Les Évangélistes
Publié le 27/02/2008
                             
                        
Extrait du document
«
                                                                                                                            genres littéraires, elle affectionnait les paraboles plus ou moins allégorisantes, depuis la brève comparaison jusqu'auxtableaux plus développés,  les interrogations  et réponses  échangées  comme des traits  avec les interlocuteursfavorables  ou hostiles,  voire les exposés  plus amples  aux enchaînements  vigoureusement marqués, et tout celafacilitait  encore la fidélité  de cette  autre mémoire,  la mémoire  imaginative.
                                                            
                                                                                
                                                                     Quant à son  contenu  proprementdoctrinal, enfin, elle contrastait si fort, par sa simplicité et sa profondeur, par sa souveraine autorité surtout, avecla manière des scribes que l'intelligence ou, si l'on veut, la mémoire intellectuelle des disciples, singulièrement desDouze, ne pouvait qu'en être elle aussi durablement et fidèlement impressionnée.
De la sorte, lorsque les apôtres, aux premiers jours de la communauté des disciples de Jésus, transmettaient auxcroyants le contenu des enseignements de leur Maître, ils ne pouvaient le faire qu'avec une fidélité dont la sourcepremière était, si l'on peut dire, l'énoncé même  de ces enseignements.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les témoins qui les avaient entendus lesavaient trop aisément enregistrés pour que leur témoignage puisse maintenant les trahir.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ils assuraient ainsi à cepremier chaînon de la tradition une authenticité toute naturelle, que garantissait d'autre part l'assistance de l'Esprit-Saint promise par Jésus.
Très vite, cependant, l'un ou l'autre de ces " témoins fondamentaux ", ainsi que les qualifiera saint Paul, devait voirnaître en lui l'inspiration de fixer par écrit  ces enseignements de Jésus, qu'il se  soit agi, ici encore, de ceux quis'étaient imposés comme plus essentiels, ou de ceux que la situation particulière de telle communauté poussait àmettre plus en relief.
                                                            
                                                                                
                                                                    Cela nous amène tout de suite à entrevoir  et à comprendre comment il se fit, comment  ildevait se faire que la stylisation la plus ancienne des discours de jésus fût celle de saint Matthieu, entendons icinon pas le Matthieu grec que nous lisons aujourd'hui en tête des quatre évangiles, mais un Matthieu araméen queles exégètes s'accordent de plus en plus, présentement, à postuler au delà, ou plutôt en deçà non seulement de ceMatthieu grec, mais aussi et inséparablement des deux autres synoptiques grecs, saint Marc et saint Luc.
Matthieu, dont l'autre nom était Lévi, était un publicain, c'est-à-dire un collecteur d'impôts.
                                                            
                                                                                
                                                                    La profession, où lesexacteurs n'étaient pas l'exception, était méprisée dans l'opinion des Juifs : publicain et pécheur, c'était tout un.Jésus cependant fit de Matthieu l'un des Douze.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le récit de cette vocation donne à penser que Matthieu, en cebureau des douanes de Capharnaüm, était son maître.
                                                            
                                                                                
                                                                    Donc personnage d'un certain rang.
                                                            
                                                                                
                                                                    D'une fortune suffisante,en tout cas, pour qu'il ait pu offrir en cette circonstance un festin d'adieu.
                                                            
                                                                                
                                                                    D'une certaine culture aussi, et d'abordsachant les deux langues, l'araméenne et la grecque.
                                                            
                                                                                
                                                                    Connaissant bien, enfin, son Ancien Testament, en juif qui,manifestement, avait fréquenté les rabbins.
                                                            
                                                                                
                                                                    On conçoit aisément, dès lors, que cet homme de bureau et d'étude aitété impressionné plus que d'autres  par les admirables  enseignements de son Maître,  tout comme, dans le mêmetemps, Pierre, le  pêcheur du  lac, dont Marc serait  pour nous l'écho, était  plutôt saisi par le caractère divin  ducomportement de Jésus.
Pour autant qu'à travers  nos trois évangiles synoptiques  grecs nous pouvons rejoindre ce tout premier  évangilearaméen de saint Matthieu, nous voyons qu'il se composait essentiellement de cinq discours qu'il est encore facilede discerner sous leur actuel revêtement grec (1 : 5-7 ; 2 : 10 ; 3 : 13 ; 4 : 18 ; 5 : 23-25).
                                                            
