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Les fêtes populaires en Egypte

Publié le 26/09/2018

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egypte

Tout l'art du poète consiste à tenir l'auditoire en haleine pendant ces heures nocturnes où l'obscurité favorise la concentration et l'émotion collectives. La geste des Banu Hilal, grande favorite du répertoire, peut lors de certains grands mouled se prolonger sur plusieurs nuits ... Dans le public, les enfants sont suspendus aux lèvres du conteur, mais seuls les gens d'un certain âge sont en mesure d'apprécier pleinement la qualité du poète. Grâce à leur longue connaissance du thème, ils évaluent la fidélité du sha'îr à la trame immuable du récit, mais aussi sa créativité dans l'expression, car le poète se doit d'improviser avec éloquence des quatrains rimés et de marquer de son génie personnel cette production collect ive. Aujourd'hui, l'épopée des Banu Hilal est en danger. Dans les mariages comme dans les cafés, les conteurs sont remplacés par la radio et la télévision. Qui de nos jours apprendrait les centaines de milliers de vers de l'épopée hilalienne pour prendre le relais au XXIe siècle de Sayyed al-Duwî, dernier grand conteur de Haute-Égypte ? 

egypte

« Une épopée commune à l'Égypte et à la Tunisie ...

C ette épopée, qu i exalte un événement historique du XI• siècle (voir encadré) met en scène, parmi des cen­ taines de protagoni stes, deux adversaires héroïques : Abu Zayd, le chef hilali en, et al­ Zeinati Khalifa, le chef ber­ bère .

Les Tunisiens ont déci­ dé de résister coûte que coû-te, et plusieurs épisodes ra­ content les diverses phases de l'affrontement.

Tour à tour, dans les couplets musi­ caux qui se répondent, les héros des deux camps s'expri­ ment avec force et noblesse.

Dans cette geste vir ile s'intè­ grent de nombreuses his­ toir es d'amo ur, qui ont pour objet de détendre l'atmo­ sphère et d'émouvoir car, souvent, il s'agit d'amours contrariées, les jeunes gens n'étant pas du même bord.

Les deux adversaires, Banou Hilal et Banou Khalifa, sont tour à tour exaltés et minimi­ sés.

Mais, peu à peu, chaque auditeur penche pour un camp, et les tensions et ré­ équilibrages savants manipu­ lés par le poète finiront inva­ riablement dans une expl o­ sion de violence .

Un sarcas­ me proféré au sein du public entraîne une riposte, les gourdin s se lèvent.

Le poète et les notab les s'esquivent ra- - pidement tandis que la poli- ~~ ce, attentive depuis le début, ~ ~ ~ essaie d'intervenir .

L _ - ~ ~ Tout l'art du poète consiste à -~-~~~ tenir l'auditoire en haleine =;..-,~ - - -----~ pendant ces heures noctur- nes où l'obscurité favorise la concentration et l'émotion collectives.

La geste des Banu Hila l, grande favorite du ré­ pertoire, peut lors de cer­ tains grands mou led se pro­ longer sur plusieurs nuits ...

Dans le public, les enfants so nt suspen dus aux lèvres du conteur, mais seuls les gens d'un certain âge sont en me­ sure d'apprécier ple inement la qualité du poète.

Grâce à leur longue connaissance du thème, ils évaluent la fidélité du sha'îr à la trame im­ muable du récit, mais aussi sa créativi té dans l'e xpress ion, car le poète se doit d'impro­ viser avec éloquence des quatrains rimés et de mar­ quer de son génie personnel cette production co llective.

Aujourd'hui, l'épopée des Ba­ nu Hilal est en danger.

D ans les mariages comme dans les cafés, les conteurs sont rem­ placés par la radio et la télé­ vision.

Qui de nos jours ap­ prendrait les centaines de milliers de vers de l'épopée hila lienne pour prendre le re ­ lais au XXI • siècle de Sayyed al-Duwî, dernier grand conteur de Haute-Ég yp te ?. »

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