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Les relations indo-pakistanaises : vrai progrès, ou faux espoir ?

Publié le 04/12/2018

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Quelle que soit leur bonne volonté, les deux Premiers ministres ont une marge de manœuvre limitée : Nawaz Sharif doit composer avec une armée toute-puissante, qui manœuvre en coulisse et qui tire son autorité du conflit du Cachemire, tandis qu’Inder Kumar Gujral n’est plus qu’un Premier ministre en sursis. Si, aux élections de mars 1998, les nationalistes hindous l’emportaient, les progrès dans les relations bilatérales seraient réduits à néant. En outre, les opinions publiques des deux pays, au nationalisme exacerbé, sont particulièrement sensibles à la question du Cachemire. Ainsi, 72 % des Indiens refusent la moindre concession sur cet enjeu, même si 80 % d’entre eux souhaitent une amélioration des relations de leur pays avec le Pakistan. Au demeurant, bien que le dialogue progresse, la tension reste vive à la frontière et les deux pays s’accusent mutuellement d’être à l’origine des hostilités. La « guerre des mots » est d’ailleurs loin d’avoir disparu entre les deux voisins : à la tribune de l’ONU, Nawaz Sharif a ainsi dénoncé les atteintes aux droits de l’homme

Les relations entre l’Inde et le Pakistan, conflictuelles depuis toujours, ont connu une évolution positive en 1997, sans qu’il soit possible néanmoins de parler d’avancée décisive vers la paix. Le 28 mars, les secrétaires généraux des ministères des Affaires étrangères des deux pays ont mené, à Delhi, des négociations entre les deux États voisins - les premières depuis janvier 1994. Quelques semaines plus tard, les deux Premiers ministres ont eu un tête-à-tête, au cours duquel la façade diplomatique a été respectée : poignées de mains chaleureuses, sourires appuyés, déclarations optimistes... Mais le problème du Cachemire demeure.

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