Le féminisme au XVIIIe siècle - La femme au siècle des Lumières.
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
napoléonien, promulgué en 1804, déclare que l'épouse est une "incapable juridique".
N'étant pas plus
libre de son corps que de ses faits et gestes, la femme est reléguée dans l'espace domestique.
Un
nouveau modèle se met en place au cours du XIX ème siècle, celui de la femme au foyer.
Selon la belle
et terrifiante formule de Michelle Perrot, les femmes "ont une destination prévue, pas de destin choisi".
Il faudra attendre l'après seconde guerre mondiale pour qu'il en soit autrement.
La Révolution, les femmes et l'inconscient collectif
Il y aurait d'ailleurs beaucoup à dire sur les représentations mentales durant toute la période
révolutionnaire.
Au début des mouvements insurrectionnels, la femme - l'image de la femme -
symbolise le peuple qui souffre, à l'instar de la mère de famille qui se révolte et descend dans la rue
parce que ses enfants n'ont pas de quoi manger.
Puis, quand le peuple devient le Peuple, le
Souverain, cette référence ne convient plus.
Il faut désormais insister sur des vertus considérées
comme masculines : la force, le courage, l'ardeur au combat.
La femme n'a donc plus sa place :
"Faites pour adoucir les mœurs de l'homme, doivent-elles prendre une part active à des discussions
dont la chaleur est incompatible avec la douceur et la modération qui font le charme de leur sexe ?" -
s'interroge le député Amar en 1793.
Progressivement les femmes révolutionnaires sont mises à l'écart,
interdites de clubs, et sont mal perçues.
"Si le thème de la violence et de la férocité féminines n'est
certes pas nouveau, il est désormais omniprésent.
Furies de guillotine l'évoque d'emblée : la femme du
peuple est un monstre sanguinaire vomie des enfers, qui ne pense qu'à envoyer ses ennemis à la
guillotine.
Pour les adversaires du mouvement populaire, elle va désormais incarner mieux que toute
autre figure un peuple dénigré et redouté.
L'on pourrait même ajouter : pour les adversaires de la
Révolution, elle va incarner la Révolution.
En effet, que les femmes, naturellement douces, soient
devenues féroces souligne l'aspect monstrueux.
Le peuple ignare n'aurait pas dû quitter sa place pour
se mêler de politique ; les femmes, en plus, n'auraient pas dû quitter leur foyer pour les tribunes
publiques" (Dominique Godineau, De la rosière à la tricoteuse : les représentations de la femme du
peuple à la fin de l'Ancien Régime et pendant la Révolution ).
Olympe de Gouges (1748-1793)
Avec Théroigne de Méricourt et Claire Lacombe, Olympe de Gouges est l'une des premières
féministes françaises de la période révolutionnaire.
Née à Montauban, elle serait la fille naturelle du
marquis Le Franc de Pompignan.
La rumeur affirme même qu'elle serait bâtarde de Louis XV.
En tout
cas, l'on ne prête qu'aux seuls riches ou à ceux qui sortent du commun.
Et Olympe de Gouges n'est
pas une jeune femme ordinaire.
Mariée à dix-sept ans, mère d'un petit garçon, elle s'enfuit du domicile
conjugal à vingt ans, part tenter sa chance à Paris comme femme de lettres, devient la maîtresse de
Sébastien Mercier et courtisane à l'occasion.
Fascinée par la Révolution, qui donne un sens à son
existence, elle se lance dans la lutte pour l'égalité des droits.
En 1791, l'Assemblée constituante
rédige une Constitution d'où sont exclues les femmes en tant que citoyennes.
Elle réagit aussitôt en
proposant sa fameuse Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne , calquée point par point.
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