L'EXPANSION TERRITORIALE (1814-1861) DES ETATS-UNIS
Publié le 31/08/2011
Extrait du document
Le traité de Gand était à peine signé que les Américains se détournaient de l'Ancien Monde pour reprendre avec un nouvel élan leur marche vers l'Ouest : dans l'exubérance de leur nationalisme tout frais, ils se consacrèrent à l'agrandissement et à l'exploitation de leur domaine. Déjà, au cours des années précédentes, quelques accès de ferveur patriotique avaient accru le territoire vers le Sud, par des méthodes - assez peu orthodoxes - dont ne manqueraient pas de s'inspirer plus tard les "expansionnistes" américains. Dès avant l'ouverture des hostilités, le Président Madison avait profité en 1810 d'une révolte des résidents américains de Bâton Rouge, irrités par l'incurie du gouvernement espagnol, pour annexer une partie de la Floride occidentale, ce que Jefferson avait longtemps souhaité en vain ; en deux bouchées, le reste de cette région fut absorbé, entre 1812 et 1813 ; mais, à la fin de la guerre, la Floride orientaie, avec la grande péninsule elle-même, était restée aux mains des Espagnols.
«
nes à se soulever.
Le Président Monroe fit restituer aux
Espagnols le territoire envahi ; mais Jackson jouissait d'une
trop grande popularité pour qu'on osât le punir.
La Grande
Bretagne aurait certes été à même d'intervenir pour sou
tenir le bastion croulant
de la domination espagnole, sapé
par
la révolution qui faisait tache d'huile dans toute l' Amé
rique latine; mais elle n'était pas disposée à
se mettre
mal avec les Etats-Unis au bénéfice
de l'Espagne.
En con
séquence, après de longues négociations,
les Américains si
gnèrent avec
les Espagnols le traité Adams-Onis par lequel
l'Espagne cédait aux Etats-Unis, moyennant cinq millions
de dollars, l'ensemble des territoires
des deux Florides.
Les Américains purent ainsi occuper toute la côte
du Sud
Est, jusqu'à la frontière de la Louisiane, c'est-à-dire jus
qu'au fleuve Sabine.
Le traité avait fait disparaître une des sources de conflit
avec l'Espagne ; la seconde allait être supprimée par
la
rébellion mexicaine de 1821, qui expulsa définitivement les
Espagnols du sud de l'Amérique septentrionale (l'année
suivante,
ils perdirent leur dernière possession du demi
continent septentrional, la Californie, qui
se joignit volon
tairement au Mexique).
Le départ
des Espagnols laissa les Américains face à
l'Amérique latine : le jeune géant entrait en contact avec
les pâles successeurs
de ce qui avait été le plus grand
empire du monde.
Beaucoup d'Américains, influencés par
John Quincy Adams, ne doutèrent plus que leur pays fût
appelé aux plus grandes destinées et que la nation améri
caine dût un jour dominer tout l'hémisphère occidental,
isolé du reste du monde.
Mais un obstacle de taille s'oppo
sait
à la réalisation de cette vision grandiose : la Grande
Bretagne était solidement installée dans le nord du conti
nent et, dominant
les océans, elle était à même de faire
cesser
à son gré l'isolement de l'Amérique.
En fait, on doit
reconnaître que,
si les Américains ont pu poursuivre à loi
sir
leur conquête de l'Ouest pendant tout le XIXe siècle,
c'est surtout parce qu'ils étaient abrités des interventions
de l'Europe par la protection
de la Royal Navy qui impo
sait alors au monde
là Pax Britannica (paix britannique).
La puissance croissante de la République fédérale ne.
»
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