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L'écologie : du flower power à la prise de conscience

Publié le 22/02/2012

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"Sous les pavés la plage". Ce slogan inscrit en lettres blanches sur les murs du Collège de France en mai 1968 n'incitait pas seulement au rêve. Il inaugurait la grande utopie du retour à la nature, il signalait la prise de conscience d'un environnement nécessairement pur puisque naturel. Et tandis que qu'Yves Montand chantait A Bicyclette, les communautés prenaient la route des Cévennes et de la haute Provence pour y réinventer le rousseauisme.
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« imaginé Sakharov et Rachel Carson : en juillet 1976, en Italie, près de Milan, une usine de pesticide la I.C.M.E.S.A.,filiale du laboratoire Hoffman Laroche lâche soudain un nuage de fines particules noires qui se collent sur toutes lessurfaces environnantes.

Huit jours après, les habitants de la région voient mourir tous les animaux domestiques, etles plantes se fanent.

Il faut d'urgence évacuer tout le village, décontaminer toute la région, en un mot toutdétruire.

Les habitants présenteront des troubles pendant les dix années qui suivent.

Il s'agissait de la Dioxine, ungaz hautement toxique qu'une rupture de turbine a lâché dans la nature.

On retrouvera en 1983 des fûts de Dioxinede la I.C.M.E.S.A..

La société Hoffman Laroche avait sous-traité leur destruction à une entreprise allemande qui atout simplement loué un stockage dans l'Aisne.

En mars 1978, l'Amocco-Cadiz un super tanker, déverse 800 000tonnes de pétrole brut au large des rochers de Portsall, à la hauteur de l'île d'Ouessant.

Trois cent cinquantekilomètres de côtes bretonnes parmi les plus belles seront polluées.

Le procès durera plus de dix ans.

Lescatastrophes pétrolières seront si nombreuses dans les années qui suivent et jusqu'à aujourd'hui qu'elles ne fontplus guère la une des journaux : de l'Exxon Valdez en Alaska, en 1989, aux puits de pétrole explosés pendant laguerre du Golfe, en passant par la rupture d'un pipe line en Sibérie, on a fini par mettre au point des dissolvants, desfilets, des bricolages ingénieux qui tentent de limiter les dégâts mais ne découragent pas les pollueurs. Le 3 décembre 1984, à Bhopal dans le Madhya Pradesh, en Inde, une usine de pesticides jouxtant un énormebidonville laisse échapper un gaz mortel, l'ysocyanate de méthyle.

L'usine filiale de l'Union Carbid, une sociétéaméricaine, n'a pas respecté les consignes de sécurité.

On révèle qu'il s'agit de la troisième fuite depuis 1977, datede l'ouverture de l'usine.

Cette fois on déplore des milliers de morts, des enfants et des femmes surtout, et tous lesanimaux dans un rayon de plusieurs kilomètres.

Les rescapés sont aveugles, poumons brûlés ou rendus fous. Puis le 26 avril 1985, la centrale de Tchernobyl, au nord de Kiev, en Ukraine, prend feu.

On ignore à ce jour lesdommages humains exacts : les brûlures touchent un très petit nombre d'ouvriers et d'ingénieurs.

En revanche, descancers se multiplient dans l'année qui suit chez tous ceux qui ont combattu l'incendie, puis chez les habitants de lacité qui ont tous été déplacés (150 000 environ).

Un nuage de radioactivité se déplace au dessus de toute l'Europeoù l'on note à plusieurs reprises, de la Finlande à la Provence, des taux de radioactivité supérieurs à la normale. Ces événements dramatiques créent progressivement la conscience de l'urgence d'une prévention et d'uneréglementation.

Les Verts, dans tous les pays du monde, passent du mouvement informel au parti politique, jouantle jeu des élections.

Dans les pays d'Europe du Nord, ils seront bientôt présents dans les parlements, puis auParlement européen.

En France, le parti des verts sera longtemps victime de dissensions internes avant de réussirune percée politique (1997). La pression des événements et des Verts, comme des mouvement associatifs, suscite la tenue d'un "Sommet de laTerre" en juin 1992 à Rio de Janeiro, regroupant la plupart des pays du monde.

Des projets, des accords, desdécisions voient le jour.

Un "Agenda 21" contenant 2 500 recommandations pour le XXIe siècle y sont répertoriées,un accord prévoit une attention particulière pour la protection des climats, la lutte contre la désertification et laprotection de la biodiversité. Cinq ans plus tard à New York, en juin 1997, se tient le second "Sommet de la Terre" dit "Rio+ 5".

Il sert surtout àévaluer l'échec du premier : "Depuis le sommet de la Terre de Rio, la perception de la crise écologique mondiale achangé d'échelle." En effet, les catastrophes répertoriées ci-dessus (auxquelles on peut ajouter le trou de la couched'ozone, l'effet de serre et par suite le réchauffement de la planète) ont donné une réalité plus quotidienne desproblèmes écologiques : air pollué dans les grandes villes, dégradation de la qualité de l'eau, matériaux dangereuxcomme l'amiante, doses supplémentaires de radioactivité dans les coquillages ou les champignons ramassés enfamille, aliments contaminés par les maladies de la vache folle, inondations de plus en plus violentes dans desrégions que l'on imaginait à l'abri et grandes pandémies que l'on croyait éradiquées à jamais.

Chacun a comprisdésormais que la crise n'était pas seulement pour les autres.

De ce point de vue le diagnostic de Rio : "Pour lapremière fois de son histoire, l'homme crée les conditions de sa propre disparition", se révèle pertinent.

Et le manquede résultats, après Rio, impressionne les participants de "Rio +5" même s'ils notent que partout la prise deconscience a eu lieu, que des idées surgissent, les décisions s'annoncent.

Même la Banque Mondiale, qui jusqu'iciavait tenu l'écologie pour un luxe, s'est entourée d'une équipe de 200 spécialistes.

Et Greenpeace participe ausecond sommet comme consultant.

Il n'empêche que "Rio+5" dresse un bilan qui aggrave celui du premier sommet :"Nous sommes tous conscients des dangers et de l'urgence mais nous n'avons ni le temps ni les moyens d'y faireface".

Le premier sommet de Rio avait proposé une stratégie baptisée le développement durable, c'est-à-dire unerègle du jeu fondée sur de nouveaux modes de production et de consommation qui répondent aux besoins duprésent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.

Cinq ans plus tard, ladéception est forte.

La constatation s'impose : "Une autre stratégie mondiale l'a emporté, qui privilégie la dictaturedu présent et la cupidité du toujours plus.

L'idée de développement durable n'a pas su lui résister et s'est évanouiecomme un rêve" ("Le Monde").. »

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