Le canal de Suez le rêve se concrétise

« leur cité la porte de l'Orient.

Dans un mémoire adressé à Sully, Premier ministre d'Henri IV, l'un d'eux suggère « qu'on pourrait creuser un canal de Suez au Caire, ainsi qu'il s'est pratiqué sous les anciens rois d'Égypte ».

Sous le règne de Louis XIV, Colbert conçoit un plan de restauration écono­ mique et mène une offensive diplomatique auprès du Grand Turc pour obtenir la ré­ ouverture de la route de l'Orient par Suez.

Mais conversations officielles et contacts secrets n'aboutissent pas.

Après sa mort, Seignelay, son fils , promu secrétaire d'État à la Marine, charge l'ambassadeur Girar­ din de reprendre les tractations av e c la Subli­ me Porte.

Pour la première fois, Paris pose officielle­ ment la question du canal à Constantinople.

Bonaparte relance le projet D e 1679 à 1713, Jacques Savary, un riche exporta­ teur, publie sept édition s du Parfait négociant, guide à l'usage des marchands instal ­ lés en Égypte et contrai nts de s e soumettre aux exigences des courtiers arabes.

Il y ex­ pose en outre l'intérêt qu 'il y aurait à relancer le trafic commercial via la mer Rouge.

« Il serait encore plus facile aux Français de faire ce com­ merce s'il y ava it communica­ tion entre la mer M é diterra ­ née et la mer Rouge . ..

Il n'y aurait pour établir cette communication des deux mers qu'à établir un canal depuis Sue z jusqu'au-dessus de Damiette. ..

Si notre mo­ narque Lo uis le Grand était maître de l'Ég ypte, comme il serait à souhaiter, l'on verrait bientôt un nombre infini de peuples travailler à ce c anal pour faire la communication entre ces deu x mers , et on verrait ce merveilleu x dessein accompli pendant son heu­ reux règne » Malgré l'échec de nouvelles négociations diplomatiques, le comte de Pontchartrain, ministre des Affaire s étran­ gères, conclut : « Il ne serait pas impossible à un prince qui ré_gnerait tran9uillemel')t sur l'Egypte de separer l'E­ gypte de l'Asie par un canal qui joindrait la mer Rouge à la Méditerranée .

» A la fin de la guerre de Sept Ans, en 1763, la France cède à l'Angleterre la Louisiane, le Canada, le Sénégal et pres­ que tous ses établissements de la Compagnie des Indes .

Désormais, la Perfide Albion va, elle aussi, s'intéresser à l'isthme de Suez.

Trente-cinq ans plus tard, Bo­ naparte met sur pied l'expé­ dition d'Égypte.

Ses instruc­ t ions sont claires : « Le géné­ ral en chef ( ..

.

) chassera les Anglais de toutes les posses ­ s ions d' Orient ( ..

.

).

Il détruira tous leurs comptoirs sur la, mer Rouge.

Il fera couper. »