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L'empire de Charlemagne: L'HISTOIRE ÉCRITE PAR CARLUS MAGNUS

Publié le 10/11/2018

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LA NAISSANCE D'UNE PUISSANCE

Aux viiie et IXe siècles, la Gaule connaît de profonds bouleversements. Le premier d'entre eux, à savoir la chute de la dynastie mérovingienne, a des conséquences considérables dont la principale est sans aucun doute la redéfinition du territoire.

Entamées sous le Carolingien Pépin le Bref, la conquête et l'organisation d'un véritable empire

atteint son apogée sous le règne de son fils : Charlemagne.

En effet, bien que repoussés à partir de 732 par Charles Martel

751-768 : LE ROYAUME CAROLINGIEN DE PÉPIN LE BREF

Lorsque, en 751, Pépin le Bref devient roi et inaugure ainsi la dynastie carolingienne au détriment des Mérovingiens, il s'approprie de fait le royaume franc dans son intégralité.

Ce royaume est alors composé de différentes régions : la Neustrie au nord-ouest, s'étend de la Loire à la Meuse ; l'Austrasie au nord-est couvre un territoire allant des bassins de la Meuse et de la Moselle jusqu'au Rhin et à la Bourgogne et atteint la Provence et le Bas-Languedoc. L'Aquitaine et le Haut-Languedoc, s’ils font également partie du royaume, échappent pour l'essentiel à son contrôle. Quant à la Septimanie (territoire autour de la ville de Narbonne) et à la Bretagne, elles sont restées régions indépendantes. Ce royaume, largement différent de celui de Clovis et de la France actuelle, reste toutefois largement divisé (l'une des premières tâches de Pépin sera d'unifier les royaumes de Neustrie, d'Austrasie, de Bourgogne et le duché d'Aquitaine) et connaît de nombreux problèmes internes et frontaliers.

Pépin le Bref, roi des Francs Mort de Carloman, frère du futur Charlemagne Chute de Pavie Annexion Charlemagne est Instauration d'une  de la Bavière sacré empereur société vassalique Louis le Pieux succède à son père sur le trône

Un autre front est également ouvert en Aquitaine où Pépin ne parvient à asseoir son autorité face au duc Waifre qu'en 768.

Enfin, Pépin lutte encore, et jusqu'à la fin de son règne, contre les Saxons et la Bavière.

Ainsi, à la mort de Pépin le Bref en 768, le royaume franc s'est agrandi et relativement consolidé. Toutefois, les terres dont héritent les deux fils de Pépin, Charles et Carloman, restent délicates à administrer, et aux frontières persistent de lourdes menaces.

771 : LA RÉUNION DES DEUX TERRITOIRES

Le royaume de Pépin le Bref se retrouve donc partagé entre ses deux fils. L'aîné, Charles, reçoit la Neustrie et la majeure partie de l'Austrasie tandis que Carloman hérite de régions plus difficiles : la Septimanie, la Bourgogne, la Provence, l'Alémanie et l'Aquitaine lui appartiennent désormais quasiment intégralement. Dès la mort de leur père, les deux frères régnent chacun sur leur territoire propre. Cependant, le 4 décembre 771, Carloman meurt dans des circonstances suspectes et Charles s'empresse alors de récupérer les terres de son frère défunt et de se faire sacrer (c'est alors sa troisième onction royale). Dès lors, le futur Charlemagne règne seul sur la totalité de l'empire carolingien.

La manière dont Charlemagne va régner sur cet empire est fortement influencée par sa personnalité et ses idées.

En effet, le fils de Pépin est un homme simple, franc et robuste qui sait, à de nombreuses reprises, se montrer généreux. Assoiffé de culture et cherchant perpétuellement à perfectionner ses connaissances, le roi est doué de solides capacités intellectuelles qui lui permettent d'aborder les problèmes politiques et militaires avec sang-froid.

Et même si la tactique ou la stratégie ne sont pas ses véritables points forts, la plupart de ses succès militaires ont été décidés par une détermination infaillible, un investissement permanent (Charles est un chef de guerre proche de son armée et présent, à ses côtés, sur la plupart des fronts) et une extrême fermeté. Il sait diriger

histoire

« L'ANNEXION DU ROYAUME LOMBARD Charlemagne dut d'abord, afin d'assurer une continuité dans la politique de son père, intervenir en Italie.

