LES PACIFISTES EN FRANCE DE 1914 A 1939 (histoire)
Publié le 03/09/2012
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Une des explications à l’échec du pacifisme es à recherchée dans sa radicalisation. Elle se traduit par de vifs affrontements qui discréditent le mouvement pour la Paix. Cette atmosphère de rivalité est cruellement évoquée par le président du Bureau International pour la Paix qui lors du congrès de Paris en 1925 conjure les congressistes « de ne pas donner l’image de bêtes fauves se dévorant dans une cage «. B …mais des réseaux qui survivent à la guerre : Le pacifisme ne fut pas capable de résister à la vague fasciste qui déferlait déjà sur l’Europe, balayant tout espoir de paix. Mais l’action de tous ces hommes fut-elle vaine ? Pour Ilde Gorguet, « le pacifisme de l’entre-deux-guerres eut des mérites qu’il ne faudrait pas passer sous silence «. Il a pu, dans un premier temps, créer de nouveaux réseaux entre les hommes épris d’un même idéal de paix et donc de promouvoir l’apprentissage du dialogue. La première guerre mondiale fit prendre conscience aux pacifistes de l’importance d’être d’avantage à l’écoute les uns des autres et motiva les nombreuses rencontres entres pacifistes français et allemands par exemple. * L’espoir de la SDN Le pacte de la société des Nations est adopté le 28 avril 1919 par la Conférence de la Paix et il est incorporé à tous les traités de paix. Malgré les faiblesses de l’organisation qui tiennent à son caractère plus européen que mondial et à la faiblesse de ses moyens d’action, la SDN introduit un climat nouveau dans la vie internationale et joue un rôle décisif dans plusieurs domaines (économique, monétaire, social) par l’intermédiaire des organismes qui lui sont liés (Organisation internationale du travail, organisation économique et financière, etc…) * Triomphe de l’esprit de Locarno En 1925, les accords de Locarno sont ratifiés en Italie. Ils fixent les frontières occidentales de l’Allemagne vaincue. Celle-ci reconnaît les démarcations territoriale avec la France et la Belgique issues du traité de Versailles et peut ainsi être admise comme membre permanent de la SDN et en 1936 cela est fait.1928 marque aussi un point fort de l’action pacifiste avec le pacte Briand-Kellogg « La guerre est hors-la-loi «. Ministre des affaires étrangères pratiquement sans interruption de 1925 à 1932 et délégué de la France à la SDN, Aristide Briand s’engage avec le secrétaire d’Etat américain Frank Kellogg dans un projet mettant hors la loi la guerre entre ces deux Etats. Ce projet s’élargit et devient un pacte à vocation universelle. Mais pour Serge Cordellier « l’absence de sanction en cas d’infraction illustre de son caractère illusoire et éphémère. «
«
Face au traumatisme, se lèvent en France les voies de la mémoire..
La République fait du 11 novembre une fête nationale et maintien le culte du souvenir avec lesoldat inconnu.
De nombreux monuments commémoratifs voient le jour comme le mémorial de Hautmansville, l'ossuaire de Douaumont ou encore Notre Dame delorette.
Entre 1920 et 1925, 30000 monuments aux morts furent érigés en France.
Mais très rare sont les monuments aux morts explicitement pacifistes.
Celui de Gentioux dans la Creuse reste le plus symbolique :
Le monument aux morts de Gentioux est l'un des très rares monuments pacifistes de France.Ici, en bas de l'interminable liste des victimes, nul "Morts pour la France", nul "Tombés au champ d'honneur", mais l'inscription"MAUDITE SOIT LA GUERRE".Au premier plan, un orphelin en bronze, revêtu d'une blouse, les sabots aux pieds, la casquette à la main, brandit un poing rageur.Poing tendu et apostrophe qui expriment toute l'horreur de la guerre et le pacifisme foncier de la majorité des anciens combattants, mais qui indisposeront longtempsles autorités civiles et militaires.
Le camp de La Courtine est tout proche.
2 C un thème de « la culture de guerre »
* La culture comme expression d'un dégoût de la Guerre1933 marque la naissance d'un mouvement de mobilisation des intellectuels inquiets de l'expansion du fascisme « Les compagnons de route » .
Un Congrèsinternational des écrivains pour la défense de la culture emblématique à également lieu.* Un phénomène transversalLe pacifisme est un phénomène qui transcende les groupes sociaux, les niveaux culturels, les sensibilités politique et les générations.
2.
UN GROUPE HETEROGENE DIVISE PAR LES LUTTES D'INTERET :
1
1 A.
La paix abordée sous différents angles : les voies pacifistes
Aucun parti organisé ne s'est montré inflexiblement pacifiste, seule l'Union Sacrée, organisée lors du conflit de la première Guerre Mondiale, a réussi à fédérer lesFrançais de toutes tendances (politiques ou religieuses), ralliée ensuite par les syndicalistes et les socialistes à la mort de Jaurès, pacifiste et leader socialiste.
Elle futdissoute en 1918.
