Le politiquement correct aux États-Unis : entre ordre moral et chasse aux sorcières

Le politiquement correct aux États-Unis : entre ordre moral et chasse aux sorcières

PC ne signifie pas seulement Personal Computer mais également Politiquement Correct, ce qui recouvre l'ensemble des codes à respecter afin de ne pas offenser les minorités qui sont l'objet d'une discrimination. Ce sont les États-Unis, où les citoyens noirs se sont heurtés trop longtemps au manque de tolérance et de justice face à l'égalité des chances, qui sont à l'origine de ce concept. La société s'efforce ainsi de mettre en place de nouveaux statuts offrant une communauté de vie sans discrimination.

Un doyen d'université libre-penseur et une étudiante qui lui ruine sa carrière : voici le sujet de la pièce de théâtre 0/eanna qui connaît un triomphe aux États-Unis et en Europe depuis le début des années 90. Son auteur, David Mamet, présente au public quelques-unes des situations dans lesquelles l'infortuné se fourvoie, se heurtant au politiquement correct. Par exemple, en regardant les seins de l'étudiante alors qu'il est son professeur ou en passant le bras autour de ses épaules.

Des comités d'éthique efficaces. Dans d'autres pays, on est globalement d'accord sur le fait que la proximité sexuelle est à éviter dans le cadre du travail. Dans la nouvelle réalité américaine des années 90, le politiquement correct connaît toutefois une escalade, tant dans les méthodes de contrôle des comportements que dans les sanctions appliquées en cas de débordements. Des comités d'éthique sont mis en place,

Lefilm Harcèlement de Barry Levinson avec Demi Moore et Michael Douglas dans lesrôles principaux, porte à l'écran le thème du harcèlement sexuel sur le lieu de travail.

comme par exemple au Sénat à Washington. Le sénateur Bob Packwood est obligé d'autoriser le comité à lire ses journaux intimes comprenant plus de 3 000 pages. On en conclut que le sénateur pratique le harcèlement sexuel sur ses collaboratrices depuis des années. Le New York Times précise : «d'une part, les sénateurs répugnent à créer un cas de précédent qui procurerait un jour au comité d'éthique un droit de regard illimité dans leurs papiers intimes. D'autre part, ils n'aimeraient pas faire partie de ceux qui tombent sous les coups du comité les accablant de la charge politique la plus dangereuse de notre époque, un comportement sexuel répréhensible. »