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Les origines culturelles de la révolution française

Publié le 17/08/2012

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« La Révolution n’a pas à proprement parler d’origines. Sa certitude d’inauguration a une valeur performative : en énonçant une rupture, elle l’instaure «    Pour Chartier un lien indéniable existe entre Révolution et Lumière, mais c’est toujours et encore l’idée d’un cercle vertueux qui prédomine : l’un nourrit l’autre et vice-versa. La diffusion des lumières, la déchristianisation, ou encore la désacralisation du Roi, sont des causes révolutionnaires mais sont aussi des produits révolutionnaires dans le sens où ils s’abreuvent de contextes révolutionnaires étrangers à cet épisode. La conclusion de Chartier est en fait que cette question ne peut trouver de réponse franche : les origines de la révolution française sont culturelles, mais cette révolution trouve d’autres causes, comme tout simplement, une réalité aussi simple que celle de se nourrir, d’avoir du pain dans une France minée par la famine, causée par des expériences économiques telle que la spéculation sur le grain. A l’inverse une vraie culture révolutionnaire a émergée, et donc on peut parler aussi d’origines révolutionnaire à la philosophie des Lumières. Les révolutions ont bien des origines culturelles, mais elles sont elles même productrices de culture révolutionnaire, rendant très difficile la détermination d’une causalité, de l’un ou de l’autre, les deux s’enrichissant mutuellement.    « L’âge de la Révolution et le temps des Lumières sont inscrits, ensemble, dans un processus de longue durée qui les englobe et déborde, et que, avec des modalités différentes, ils sont habités par les mêmes fins, traversés par de semblables attentes «

« le plus grand nombre « d'affaires » conduisant les imprimeurs et écrivains à la Bastille.

C'est ce dernier point qui va permettre à Chartier l'analyse de sa premièreproblématique : « Les livres font ils la révolution ? » « Les livres font ils la Révolution ? » : Cette première partie a posé les bases contextuelles prérévolutionnaires : Chartier a redéfinit les Lumières et plusparticulièrement le rôle de cette philosophie dans l'épisode révolutionnaire, allant regarder du côté de l'élite intellectuelle.

Ensuite son analyse de l'apparition d'uneopinion publique l'a conduit à regarder au sein des couches « un peu plus basse » de la société, dans son étude de l'opinion publique.

Enfin en analysant à la fois lerôle nouveau du livre ainsi que sa diversité accrue, il fait, le lien entre ces deux composantes du troisième ordre pour mieux évaluer son influence sur la fin del'Ancien Régime.

Son constat est alors sans équivoque : c'est la révolution qui a fait les livres pour lui et pas les livres qui ont fait la Révolution, dans le sens où elle acrédibilisé les thèses de nouveaux auteurs, élargie encore plus leur audience, remettant en cause tout le caractère divin de l'ordre établi, et ouvrant le débat sur laquestion religieuse. II) La fin de la tutelle catholique « Par son ampleur et sa radicalité, la déchristianisation du temps des Lumières constitue l'un des bouleversements les plus massifs des manières d'être au monde desFrançais d'avant 89 » « Déchristianisation & laïcisation » : La France de la seconde moitié du XVIIIème siècle est une France divisée.

Elle l'est politiquement comme l'a démontré l'auteurdans la première partie, elle l'est aussi religieusement.

La fin des guerres de religions qui virent s'opposer catholiques & protestants, a permis une trêve, qui prend finpar l'opposition entre Jésuites et Jansénistes citées en exemple plus tôt dans l'ouvrage.

Les uns nient la qualité de chrétiens des autres.

Cette critique d'un camp face àl'autre, dans une famille religieuse non divisée par un schisme va, de paire avec la conjonction du plusieurs facteurs, tels que la diffusion d'écrits subversifs d'un pointde vue religieux.

Cette conjonction va profondément influer selon Chartier sur le fait religieux dans le cadre privé.

La sphère publique qui reste, « le terrain de jeu »de l'Eglise, va devenir le cadre d'une superstition plus que d'une croyance[2].

Pour insister sur ce fait Chartier va de nouveau se baser sur quelques exemples ens'appuyant une nouvelle fois sur A.

Tocqueville qui parle d'une religion nouvelle quand il fait référence de cette culture nouvelle où l'homme est au centre de lasociété.

Le premier est la baisse significative du nombre de pétrés, qui donne un exemple quantitatif, conjugué à la remise en cause du dogme, à savoir lasacralisation de la procréation, qui lui est un exemple qualitatif, dans une France gravement touchée par la Guerre des farines, où l'Eglise va encourager ladiminution du nombre de naissances.

Enfin Chartier va finir son développement par une autre conséquence de la guerre des farines qui va avoir un impact religieux :l'exode rural massif qui entraine une fois de plus une diffusion plus forte des idéaux de libertés, la ville étant les lieux de prédilection de diffusion des savoirs.

Toutecette conjoncture va avoir selon Chartier une conséquence terrible sur l'image sacrée qui était jusqu'à lors celle de la personne du Roi. « Le roi désacralisé ? » : Une fois de plus Chartier va apporter une réponse sans équivoque à cette question : « l'amour des français pour leur Roi semble inentamé »,il va même aller jusqu'à parler « d'épique monarchique ».