En effet, l'ex-duc de Toscane, Didier, qui occupe le trône lombard depuis 756, tente par tous les moyens d'obtenir la mainmise sur la papauté et manipule avec une certaine aisance le pape Étienne Ill.

Mais à la mort de ce dernier, en 772, Hadrien l" devient souverain pontil.

Hadrien n'a que peu de points communs avec son prédécesseur et, énergique et volontaire, il se prépare à faire face à Didier qui tient alors siège devant Ravenne (mars-avril 772) .

Hadrien multiplie auprès de Didier les demandes d'évacuation et de restitution de territoires illégalement occupés par les Lombards, mais devant l'obstination du roi, Hadrien se voit contraint d'alerter Charlemagne et le somme d'intervenir .

le roi franc décide alors , dès le printemps 773, de concentrer ses troupes à Genève .

Après trois sommations faites à Didier, toutes rejetées , Charlemagne ordonne l 'assaut.

L'armée franque passe les Alpes et parvient à prendre l 'ennemi à revers, obligeant Didier à se réfugier à Pavie .

le siège de la ville dure alors neuf mois et, en juin 774, Didier doit finalement se rendre.

Après la chute de Pavie , Charlemagne se rend maitre des provinces lombardes sur lesquelles l'autorité de Didier s'était exercée .

Didier est alors envoyé en captivité et Charlemagne décide de s'emparer de la couronne lombarde .

Ainsi , le 5 juin 774, Charlemagne porte officiellement le double titre de roi des Francs et de roi des Lombards.

Reconnaissant , Hadrien 1" tient tout de même à clarifier la situation et à préciser les positions respectives de la papauté et du royaume franc.

En 774, Charlemagne et Hadrien concluent donc un accord stipulant que les donations promises à l'Église par Pépin le Bref en 756 doivent devenir effectives.

"""""""' -...,...,....,=,...., le fait que Charlemagne tarde à tenir ses promesses n'empêche aucunement Hadrien 1" de baptiser son fils Pépin et de lui conférer le sacre royal.

Bien que trop jeune pour régner, Pépin devient alors roi d'Italie.

Cependan~ Charlemagne semble de moins en moins préoccupé des affaires de la papauté, et ce malgré les incessantes réclamations d'Hadrien.

En 7B7, Charlemagne revient toutefois en Italie afin d'envahir le duché de Bénévent e~ soumettant le duc et ses sujets, donne enfin quelques terres au souverain pontil .

Mais Hadrien ne se satisfait pas de ces dons.

Cependant, il comprend peu à peu que Charlemagne ne respectera pas l'accord de 774 et ne lui concèdera pas les terres promises .

Hadrien persistera pourtant à les réclamer, sans grand espoir : la puissance de Charlemagne a fait de lui le maitre absolu de l'Italie.

Plus encore, il exerce son pouvoir sur un royaume immense , qui deviendra bientôt un véritable empire.

L'ANNEXION DE LA BAVIhE Dès 769, Charlemagne entreprend, de réprimer le soulèvement qui se met en place en Aquitaine et de ramener rapidement ce territoire à l'obéissance.

Mais plus encore que l'Aquitaine, la Bavière, dirigée par le duc Tassilon et sous protectorat franc, souhaite acquérir une plus grande liberté d'action et tend à une complète indépendance .

Si Charlemagne, dans les premiers temps, tente de résoudre cette situation délicate de façon plutôt diplomatique , en 7B7, l'intervention militaire devient inévitable et au début de l'été, la Bavière est l'objet d 'une triple attaque des armées franques.

Tassilon ne peut résister et finit par capituler en faisant serment de fidélité à Charlemagne et en lui livrant des otages.

Mais sitôt les troupes du royaume éloignées, le duc de Bavière organise sa revanche.

Mal lui en prit : Charlemagne , informé par des espions, convoque Tassilon et le condamne à mort avant de commuer sa peine en emprisonnement à vie dans un monastère (Tassilon était le cousin de Charlemagne).

En 788, la Bavière est annexée.

LA CAMPAGNE DE LA SAXE Charlemagne est de tous les combats : les Saxons , dont Charles veut annexer le territoire afin de mettre un terme aux pillages auxquels ils se livrent depuis de nombreuses années en Austrasie , offrent à l'armée franque une résistance opiniâtre.

Débutée en 772, la campagne de Saxe s'avère extrêmement difficile et les armées de Charlemagne y subissent de lourdes pertes et des échecs cuisants.

