlin est avancé .

Ce dernier est mal vu en Algérie car il lui est reproché d'avoir évoqué dans un discours public, deux ans plus tô~ la possibilité de «saisir toute occasion d'engager des pourparlers en vue d'un cessez -le-feu» .

• le 8 mai, lors du défilé militaire commémorant la victo ire de 1945 , le ministre de l'Algérie Robert lacoste , très populaire, annonce son départ •le 10 mai, le FLN annonce qu'il a décider de faire fusiller trois soldats français tombés entre ses mains .

Cette décision contribue à dégrader le climat • Dans le même temps , le général Raoul Salan informe Pleven , toujours pressenti , que l'armée ne peut admettre l'abandon de l'Algérie, indiquant que la condition des généraux pour entamer des négociations avec les rebelles ne peut être que la reconnaissance par ces derniers de la citoyenneté française en Algérie .

Pleven informe alors le président Coty qu'il renonce à diriger le gouvernement.

• Le 12 mai, le che f d ' état-major , le général Paul Ely, envoie au général de Gaulle un message lui demandant son aide et lui indiquant qu'il est prêt à se mettre lui-même à sa disposition en vue de faciliter son retour au pouvoir .

LA JOURNÉE DU Il MAl 1958 À ALGER • le 13 mai 1958, à Paris , le Parlement s'apprête à investir le gouvernement de Pierre Pflimlin .

Au même moment à Alger, une ..

lllfrs.

t.lloa de 15000 à 20000 Français d 'Algérie convoquée par l'avocat Pierre lagaillarde, ancien président de l'Association générale des étudiants d 'Algérie , se présente devant le Gouvernement général , siège du pouvoir politique en Algérie .

les manifestants exigent la constitution d 'un gouvernement de salut public.

• Durant tout l'après-midi , les commerçants et les fonctionnaires observent une gréve générale .

• À 17 h, de jeunes manifestants qui ont fait la gréve des cours mettent à sac le centre culturel américain.

• À 18 h, les autorités politiques et militaires se recueillent devant le Monument aux morts à la mémoire des trois soldats tués par le FLN.

Des cris fusent : •l'armée au pouvoir », • Fusillez Ben Bella •.

• Massu , Massu » .

• Des manifestants haranguent les CRS présents aux cris de «Tous au GG contre le régime pourri ! » Appelés sur les lieux , les hommes du 3 • régiment de parachutistes coloniaux commandés par le colonel Trinquier n'interviennent pas e~ à partir de 18 h 15, laissent certains activistes entrer dans le batiment du Gouvernement général.

la gaillarde salue la foule depuis le balcon du 3 • étage, tandis que ses partisans pillent les bureaux et jettent les dossiers par les fenêtres .

• les émeutiers qui ont ainsi mis à bas le pouvoir civil s'adressent au commandant de la région militaire d'Alger, le général Massu, qui accepte, non sans hésitation, de prendre la tête d'un Comité de salut public (CSP) comprenant des militaires et des civils -personnalités et anonymes mêlés.

• À 20 h 45, Massu se présente à son tour au IHIIc011, flanqué des sept membres du CSP, pour informer la foule de la formation de celui-ci.

• À 22 h 30, des manifestants s 'emparent de l'immeuble de Radio Alger au nom du CSP.

• le CSP adresse aussitôt un message au général de Gaulle qu'il «supplie [ ...

]de vouloir bien rompre le silence en s'adressant au pays , en vue de la formation d'un gouvernement de salut public qui seul , peut sauver l'Algérie de l'abandon».. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles