Les crues du Nil dans l’Egypte ancienne
Publié le 30/09/2018
                            
                        
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                                Installés en Égypte, les Arabes adoptent l'antique tradition locale qui consiste à observer, à l'intérieur d'un puits relié au Nil, la montée des eaux du fleuve. Cette pratique permet en effet de connaître le meilleur moment pour ouvrir puis refermer les digues des canaux afin d'assurer une irrigation optimale. Elle indique dès avant la récolte ce que les champs donneront, ce qui permet de calculer les impôts. Enfin, comme à l'époque pharaonique, l'arrivée de la crue se célèbre dans la liesse générale.
PROCLAMER LA CRUE DU NIL EST BIEN DÉLICAT C'est ce que laisse entendre Maqrizi, historien du Moyen Age. « En 973, ditil, le calife al-Muizz li-din Allah interdit de proclamer la crue du Nil et d'écrire à ce sujet à d'autres qu'à lui-même ou au général Djawhar. Il ne permit cette proclamation que quand le Nil fut en son plein, c'est-à-dire quand il eut atteint seize coudées et que l'on coupa le Khalij. Remarquez bien l'utilité de cette manière d'agir: si, à un moment donné, le Nil s'arrête dans son ascension ou si cette ascension se ralentit, chacun est inquiet et appréhende le manque d'eau; on retient les grains, on s'oppose à leur vente dans l'espérance que les prix augmenteront; les riches accaparent les céréales, soit qu'ils s'attendent à une élévation de prix, soit qu'ils tiennent à faire des provisions pour leur famille. Ces circonstances amènent la disette et, s'il arrive que le Nil monte, le prix des denrées n'a plus de stabilité, et s'il ne monte pas, il y a à la fois famine et sécheresse. En tenant secrète la cote du Nil, on rendait à l'Égypte le plus grand service et le plus utile. » Quand le souverain avait décidé de rendre publique la cote atteinte, des crieurs parcouraient les rues en proclamant : « Des bienfaits innombrables sont dans les trésors inépuisables d'Allah ! Allah a fait monter le Nil béni de (tant de) coudées. »
                                «
                                                                                                                            beau koufique, 	style anguleux 	
mettant 	bien en 	valeur 	la 	ligne 	
de 	base 	; les 	lettres 	se 	déta
chaient  jadis sur un fond  doré.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Des 	fêtes 	pour 	
l'arrivée 	de 	la 	crue 	
L	
es 	Fatimides 	« récupérè	
rent 	» les 	fêtes 	populaires 
liées 	
à 	la 	crue 	pour 	en 	faire 	
des 	cérémonies  particulière	
ment 	impressionnantes .
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi 	
lorsque  l'eau 	approchait 	des 
seize  coudées  souhaitées, 
le 
calife 	
arrivait 	en  un cortège 	
solennel 	depuis  son 	palais, 	si	
tué 	à quelques  kilomètres 	de 	
là.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il 	traversait  sur une 	em	
barcation 	spéciale 	le 	bras 	du 	
Nil 	séparant  Fustat de 	l'île 	de 
Rodah  puis 	
entrait 	dans 	le 	ni	
lomètre 	et 	passait  sur 	la 	co	
lonne 	graduée  une 	onction 	
de musc 	et 	de 	safran .
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Quelques 	jours après, 	lorsque 
la 	
crue 	avait 	atteint 	son 
maximum, 	
le  calife 	donnait 	
PROCLAMER 	LA 	CRUE 	DU 	NIL 	EST 	BIEN 	DÉLICAT 	
C'est 	ce 	que 	laisse 	entendre 	Maqrizi, 	
historien 	du 	Moyen 	Age.
                                                            
                                                                                
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il, le 	calife 	al-Muizz 	li-din 	Allah 	interdit 	
de 	proclamer 	la crue 	du 	Nil 	et 	d'écrire 	à 	
ce 	sujet 	à d'autres 	qu'à 	lui-même 	ou 	au 	
général 	Djawhar.
                                                            
                                                                        
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proclamation 	que 	quand 	le 	Nil 	fut 	en 
son 	
plein, 	c'est-à-dire 	quand 	il eut 	
atteint 	seize  coudées 	et 	que 	l'on 	coupa 
le  Khalij.
                                                            
                                                                                
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bien 	l'utilité 	de 	
cette 	manière 	d'agir: 	si, 	à un 	moment 	
donné,  le 	Nil 	s'arrête 	dans son 
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élévation 	de 	prix, 	soit 	qu'ils 	
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leur 	famille.
                                                            
                                                                                
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monte, 	le 	prix 	des  denrées  n'a plus 	de 	
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à  la  fois 	
famine 	et 	sécheresse.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
En 	tenant 	secrète  la 	cote 	du 	Nil, 	on 	
rendait 	à l'Égypte 	le 	plus 	grand 	service 	
et 	le 	plus 	utile	.
                                                            
                                                                                
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la cote 	atteinte, 	des  crieurs 	
parcouraient 	les rues  en 	proclamant 	: 	
« Des 	bienfaits 	innombrables 	sont 	dans 
les  trésors  inépuisables 	
d'Allah 	! 	
Allah 	a fait 	monter 	le 	Nil 	béni 	de 	
(tant 	de) coudées.
                                                            
                                                                                
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