La guerre se transforme rapidement en massacre et les pillages succèdent aux exactions.

Il faudra une vingtaine d'expédition s et plus d'un quart de siècle à Charlemagne pour qu'enfin , autour de l'an BOO, la Saxe se soumette et se convertisse au christianisme.

Sur sa lancée, Charlemagne parvient à imposer un protectorat franc aux peuples slaves de l'est de la Saxe et à contraindre le peuple avar, situé un peu plus au sud, à se convertir.

LES MARCHES SUR L'ESPAGNE Sans aucun doute, le front est du royaume était alors le principal.

Mais il en existait un autre, au sud, qu'il fallait défendre.

En elfe~ les musulmans d'Espag ne, ou Sarrasins, menaçaient de franchir les Pyrénées et de « paganiser » le peuple franc.

Aussi Charlemagne décida -t-il.

en 778, d'envoyer deux armées manhersur Saragosse .

Mais l'échec fut totale~ rappelé sur le front saxon, Charlemagne dut faire machine arrière .

Durant cette retraite , son arrière-garde, sous les ordres de Roland, se fit massacrer par des Basques au col de Roncevaux.

Mais Charlemagne n 'est pas homme à renoncer et en 7B5, ses troupes réitèrent leur offensive.

Après plusieurs années de lutte, Barcelone capitule, suivie de Pampelune et de l'ensemble de la Navarre .

En B12, la seconde • marche d'Espagne » a porté ses fruits et la zone comprise entre les Pyrénées et I'Èbre est sous le pouvoir des Francs .

800 : CHARLEMAGNE EST SACRÉ EMPEREUR lA FONDATION DE L'EMPIRE Avant même que d 'avoir achevé toutes les conquêtes entreprises, Charlemagne est considéré comme le maitre et l'arbitre occidental.

Un pape aussi entreprenant qu'Hadrien doit même, à bien des reprises , s'effacer devant la puissance du roi franc.

L'Occiden~ grâce à Charlemagne , trouve une unité jusqu'alors inconnue et l'immensité du royaume franc incite à la comparaison avec l'empire romain (alors moribond) .

Après la mort d 'Hadrien 1" en 795, son successeur Léon Ill renonce même aux prétentions de la papauté , préférant s'assurer l'esti me et l'appui du roi franc.

Bien lui en prend puisque son élection au rang de pape provoque de vives protestations à Rome.

Léon Ill est même agressé puis jeté dans une cellule monacale par ses détracteurs .

Seule l'intervention de Charlemagne le sauve.

Mais les contestations persistent malgré tout et le souverain pontil doit se résoudre à en appeler au roi franc afin d'éviter l 'effondrement de la papauté.

Aux yeux des observateurs de l'époque, Charles est désormais le défenseur de« l'empire chrétien».

Et c'est effectivement ce rôle qu'il tient lorsqu'en décembre BOO, il contraint le pape léon Ill à se justifier sous serment et devant Dieu avant de décider , le 23 décembre, de sa réhabilitation .

Charlemagne devient alors , aux yeux de tous , le mandataire de Dieu auprès de tous les chrétiens et du souverain pontil .

!:idée d'un Charlemagne tout-puissant et régnant sur un empire solide et chrétien fait rapidement son chemin, si bien que, le jour de Noël BOO, alors que Charles est allé se recueillir en l'église Saint-Pierre de Rome, le pape Léon Ill s'approche de lui et lui pose sur la tête une couronne alors que les habitants de Rome le plébiscitent et par trois fois, l'accla ment :« À Charles , auguste, grand et pacifique empereur des Romains , vie et victoire ! ».

Léon Ill se prosterne alors devant Charles et l'adore : Charlemagne est élevé à la dign ité d'empereur romain.

Ainsi , dès la fin de l'année BOO, la situation est clarifiée et plus en conformité avec les convictions et les souhaits populaires.

Couronné empereur, Charlemagne jouit alors d'une autorité et d'un prestige encore plus importants aux yeux de son peuple et de ses contemporains.

Il dirige désormais un empire véritable qui dominera l'Europe occidentale pendant près d 'un siècle.

L'ORGANISATION DE L'EMPIRE Peu après son accession au titre d'empereur, Charlemagne s'interrogea sur les conséquences de son nouveau statut et sur les différentes façons de l'assumer.

Cette méditation l'amène à concevoir une politique pacifiste et à souhaiter que son empire tende tout entier vers le maintien d'une paix chrétienne .

