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LES MOMIES

Publié le 29/01/2019

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Les tâches sont réparties entre les techniciens et les officiants religieux appelés «contrôleur des mystères» et «prêtre-lecteur». Ces derniers énumèrent la liste des opérations et récitent des incantations funéraires destinées à orienter le mort dans sa vie future. L’ensemble de ces étapes est réalisé sous la houlette du dieu Anubis à tête de chacal, le patron des embaumeurs.

 

Une recette éprouvée

 

Le mort se rend en barque de la « rive des vivants » (lieu du soleil levant) à la « rive des morts» (lieu du soleil couchant). Là, il est attendu par les embaumeurs qui pratiquent leur art à l’abri d’une structure appelée ouabet (« place pure») ou Per-nefer («belle maison»). Le para-schiste commence par ôter le cerveau - inutile selon les Égyptiens - en brisant l’os du crâne à l’aide d’une tige métallique crochue insérée dans une narine, ou en passant par le trou occipital à l’arrière de la tête. Une mixture à base de résine de conifère, de cire d’abeille et d’huiles végétales est introduite à chaud dans la boîte crânienne. En refroidissant, le produit durcit et permet à la tête de se maintenir en place. Ensuite, l’embaumeur pratique une incision sur le flanc gauche du cadavre avec une lame en obsidienne, afin d’extraire du ventre les viscères qui, après avoir reçu un traitement de conservation, sont placés dans des vases dits canopes. Ils sont à l’image des quatre fils d’Horus: Amset, à tête humaine (le foie) ; Hapi, à tête de babouin (les poumons) ; Douamoutef, à tête de chacal (l’estomac); Qébeh-sénouf, à tête de faucon (les intestins).

 

C’est alors que le taricheute intervient. Sa fonction consiste à imprégner l’intérieur et l’extérieur du corps de natron cristallisé (carbonate et bicarbonate de soude), qui se trouve à l’état naturel dans le désert libyque, à l’ouest du delta du Nil. Le rôle dessiccatif (c’est-à-dire desséchant) du natron est déterminant: c’est l’agent de conservation du corps et le secret de fabrication de la momie. Celle-ci macère soixante-dix jours dans la substance. Pour redonner au corps vidé l’apparence de son volume initial, l’embaumeur remplit la cavité abdominale de boules de lin imprégnées de résine. Plus rarement, de la boue du Nil ou des blocs de bitume (mummyia en arabe) font office de rembourrage.

 

Auparavant le taricheute a pris soin de placer dans le thorax un «scarabée de cœur», une amulette destinée à remplacer le muscle cardiaque, sur laquelle une formule de protection du Livre des morts est inscrite. À l’aide d’une herminette (hachette à fer recourbé) en bronze, le prêtre procède symboliquement à « l’ouverture de la bouche», rituel qui consiste à rendre par magie

D’une facture très dépouillée, le sarcophage de Madja (Nouvel Empire) se contente

 

de reproduire la scène de «l’adieu au mort», où participent des pleureuses. L’œil oudjat permet au défunt de voir le monde extérieur.

 

LE SAVIEZ-VOUS?

 

• À partir du xvie siècle, les apothicaires peu scrupuleux vendent de la mumia en poudre. Ses vertus curatives - et la promesse d'éternité qui les accompagne! - provoquèrent un tel engouement qu’un trafic fut organisé entre l’Égypte et l’Europe. Les momies cesseront d’être exploitées sur le plan médical au xixe siècle, quand les clients s'apercevront (enfin) de la supercherie...

 

• Le record d'emmaillotement est détenu par une momie d’époque romaine avec 350 m2 de lin tissé.

 

• Lors de la création du musée de Boulaq (musée des Antiquités nationales du Caire) à la fin du XIXe siècle, les premières momies venues par bateau de Louksor firent une halte forcée à l’octroi de la capitale égyptienne. N'étant pas répertoriées dans leurs listes, les douaniers taxèrent l’arrivage de pharaons sous la référence... poisson séché !

« Les momies i Découverte dans la • cachette • de Deir a ei-Baharl parmi d'autres pharaons, la momie de Ramsès Il (dont la tombe avait été pillée dans l'Antiquité) fut débandelettée en public par l'égyptologue Gaston Maspéro, en 1886.

Elle fut restaurée à Paris, en 1976.

Il apparut à cette occasion que l'Illustre pharaon était ...

roux! d'un personnel funéraire hautement spécialisé.

Le travail, d'abord rémunéré en nature, se négo­ cie en argent à partir de la basse époque (vnr-IY" siècle av.

J.-C.).

Les tâches sont réparties entre les techniciens et les officiants religieux appelés «Contrôleur des mystères» et «prêtre-lecteur».

Ces derniers énumèrent la liste des opérations et réci­ tent des incantations funéraires destinées à orien­ ter le mort dans sa vie future.

L'ensemble de ces étapes est réalisé sous la houlette du dieu Anubis à tête de chacal, le patron des embaumeurs.

Une recette éprouvée Le mort se rend en barque de la ((rive des vivants» (lieu du soleil levant) à la ((rive des morts>> (lieu du soleil couchant).

