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« Le temps des illusions. » Cette expression s'applique-t-elle à la France au lendemain de la Première Guerre mondiale et dans les années 1920 ? (Histoire)

Publié le 17/01/2022

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 analyse du sujet
 
 • La principale, sinon unique, difficulté de ce sujet de synthèse est liée à l'énoncé du sujet lui-même et à la détermination des « illusions « entretenues par les Français dans les années d'après-guerre.
 
 • L'expression le « temps des illusions « est classique. Elle s'efforçait, fort schématiquement, d'opposer l'optimisme suscité par la victoire de 1918 aux déceptions, aux désillusions de la fin des années trente qui devaient mener à la guerre de 1939.
 
 • Il ne faut surtout pas commettre l'erreur de traiter toute l'histoire de la France entre 1919 et 1929. Ainsi l'agitation révolutionnaire de 1919-1920 alimenta l'espoir de la classe ouvrière; les élections triomphales et la victoire du Bloc national donnèrent un temps, à certains, l'espoir que l'Union sacrée pourrait se prolonger dans la paix ; la victoire du Cartel, en 1924, réveilla l'optimisme des républicains de gauche. Mais, on ne peut dire qu'il s'agit là réellement d'illusions.
 
 • Les deux « illusions « ou supposées telles, réellement partagées, en tout cas en 1919, par la majorité des Français concernent leur sécurité et les réparations allemandes.

« L' « illusion » diplomatique remplace l'illusion militaire. • Locarno.

Le rapprochement franco-allemand (1925) et la politique de Briand.

Les accords de Locarno garantissentles frontières qui séparent l'Allemagne de ses voisins occidentaux; cette fois, c'est librement, et non par un « diktat», que l'Allemagne reconnaît les frontières françaises (englobant évidemment l'Alsace-Lorraine) ; toutes lesprincipales puissances d'Europe occidentale sont cosignataires des accords. • La S.D.N.

: la sécurité française par la sécurité collective.

L'Allemagne adhère à la S.D.N.

en 1926.

Conjointementà la France, elle participe aux efforts de l'assemblée de Genève pour promouvoir la sécurité collective.

La signaturedu pacte Briand-Kellogg contre-signé par la plupart des Nations.

L'évacuation anticipée de la Rhénanie, en 1930. • Le projet de Briand d'édifier des États-Unis d'Europe. 3.

Une véritable « illusion » collective ? Il ne faut sans doute pas exagérer les illusions des Français, ou du moins des plus lucides, en ce qui concerne lasécurité : • Le traité de Versailles est critiqué dès 1919.

Des personnalités politiques en dénoncent les imperfections et,notamment, les possibilités offertes à un renouveau de la puissance allemande par sa puissance industrielle, laisséeintacte, et les perspectives de renforcement que lui ouvre la « balkanisation » de l'Europe centrale à la suite del'éclatement de l'Empire austro-hongrois.

Clemenceau, lui-même, est conscient des imperfections du traité : il sedéfend en faisant valoir les pressions qu'il eut à subir de la part des alliés.

Les Français, par ailleurs, auraient-ilsautant soutenu la fermeté de leur gouvernement, entre 1920 et 1924, s'ils avaient cru leur sécurité pleinement etdéfinitivement assurée ? De plus, l'échec final de l'occupation de la Ruhr et le fait que la France dut céder auxpressions internationales a prouvé aux Français, dès 1924, les limites de l'emploi de leur force militaire. • Briand n'est sans doute pas dupe des vertus « sécurisantes » du rapprochement avec l'Allemagne.

Il sait que les Allemands, comme le dit secrètement Stresemann, « finassent ».Mais il proclame lui-même : « Faute d'avoir les moyens (financiers) de sa politique (la force), il faut avoir la politique(la conciliation) de ses moyens ». • La ligne Maginot, dont les plans sont élaborés à partir de 1925, semble en outre démontrer, par la stratégiemilitaire supposée peu coûteuse en vies humaines qu'elle implique, que les Français, non seulement ne se font plusd'illusions sur la sécurité que leur apporte une stratégie militaire d'intervention, mais qu'ils mettent tout autant endoute celle que sont présumés leur apporter la S.D.N.

et le rapprochement avec l'Allemagne.

La défaite de 1940devait cependant prouver la vanité de cette nouvelle illusion. II.

L'illusion des réparations Le coût de la guerre.

Outre le « prix du sang » (1,4 million de morts, des millions de mutilés et handicapés, le déficitdes naissances), les pertes matérielles et financières : les dettes (32 milliards de francs-or à l'étranger, 150 milliardsdus à des créanciers français comme les souscripteurs des bons du Trésor), les ruines à reconstruire (200 000maisons, 20 000 usines, trois millions d'hectares agricoles dévastés, etc.), les victimes à indemniser (invalides,veuves, orphelins). 1.

« L'Allemagne paiera » Le traité de Versailles a pris soin de faire porter à l'Allemagne la responsabilité exclusive du déclenchement duconflit.

C'est au titre de cette responsabilité qu'elle est condamnée à verser des réparations. • 52 pour 100 des réparations doivent être versées à la France. A Versailles, l'Allemagne avait dû signer un « chèque en blanc ».

La conférence de Paris fixe le montant énorme desréparations : 226 milliards de marks-or, payables en quarante-deux annuités ; ce montant fut bientôt réduit à 132milliards de marks-or dont près de la moitié, soit 134 milliards de francs-or, devait revenir à la France.

En outre, pourcompenser la destruction de ses installations minières et industrielles du Nord, la France bénéficie du contrôleéconomique de la Sarre administrée pendant 15 ans par la S.D.N. • La fermeté des exigences françaises.

A la conférence de Londres, en 1921, l'Allemagne se déclare dansl'impossibilité de payer : des troupes anglo-franco-belges occupent aussitôt plusieurs villes de la Ruhr.

Cettefermeté contraint les Allemands à s'incliner : Rathenau s'applique à payer.

Mais, de nouveaux manquementsallemands (Rathenau assassiné, crise et inflation en Allemagne) incitent Poincaré, avec, cette fois, le seul soutiendes Belges à occuper la Ruhr pour y saisir « des gages productifs ».. »

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