L'Egypte sur le chemin d'Alexandre

« Aussi, lorsque le bruit court qu'un nouveau roi macédo­ nien, c'est-à-dire un Grec, fait subir défaite sur défaite aux armées de Darius, un nouvel ~spoir naît dans le pays.

Les Egyptiens ont souvent cher­ ché l'appui des cités grecques contre les Perses; en 388, un traité d'alliance fut même si­ gné avec Athènes et Chypre .

Et depuis que, autrefois, Psam­ métique I•' a engagé des mer­ cenaires grecs dans les rangs de son armée, ceux-ci ont sou­ vent joué un rôle d'arbitre entre les Perses et les Égyp­ tiens.

Et les sujets de Pharaon n'ont jamais considéré les Grecs comme des envahis­ seurs potentiels.

Un certain Sematoutefnakht, d'Héracléopolis, décide donc de confier l'avenir de son pays au jeune conquérant macé­ donien: il se met en marche pour rejoindre l'armée du roi en campagne.

Quand Alexan­ dre le reçoit, Sematoutef­ nakht lu_i assure que les por­ tes de l'Egypte lui sont gran­ des ouvertes.

Un triomphe éclair 0 n est alors en octobre 332, et Alexandre sait qu'à Babylone Darius prépa­ re toutes les forces vives de son royaume en vue d'une nouvelle offensive.

Mais la saison n'est pas propice pour se mettre en campagne: c'est l'époque des violentes tem­ pêtes de sable dans le désert.

Il faut attendre le printemps, et, puisque l'armée macédo- IL CONQUIERT LE MONDE EN SEPT ANS Le 21 mars 331, Alexandre quitte Memphis.

A Péluse, son armée (mercenaires grecs et asiatiques, 7 000 cavaliers et 40 000 fantassins) se rassemble et, à Tyr, s'engage vers /'intérieur du continent: 600 km jusqu'à /'Euphrate, cinquante et un jours de marche de début juin à fin juillet au cœur de l'été.

Stateira, l'épouse de Darius prisonnière d'Alexandre, meurt d'épuisement.

Une fois /'Euphrate franchi, il reste 440 km à parcourir à travers steppes et déserts, pour atteindre le champ de bataille de Gaugamèles, au nord de Ninive, où les armées s'affrontent.

Darius s'enfuit encore, et Alexandre /e poursuit vers l'est, soumettant sur son passages /es villes (Suse, Babylone, Persépolis) et /es populations de ce qui est aujourd'hui l'Afghanistan, /e Tadjikistan et /e Pakistan.

Le nouveau maître du monde s'arrête un peu au-delà de /'Indus, quand il comprend que /e Pendjab n'est ni la dernière province l'Asie ni /'extrémité du monde.Pour ses armées, épuisées par sept années de campagnes, il est temps de rentrer.. »