* Le pacifisme intégralCette conception du pacifisme se développe lors de la première guerre mondiale au travers du défaitiste révolutionnaire développé par les syndicalistes (CGT)notamment révolutionnaires et les anarchistes.
Le mouvement communiste développe un pacifisme à base d'antimilitarisme et d'antipatriotisme affirmé.
Par la suitedéfendu par les communistes et socialistes blumistes prônant l'antifascisme.
Toutefois, si dans un premier temps, au lendemain de la première Guerre Mondiale, lecommunisme était unanime quant à une volonté pacifiste, l'évolution du régime stalinien fut dénoncé par l'internationalisme, ainsi que sa politique de répressioncontre les opposants et la nature totalitaire du régime
* D'un pacifisme nationaliste à un pacifisme fascisantAdhérant dans un premier temps à l'Union Sacrée, la droite évolue par la suite vers un nationalisme pour la défense de l'Occident chrétien et contre lejudéoblochevisme.La solidarité de ces pacifistes avec les régimes autoritaires répondaient à leur désir d'accès au pouvoir, notamment dans les rangs de droite et d'extrême droite.
Ceciaboutit à une politique de collaboration à la montée du national-socialisme hitlérien, au travers du régime de Vichy et de la politique pétainiste.
* Un pacifisme réaliste ou le pacifisme de gouvernementDans un contexte géopolitique complexe suite aux conflits de la première guerre mondiale, volonté de paix ayant pour figure principale Aristide Briand réunissantautour de lui centre-droit modéré et centre-gauche radical.
Les socialistes inspirés de Paul Faure retrouvent les positions de Jaurès mais préconisent également uneaction énergique des gouvernements en faveur de la paix.
Ils ne rejettent ni l'armée ni la patrie.Les accords de Locarno (1925), signés par la France, l'Italie, la Belgique, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, reconnaissent les frontières des pays signataires etvisent à établir une paix durable en Europe.
En 1938, les accords de Munich signés entre la France la Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Italie, prévoient l'évacuationdu territoire des Sudètes par les Tchèques et son occupation par les troupes allemandes.
Sa ratification amène un soulagement dans l'opinion publique européennemais encourage Hitler dans sa politique d'expansion.
B Le pacifisme véritablement incarné par certaines figures marquantes : les acteurs du pacifisme
Le rôle des individus mobilisés et engagés pour la paix reste plus marquant qu'une mobilisation des masses.
Personnages politiques de tous bords, intellectuels etnombreuses fortes personnalités ont joué un rôle majeur dans le combat pour la paix, manifestant leurs esprits contestataires.
*Les personnages politiquesSi aucun parti politique n'a joué le rôle de référence au pacifisme, ayant traversé nombres d'idéologies durant toute la période de l'entre-deux guerre, certainspersonnages du paysage politique marque l'histoire du pacifisme par leur action et leur influence.
En 1928, Aristide Briand reçoit le prix Nobel de la paix pour sapolitique de rapprochement avec l'Allemagne et pour la signature du pacte Briand-Kellogg.
Le pacifisme de gouvernement de l'entre-deux guerre réside tout entierdans l'œuvre politique de Briand et sa diplomatie.Léon Bourgeois, ministre sous la IIIème République, fondateur du parti radical et radical-socialiste, est le premier président et le promoteur de la SDN.
Il obtient leprix Nobel de la paix en 1920, défendant un pacifisme idéaliste.Jaurès, véritable leader du socialisme français, s'attire les hostilités nationalistes de par son pacifisme militant.
Il est assassiné en 1914 mais inspire par la suitel'idéologie socialiste en restant une figure de référence pour la gauche française.
*Intellectuels et écrivainsDes penseurs marquants se sont engagés en faveur du pacifisme.Romain Rolland marque les années de la première guerre mondiale, suivi par nombre de revues pacifistes telles que Franchise ou Les Cahiers idéalistes français.
Ilest considéré comme « l'un des maîtres à penser dont la France aura besoin ».
Lui et Barbusse, autre figure du pacifisme, collaborent à la revue La tranchéerépublicaine, dans un esprit de paix internationale.
Barbusse publie dans L'Oeuvre puis Le Feu, journal d'une escouade, qui lui vaut le prix Goncourt en 1916.
Lephilosophe Alain, engagé lors de la première guerre mondiale, parti au front, représente une autre forme de protestation contre la guerre : il publie en 1921 Mars ou laguerre jugée, rédigée dans les tranchées en 1916.Face au communisme naissant, des auteurs se rapprochent de ce mouvement politique, dont Henri Barbusse, des partisans de la SDN, ainsi que des artistes : lessurréalistes, avec Breton pour chef de file adhèrent au marxisme léninisme, ils collaborent avec la revue Clarté.Lors de cette période d'entre-deux-guerres, forte de tensions politiques, intellectuels et écrivains, notamment français, se mobilisent et se réunissent en faveur de lapaix et en réaction à la montée du fascisme en Europe.
*La mobilisation pacifiste dans la société française : l'émergence de nouveaux mouvements.
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