En effet pour lui le processus démontré précédemment de déchristianisation de la société, va biendésacraliser l'image du roi, comme en atteste la tentative d'attentat perpétré contre Louis XV.

Mais ce n'est pas la fonction royale qui est remise en cause selon lui,mais bien l'institution, mise en place par Louis XIV, centralisée et inhumaine, pourvoyeuse d'une fiscalité injuste, et cristallisant toute la rancœur des cahiers dedoléances, c'est à dire la féodalité et le système seigneurial.

La remise en cause de ce système est une émanation d'un souffle de liberté, non une remise en cause de laNation, intrinsèquement liée au Roi dont il est l'émanation.

Comme Chartier l'a démontré avec force, l'émergence d'un espace public et la déchristianisation, ainsi quela diffusion massive d'écrits philosophiques au sein des salons font émerger une vraie conscience politique.

La guerre des farines, et les initiatives économicistes sur lalibéralisation du marché du grain, vont elle conduire à la précarisation très forte du peuple français.

Toutes ces composantes, vont favoriser une remise en cause, dufaste de la cour royale, pas forcément de la personne du Roi, qui est certes décrédibilisée, désacralisée, mais toujours profondément aimée.

Pour Chartier le vrai faitradical, est l'émergence d'une nouvelle culture politique. III) culture politique de la revolution « Une nouvelle culture politique » : Après avoir déterminé à travers d'exemples l'émergence d'une culture politique nouvelle, Chartier va pousser plus loin l'analyseen procédant cette fois par opposition : Révolution française contre Révolution anglaise.

Il va chercher les convergences et les antagonismes de ces deux processuspour répondre à cette question : peut t-on parler de culture politique nouvelle ? Pour se faire il va comme il l'a fait pour son étude jusqu'à lors s'appuyer principalement sur un ouvrage et un modèle : The causes of the English Revolution deLawrence Stone.

Il va trouver dans ces deux phénomènes des similitudes ainsi que des oppositions.

La première similitude qui pour lui est fondamentale pour parlerde culture politique, est l'idée de Liberté que l'on trouve dans la production législative de ces périodes.

Outre Manche cette idéologie, celle du « Common Law » peutêtre mise en parallèle à celle des Lumières.

Une autre similitude propre à la diffusion de l'écrit et au développement de la presse est la caractéristique de l'époque, quiconsiste à utiliser des injustices pour légiférer, et produire des lois générales[3].

Chartier voit par ailleurs des similitudes quant à la question religieuse : AuJansénisme il compare le puritanisme anglo-saxon qui, même si la déchristianisation se développe moins dans le monde britannique, est un espace critique dupouvoir, en particulier de ses dérives despotique.

Ensuite, Chartier « questionne » la France de 1789 sur un point inspiré de son homologue anglais : l'idéologie du« pays »[4].

Cette notion qui oppose en Angleterre le peuple, à la Cour du roi, est à priori selon Chartier inexistante dans le modèle français, la cour ayant perdu deson influence sur le roi et étant donc dissociée.

Mais pour lui il y a tout de même un phénomène proche, qui serait en quelque sorte un appel du peuple au « bonRoi », contre cette cour, qui étant dissociée de la personne du Roi serait l'ennemie, accréditant la thèse d'une désacralisation du roi mais pas une défiance de cedernier. Enfin, Chartier trouve un point essentiel de similitude entre les deux contextes prérévolutionnaires : la formation croissante de clercs ou encore d'avocats, alors mêmeque le nombre de postes est lui stagnant, créant tout un vivier de contestataires potentiels, formés au droit, lettrés, mais frustrés, étant donc une « clientèle » parfaitedu partie patriote.

Ce dernier phénomène permet à l'auteur de démontrer que les nombreuse similitudes et le peu de divergences vont conduire à des mouvementsrévolutionnaires qui ne manquent pas de ressemblances, mais qui connaitront aussi quelques différences, de par ces particularismes que sont chaque contextes. « Les révolutions ont-elles des origines culturelles ? » : « La Révolution n'a pas à proprement parler d'origines.

Sa certitude d'inauguration a une valeur performative : en énonçant une rupture, elle l'instaure » Pour Chartier un lien indéniable existe entre Révolution et Lumière, mais c'est toujours et encore l'idée d'un cercle vertueux qui prédomine : l'un nourrit l'autre etvice-versa.

La diffusion des lumières, la déchristianisation, ou encore la désacralisation du Roi, sont des causes révolutionnaires mais sont aussi des produitsrévolutionnaires dans le sens où ils s'abreuvent de contextes révolutionnaires étrangers à cet épisode.

La conclusion de Chartier est en fait que cette question ne peuttrouver de réponse franche : les origines de la révolution française sont culturelles, mais cette révolution trouve d'autres causes, comme tout simplement, une réalitéaussi simple que celle de se nourrir, d'avoir du pain dans une France minée par la famine, causée par des expériences économiques telle que la spéculation sur legrain.

A l'inverse une vraie culture révolutionnaire a émergée, et donc on peut parler aussi d'origines révolutionnaire à la philosophie des Lumières.

Les révolutionsont bien des origines culturelles, mais elles sont elles même productrices de culture révolutionnaire, rendant très difficile la détermination d'une causalité, de l'un ou. »

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