Le « bon saint Éloi », homme de cour et homme de foi
Publié le 22/08/2013
Extrait du document
Il n'y reviendra que peu avant sa mort, le ler décembre 660, lors de la régence exercée par la reine Bathilde. Désormais, il se consacre entièrement à sa charge ecclésiastique. Il fonde les monastères de Noyon, de Tournai, de Saint-Quentin, les sanctuaires de saint Bon, sur la rive droite de la Seine, et de sainte Colombe, près de Sens. Mais surtout, Éloi se dévoue au service des pauvres, pour lesquels il fait construire un hôpital dans son évêché, et se consacre au rachat des esclaves.
«
Élevé dans la compagnie du
jeune Clotaire
II,
c'est grâce aux
liens qu'il tisse avec le roi
qu'Éloi acquiert un entregent
qui lui vaudra d'occuper une
place si importante à la Cour et
au sein du Gouvernement.
Son influence est telle que
c'est à lui que s'adressent en
premier lieu aussi bien les
évêques en mission à Paris que
les ambassadeurs de passage.
De cette position privilégiée,
Éloi n'hésite pas à user, et abu-
ser, pour obtenir la libération
de prisonniers à qui il offre les
moyens de s'installer dans l'un
des sanctuaires qu'il a fondés.
Mais ce grand homme n'en est
pas moins capable d'une émo-
tivité surprenante.
Ainsi, c'est
en larmes qu'il vient rappeler à
Clotaire II la promesse de dota-
tion qui lui a été faite pour
pourvoir aux besoins de son
couvent de l'île de la Cité — le
terrain cédé sur les terres
royales s'étant avéré plus petit
que prévu.
En 622, lorsque Dagobert Pr suc-
cède à Clotaire II, son père, Éloi
reste l'un des principaux
conseillers du nouveau souve-
rain.
Trésorier du roi, il est éga-
lement chargé de nombreuses
missions diplomatiques.
Au service
des pauvres
Marqué tant par la sensibilité
que par la foi, Éloi est un mys-
tique dont l'empreinte spiri-
tuelle trouvera des échos vingt-
cinq ans après sa mort, dans
l'oeuvre de saint Ouen.
Celui-ci
rapporte la dévotion sans limite
que le conseiller du roi manifes-
te aux nombreuses reliques que
recèle sa chambre.
Mais, sur-
tout, Éloi est d'une fidélité à
toute épreuve à son Seigneur.
Lorsque Clotaire II le convoque
pour lui prêter serment de
loyauté, il s'évanouit sur l'autel
portatif qu'on lui présente, ter-
rorisé à l'idée de faire allégean-
ce à tout autre que Dieu...
En 632, Éloi reçoit la prêtrise et
fonde le monastère de Solignac,
dans son Limousin natal.
En
641, il est fait évêque de Noyon
Ci-dessous,
« Charité d'Éloi et guérison
des malades ».
Panneau
central du triptyque de
saint Éloi conservé dans
la chapelle de la Visitation,
Crocq (Creuse).
et se consacre à l'évangélisa-
tion, portant la bonne parole à
des peuples aussi lointains que
les
Frisons.
Depuis
la mort de
Dagobert jet, en 639, Éloi a quit-
té la Cour.
Il n'y reviendra que
peu avant sa mort, le
ler
décembre 660, lors de la régen-
ce exercée par la reine Bathilde.
Désormais, il se consacre entiè-
rement à sa charge ecclésias-
tique.
Il fonde les monastères
de Noyon, de Tournai, de Saint-
Quentin, les sanctuaires de
saint Bon, sur la rive droite de la
Seine, et de sainte Colombe,
près de Sens.
Mais surtout, Éloi
se dévoue au service des
pauvres, pour lesquels il fait
construire un hôpital dans son
évêché, et se consacre au rachat
des esclaves.
L'ORFÈVRE
Éloi
est non seulement un
brillant politique et un chrétien
à la foi profonde mais aussi
un artisan réputé qui pourvoit
le royaume mérovingien
en objets d'art et en précieux
bijoux.
C'est sa maîtrise d'un art
noble et difficile qui lui vaut
aujourd'hui d'être le patron
des orfèvres, des forgerons
et de tous les ouvriers
qui travaillent les métaux.
C'est elle, aussi, qui lui a valu
d'entrer dans la légende.
Depuis fort longtemps, le jeune
roi Clotaire H se plaignait de
ne pouvoir trouver un orfèvre
assez habile pour réaliser
le trône qu'il avait imaginé.
Éloi se proposa pour cette
tâche délicate.
Quel ne fut pas
l'étonnement de Clotaire Il
lorsqu'il découvrit, dès le
lendemain, sa commande
exécutée, un magnifique siège
d'or incrusté des plus belles
pierres.
Sa surprise fut plus
grande encore quand il
constata que l'habile artisan
avait si bien fait qu'il avait pu
réaliser, avec le seul or qu'on
lui avait remis, un second trône,
jumeau parfait du premier.
Dès lors, Clotaire II promit de
toujours faire confiance à un
conseiller aussi adroit.
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