Pour atteindre ce but, Charlemagne , qui ne peut seul y travailler, demande par le biais de nombreux capitulaires (lois), à chaque individu d'y participer .

Afin d'assurer une meilleure organisation de l'ensemble de l'empire , Charlemagne le divise en comtés (administrés par des comtes) et, près des frontières , en marches (gérés par des marquis ).

Comtes et marquis ont pour rôle de propager et de faire respecter les décisions impériales.

Afin d'asseoir encore son autorité, Charlemagne crée un corps d'intermédiaires temporaires, les missi dominici( « les envoyés du maitre» représentés la plupart du temps par un comte et un clerc), qui sont chargés de traverser l'empire afin de contrôler à la fois les actions des intermédiaires permanants que sont les comtes et les marquis , mais également de s'assurer de la volonté responsable et de la fidélité de tous.

Car en elfe~ la fidélité est de la plus haute importance aux yeux de Charlemagne.

Pour preuve, à partir de 802, il exige de tout homme libre âgé de plus de 12 ans de prêter serment et d'engager une fidélité totale à l'empereur .

Charlemagne est un homme d'autorité : il cherche à affirmer la subordination de ses sujets ainsi qu'à assurer une certaine unité sociale au sein de l'empire en encourageant le développement d'une société vassalique.

En effet, la vassalité est une pratique qui permet à tout homme libre de se recommander auprès d 'un plus puissant afin de lui assurer, en échange de terres , de richesses ou de nourriture , soutien, obéissance et fidélité.

Dès le début du IX' siècle naît donc, par la volonté de l'empereur , une société vassalique qui a pour conséquence de renforcer la fidélité du peuple vis-à-vis de Charlemagne et d'atté nuer la distance existante entre riches et pauvres, cet ensemble pouvant éventuellement s'unir et entamer des rapports seigneur­ vassal.

D'autre part, les liens vassaliques favorisent la responsabilité de chacun ainsi que la participation de tous au bon fonctionnement de l'empire .

987 : LA FIN DE L'EMPIRE Il semble que la solidité et l'apparente unité de l'empire soient essentiellement dues à la personnalité autoritaire et volontaire de Charlemagne puisque, à sa mortenBJ4 , l'empire, qui revient à son fils 1~~~g louis le Pieux, 5 commence ~~t~ presque immédiatement à s'affaiblir.

Il faut dire que pendant son règne, qui court de B14 à B40, louis le Pieux est confronté au soulèvement de membres de sa famille , dont celui de ses fils (lothaire, Charles et Louis) qui, affamés de pouvoir , n'hésitent pas à l'enfermer et à le déposer .

Louis le Pieux parvient malgré tout , en B35, à recouv rer son titre impérial et tente de poursuivre la politique de cohésion impériale entamée par son père.

Cependant , après sa mort en 840, le partage de Verdun de 843 inaugure la disloc ation de l'empire .

À cette date , le territoire de Charlemagne est partagé entre les trois fils de Louis : louis le Germ anique hérite alors de la partie orientale de l'empire, Charles le Chauve de la partie occidentale tandis que lothaire , qui garde le titre d 'empereur , reçoit la partie centrale .

Ce parta ge a pour conséquences immédia tes de parceller l'empire, de l'affaiblir et d'attiser ainsi les convoitises des peuples voisins .

Aussi l'Europe subit-elle les assauts de différents envahisseurs tels que les Maures, les Hongrois ou les Norman ds.

Ces derniers , navigateurs venus de Scandinavie, fondent dès 745 sur la ville de Paris et, en BB5, malgré une résistance acharnée, la ville tombe et le roi Cha rles le Gros doit négocier le départ des Normands avant que Char les le Simple ne leur accorde, en 911, la région de Normand ie.

La fréquence et l'intensité de ces invasion s entraînent nécessairement un affaiblissement sensible et durable des diffé rentes monarchies désormais installées sur les anciennes terres de Char lemagne .

Malgré le règne glorieux de Charles le Chauve , qui parvient à préserver quelque peu le territoire franc , la dynastie carolingienne s'essouffle, et avec elle, l'empire de Charlemagne.

Bientôt , les seigneurs acquièrent l'autonomie et en 987, le couronnement d'Hugues Capet met un terme au règne des Carolingiens : l'empire qu'avait fondé Charlemagne est dissout.. »

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