Là, il est atten­ du par les embaumeurs qui pratiquent leur art à l'abri d'une structure appelée ouabet («place pure>> ) ou Per-nefer («belle maison>> ).

Le para­ schiste C0\}1mence par ôter le cerveau -inutile selon les Egyptiens -en brisant l'os du crâne à l'aide d'une tige métallique crochue insérée dans une narine, ou en passant par le trou occipital à l'arrière de la tête.

Une mixture à base de résine de conifère, de cire d'abeille et d'huiles végétales est introduite à chaud dans la boîte crânienne.

En refroidissant, le produit durcit et permet à la tête de se maintenir en place.

Ensuite, l'embau­ meur pratique une incision sur le flanc gauche du cadavre avec une lame en obsidienne, afin d'extraire du ventre les viscères qui, après avoir reçu un traitement de conservation, sont placés dans des vases dits canopes.

Ils sont à l'image des quatre fils d'Horus: Amset, à tête humaine (le foie) ; Hapi, à tête de babouin (les poumons) ; Douamoutef, à tête de chacal (l'estomac) ; Qébeh­ sénouf, à tête de faucon (les intestins).

C'est alors que le taricheute intervient.

Sa fonc­ tion consiste à imprégner l'intérieur et l'extérieur du corps de natron cristallisé (carbonate et bicar­ bonate de soude), qui se trouve à l'état naturel dans le désert libyque, à l'ouest du delta du Nil.

Le rôle dessiccatif (c'est-à-dire desséchant) du natron est déterminant: c'est l'agent de conserva­ tion du corps et le secret de fabrication de la momie.

Celle-ci macère soixante-dix jours dans la substance.

Pour redonner au corps vidé l'appa­ rence de son volume initial, l'embaumeur rem­ plit la cavité abdominale de boules de lin impré­ gnées de résine.

Plus rarement, de la boue du Nil ou des blocs de bitume (mummyia en arabe) font office de rembourrage.

Auparavant le taricheute a pris soin de placer dans le thorax un «scarabée de cœur>> , une amu­ lette destinée à remplacer le muscle cardiaque, sur laquelle une formule de protection du Liure des morts est inscrite.

À l'aide d'une herminette (hachette à fer recourbé) en bronze, le prêtre procède symboliquement à ((l'ouverture de la bouche», rituel qui consiste à rendre par magie i D'une facture très dépouillée, le sarcophage a de Mad ja (Nouvel Empire) se contente de reproduire la scène de • l'adieu au mort •, où participent des pleureuses.

L'œil oudjat permet au défunt de voir le monde extérieur.

LE SAVIEZ-VOUS? • À partir du YNJ' siècle, les apothicaires peu scru­ puleux vendent de la mumia en poudre.

Ses ver­ tus curatives- et la promesse d'éternité qui les accompagne! -provoquèrent un tel engouement qu'un trafic fut organisé entre l'Égypte et l'Europe.

Les momies cesseront d'être exploitées sur le plan médical au XIX' siècle, quand les clients s'apercevront (enfin) de la supercherie ...

• Le record d'emma illotement est détenu par une momie d'époque romaine avec 350 m2 de lin tissé.

• Lors de la création du musée de Boulaq (musée des Antiquités nationales du Caire) à la fin du XIX' siècle, les premières momies venues par bateau de Louksor firent une halte forcée à l'octroi de la capitale égyptienne.

N'étant pas réper toriées dans leurs listes, les douaniers taxèrent l'arrivage de pharaons sous la rêférenœ ..

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poisson séché ! la parole et le souffle de vie à la momie.

Le corps est ensuite oint d'onguents parfumés et massé pour redonner de la souplesse à la peau.

Enfin, de longues bandelettes de lin tissé entourent la momie de la tête aux pieds.

Une série d'amu­ lettes protectrices est répartie sur le thorax et l'abdomen entre chaque tour de bandelettes.

La momie emmaillotée est alors placée dans un sar­ cophage, puis confiée aux nécrotaphes chargés d'assister la famille lors de «l'adieu au mort>> , c'est-à-dire de la mise en bière.

La psychostasie, ou pesée de l'âme Avant de revivre dans l'au-delà, le mort passe devant le tribunal d'Osiris -le dieu de la renais­ sance -composé de quarante-deux juges, où il doit répondre de ses actes durant sa vie terrestre.

Le cœur, siège de la pensée et des émotions, est mis sur le plateau d'une balance en contrepoids d'une plume symbolisant Maât, déesse de la jus­ tice et de la vérité.

Anubis veille sur la momie tandis que le dieu Thot enregistre les minutes.

Le mort récite une «confession négative>> (de n'ai pas faussé le poids de la balance [ ...

] Je n'ai pas retiré le lait de la bouche des enfants>> , etc.), un argumentaire sur l'exemplarité de sa vie.

Si son cœur est plus lourd que la plume, le défunt est englouti par Ammit ((la grande dévoreuse>> -une déesse hybride à tête de crocodile, au corps de lion et d'hippopotame -, et disparaît à jamais.

Dans le cas contraire, le mort est déclaré ((justifié>> , il devient à son tour un Osiris et, comme tel, est promis à la seconde vie éternelle tant espérée.. »

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