Les deux frontières de l'Egypte ancienne

« nistration hermétique.

Il faut parfois plusieurs jours à une caravane ou à de simples Bé­ douins venant faire boire leurs animaux à un point d'eau situé en Égypte pour obtenir un droit de passage.

Les scribes préposés aux doua­ nes ont pour consigne d'en­ voyer un messager à la capi­ tale pour obtenir de l'admi­ nistration le visa tant atten­ du.

A chaque poste frontière, ces mêmes scribes notent scrupuleusement les allées et venues des hommes, des bê­ tes et des marchandises.

Et cela n'est jamais gratuit.

Les dîmes prélevées sont souvent élevées .

Ainsi Nectanébo, roi de la xxx · dynastie, prélève un dixième de l'or, de l'ar­ gent, du bois et de tout ce qui vient de la Méditerranée.

Des frontières mouvantes L e~ limites naturelles de l'Egypte ne suffisent pas toujours à l'appétit de cer­ tains pharaons, qu'ils éten­ dent leur territoire en refou­ lant victorieusement des en­ vahisseurs ou qu'ils choisis­ sent eux-mêmes d'agrandir leur empire.

C'est ainsi que l'Asie et .

la Nubie ont tou­ jours fait l'objet de raids et de conquêtes : l'Asie pour mieux surveiller des civilisa- tions de plus en plus mena­ çantes et s'assurer le mono­ pole économique de la ré­ gion ; la Nubie pour ses ri­ chesses incomparables et sa mai n-d' œuvre.

A chaque frontière nouvelle­ ment repoussée, les pharaons s'empressent de marquer leur territoire par des stèles com­ mémoratives et des bornes administratives.

Ainsi le roi Sésostris Ill, monarque éclairé du Moyen Empire, affirme sur une stèle nubienne avoir fixé sa frontière : « Dépassant mes pères vers le sud et aug- mentant ce qu'ils m'avaient légué..

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Quiconque de mes fils renforcera cette frontière sera vraiment mon fils.

» Les Hittites, les Mitanniens, les Cananéens, les Peuples de la Mer, les Libyens de l'ouest, les nomades du Sinaï ou les Nubiens du pays de Koush ont tous, un jour ou l'autre, fait les frais de leurs tenta­ tives d'invasion.

A chaque fois, Pharaon vainqueur en profite pour faire valoir son droit sur les vaincus, et l'ɭ gypte recueille des tributs mi­ rifiques.

Forteresses, bastions,. »