                                                                        
                                                                    Il est légitime depenser que les exégètes,  entre lesquels  ce point  demeure  encore discuté,  s'accorderont  de plus  en plus  àreconnaître  le caractère  très archaïque,  très primitif  de ces  discours.
                                                            
                                                                                
                                                                     Pour ne prendre  qu'un exemple,  celui del'extraordinaire sermon sur la montagne, si certains fragments comme ceux sur le divorce (5, 31-32) et sur le PaterNoster (6, 7-15) paraissent, au témoignage de l'analyse littéraire comme à celui du troisième évangile, comme desadditions faites sans doute dans la composition grecque à la trame primitive araméenne, l'ensemble du sermon, parcontre, a toutes chances d'être demeuré très proche de ce qu'était cette trame primitive.
                                                            
                                                                                
                                                                    On peut même penserqu'il nous fournit beaucoup moins une composition de l'apôtre qu'un très fidèle écho du grand discours messianiquepar lequel Jésus, effectivement, inaugura sa mission.
                                                            
                                                                                
                                                                    On doit sans doute en dire autant des grands anathèmes duchap.23 contre les Scribes et les Pharisiens et de l'admirable discours eschatalogique des chap.24-25 que Marc etLuc auront eux-mêmes emprunté à ce très primitif Matthieu araméen.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il n'est pas jusqu'au caractère très juif, etmême rabbinique, de cette catéchèse évangélique de Matthieu qui, par sa parfaite adaptation à la problématiqued'une communauté  chrétienne encore très proche  de la communauté juive, ne témoigne à la fois, même en sonrevêtement grec, de son archaïsme et de sa.
                                                            
                                                                                
                                                                    fidélité aux enseignements réservés d'abord par Jésus lui-même auxbrebis perdues du peuple d'Israël (Mt.
                                                            
                                                                                
                                                                    10, 6 ; 15, 24).
De la sorte, à condition de n'être pas dupes de la rigidité d'un tel schéma, on peut penser que saint Matthieu futvraiment le premier  à fixer  par écrit  des fragments importants  de nos  futurs  évangiles  synoptiques  et que  cesfragments contenaient principalement les discours du Seigneur.
                                                            
                                                                                
                                                                    Cela nous reporte entre les années 40 et 50.
                                                            
                                                                                
                                                                    En cesannées, les traditions évangéliques de récits, en particulier celle qui par saint Marc se rattachera à saint Pierre,demeuraient encore, semble-t-il, principalement orales.
Les uns après  les autres,  cependant,  les apôtres  disparaissaient  de la scène.
                                                            
                                                                                
                                                                     Leur témoignage  oral avait  étéjusqu'ici, et donc serait à jamais, le fondement solide de la foi de l'Eglise en Jésus Messie et Fils de Dieu.
                                                            
                                                                                
                                                                    Cette foide l'Eglise vivait de ce tout premier témoignage oral et ne pourrait jamais vivre que de lui.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais, maintenant que lesDouze ne seraient plus là pour le donner de vive voix, il fallait en fixer l'essentiel en des textes que ces mêmespremières  générations,  capables encore de les  confronter  avec le témoignage  vivant qu'elles  avaient entendu,garantiraient,  en même temps  que l'Esprit-Saint,  pour les générations à  venir.
                                                            
                                                                                
                                                                    Avec la mort de  Pierre, vers lesannées soixante, commence donc la période de rédaction ou de définitive fixation de nos actuels évangiles.
Nous avons dit les origines du premier, celui de Marc, et ses emprunts au Matthieu araméen.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il est direct, sansapprêt,  principalement épisodique,  sans grand souci  de savantes  élaborations doctrinales, parsemé  de notations.
                                                                                                                    »
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- JORDAENS Jacob : Les Quatre Évangélistes
- Marc. saint , le deuxième des quatre évangélistes. Portant aussi
- Les Évangélistes par H.
- Luc. saint, mort vers l'an 70, un des quatre évangélistes
- LES ÉVANGILES ET LES ÉVANGÉLISTES
 
    
     
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                             
                