Les interventions étrangères dans la guerre civile espagnole 1936-1939

« Les interventions étrangères dans la guerre civile espagnole 1936-1939 Le 17 janvier 1936, un soulèvement militaire a lieu au Maroc, et s’étend à Séville, en Navarre, en Castille, en Galice et dans les Asturies.

Quelques jours plus tard, ce putsch échoue à Barcelone puis à Madrid, où les insurgés sont repoussés par les autorités.

On a donc à l’origine un conflit local, opposant une rébellion nationaliste, menée par Franco, au gouvernement du Front Populaire récemment élu.

Néanmoins, le putsch raté va rapidement dégénérer en guerre dès l’intervention des régimes totalitaires européens qui voient l’occasion d’établir un régime autoritaire en Espagne.

On peut donc se demander en quoi la guerre civile espagnole peut être considérée comme un conflit européen.

Nous verrons tout d’abord que c’est une guerre marquée par les interventions variées de grandes puissances étrangères puis que c’est un conflit idéologique, symbole de l’affrontement entre entre démocraties et dictatures fascistes. Pour commencer, les régimes totalitaires vont rapidement s’engager aux côtés des nationalistes.

En effet, dès le 25 puis le 27 juillet 1936, les premiers avions italiens et allemands arrivent en Espagne et donnent un avantage direct aux putschistes.

Leur soutien sera sans faille pratiquement jusqu’à la fin de la guerre de par la livraison régulière de matériel de guerre et l’envoi de troupes.

En l’occurrence, Mussolini envoie un groupe d’armée entier, le corpo truppe volontarie qui mobilisera tout au long de la guerre 73 000 hommes.

Cependant, comme l’indique, Michel Collinet, les combattants italiens sont « ignorants » et suivent simplement la volonté du Duce.

Quant à l’Allemagne, Hitler enverra la légion Condor, fleuron de l’aviation allemande, composée de 19 000 hommes.

Le Portugal, qui est à ce moment-ci un régime autoritaire gouverné par Salazar, mobilise également des hommes, environ 10 000.

Leurs interventions se manifestent, au delà de l’envoi de troupes armées, par des bombardements de civils comme à Guernica par exemple, mais aussi à Almeria, Carthagène ou Madrid.

Enfin, les régimes totalitaires envoient des instructeurs, ce qui permet à Franco de former une armée solide et organisée. Cette guerre civile est aussi marquée par l’intervention de l’URSS, cette fois-ci aux côtés des républicains.

Leur intervention est néanmoins un peu plus tardive.

En effet, à l’origine, l’URSS avait signé un accord de non-intervention proposé par la France début août 1936, avant de finalement se décider à envoyer des armes et des services d’instruction militaire.

L’aide soviétique à eu des effets militaires, comme à Madrid en novembre 1936, et à aussi permis au gouvernement républicain de constituer une armée moderne dans un contexte de guerre industrielle.

Enfin, c’est le Komintern, structure institutionnelle du mouvement communiste international dirigé par le parti communiste de l'Union soviétique, qui est à l’origine des brigades internationales.

Cela constitue donc une autre forme d’aide de la part de l’URSS, que nous détaillerons par la suite. Dans un second temps, ce conflit avait une dimension idéologique, qui explique ces interventions, et également celles des brigades internationales.

Les brigades internationales sont des formations militaires constituées de volontaires étrangers qui se sont battues aux côtés des républicains pour lutter contre les nationalistes.

Elles ont fait leur arrivée dans la guerre dès le 1 er octobre.

En tout, elles ont rassemblées 35 000 personnes venues combattre du monde entier, dont une majorité d’européens : 10 577 français, 5000 allemands et autrichiens, 3350 italiens et 2000 britanniques.

Pour la plupart,.... »