L'histoire de l'Afrique du Sud
Publié le 21/11/2018
Extrait du document

La formation d'un empire zoulou
Les événements se précipitent également au sein des tribus africaines : à partir de 1810, Shaka, le puissant chef des Zoulous (une ethnie bantoue), conquiert de vastes territoires au nord du fleuve Orange. Il provoque ainsi la mfecane (la dispersion) des autres tribus, d'où découle une pression accrue sur les frontières de la colonie.
Les Anglais réagissent prudemment en cherchant à négocier avec les chefs de tribu afin de délimiter les frontières, ce qui revient à limiter l’expansion territoriale voulue par les Boers.
Le Grand Trek
Le mécontentement des Boers atteint son apogée en 1833, lorsque, à l’instigation des missionnaires anglicans, l'abolition de l'esclavage est décidée. Cette mesure signe la ruine de nombreux petits fermiers boers. Dès lors, la rupture est consommée. Fuyant la tutelle britannique, quelque 20000 Boers décident de quitter la colonie du Cap pour émigrer à l'intérieur des terres. C'est le début du Grand Trek (la grande migration), qui voit les colons s'avancer vers le fleuve Vaal au nord et en direction du Natal vers l’est Ce mouvement est le fondement de la mythologie afrikaner (du nom de la langue parlée par les Boers, dérivée d'un dialecte hollandais) : celle de colons qui, armés de leur fusil et de leur bible, partent à la conquête de vastes espaces, convaincus du caractère sacré de leur mission divine et de la supériorité de leur race. Cette odyssée est marquée par des accrochages nombreux avec les Zoulous. Le 16 décembre 1838 a lieu la bataille décisive de Blood River
LA DOULOUREUSE HISTOIRE D'UN PAYS LONGTEMPS DIVISE
L'histoire de l'Afrique du Sud, État de l'extrémité australe du continent, débute véritablement au xviie siède avec l'installation des premiers Européens. Or, la colonisation de l'Afrique du Sud, outre la confrontation entre Européens et Noirs, a pour particularité d'avoir été le théâtre d'un affrontement entre Blancs - Afrikaners et Britanniques -qui a culminé avec la guerre des Boers. Ce conflit a pour fondement la lutte pour l’exercice du pouvoir ainsi que pour le contrôle d'un vaste et riche territoire dont l'unité politique ne remonte qu'à 1910, et dont les frontières actuelles n'ont été définitivement fixées que dans les années 1990.
Le pays a par ailleurs le triste privilège d'avoir institutionnalisé la ségrégation raciale - l'apartheid -au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Depuis la fin de l'apartheid, l'Afrique du Sud, peuplée de 43 millions d'habitants dont 75% de Noirs, a entamé un long processus de normalisation démocratique qui, malgré les difficultés, a pour but de mettre en place dans le pays une société ouverte et multiraciale.
ORIGINES
Un des plus anciens foyers DE PEUPLEMENT AU MONDE
De nombreuses découvertes archéologiques témoignent d'une très ancienne occupation humaine (enfant de Taung, crâne d'un australopithèque vieux de plus de 1 million d’années). L’Afrique du Sud constitue une région essentielle pour comprendre l'histoire des débuts de l'humanité.
Bochimans, Hottentots et Bantous
Sans doute à partir du Ier millénaire de notre ère, le territoire est envahi par des vagues successives de tribus en provenance de l'intérieur du continent. Le premier peuple connu est celui des Bochimans, qui furent rejoints et refoulés par les Hottentots, pasteurs nomades, au xiie siècle. Deux siècles plus tard seraient arrivés les Bantous, terme désignant un ensemble de tribus parlant la même langue, mais en lutte constante les unes contre les autres.

«
principales
entreprises de prospection.
Cette
mainmise, associée à l'installation
de nombreux uitlanders (étrangers)
sur leur territoire, mécontente
les Boers.
D'autant que l'intérêt
économique que présente
l'Afrique du Sud aiguise les velléités
impérialistes de l'Angleterre.
Afin de s'assurer le contrôle des
gisements, Londres annexe le Transvaal
en 1877 puis, rompant avec sa politique
passée, entreprend de soumettre les
vastes territoires occupés par les tribus
africaines.
Après la victoire d'Uiundi
{1879), l'empire zoulou s'effondre.
La soumission progressive des tribus
indigènes laisse les Blancs face à face.
En 1880, les Boers du Transvaal,
menés par Paul Kruger, se soulèvent
et remportent la bataille de Majuba Hill.
Soucieux d'éviter une guerre incertaine,
les Anglais négocient: la république
afrikaner recouvre son indépendance
par la convention de Pretoria, en 1881.
Mais Cecil Rhodes, qui rêve d'établir
un empire allant du Caire au Cap,
poursuit sa politique expansionniste
avec la bénédiction de la métropole.
Il annexe d'immenses territoires
au nord du Transvaal (la future
Rhodésie).
Les États boers se trouvent
ainsi encerclés.
En 1895, devenu
Premier ministre du Cap, Rhodes
décide d'en finir avec eux.
Mais
sa tentative de coup d'État au Transvaal
(le raid Jameson) échoue.
Rhodes
démissionne e� en réaction, Kruger
déclare la guerre aux Anglais en 1899.
Après des succés initiaux, les Boers
sont bientôt débordés.
En 1900,
la chute de Pretoria conduit
à l'annexion des républiques
afrikaners; Paul Kruger se réfugie
en Europe.
Décidés à poursuivre
la lutte malgré tou� des kommandos
se lancent dans une guérilla
de grande ampleur avec le soutien
de la population.
Pour briser
cette résistance, lord Kitchener
entreprend de brûler les fermes
et d'interner les civils dans des
camps dits de « reconcentration »
(de fait, les premiers c11mps
de concentrtdion de l'Histoire):
28 000 d'entre eux y périront
Brutale, la paie: en 1902, 111
p11ix de Vereeniging consacre
la suppression des républiques boers,
devenues simples colonies britanniques.
L'UNION SUD-AFRICAINE
L'AfRIQUE DU SUD DEVIENT
UN DOMINION BRITANNIQUE
Après leur victoire, les Anglais mènent
une politique de réconciliation à l'égard
des Boers: amnistie des combattants,
reconnaissance de l'afrikaner comme
langue officielle au côté de l'anglais.
Celle-ci aboutit à l'unification politique
du pays: en 1910 est créée l'Union
sud-africaine, une monarchie
constitutionnelle promue dominion
de l'Empire britannique -c'est-à-dire
disposant de l'autonomie interne.
Majoritaires parmi la population
blanche, les Afrikaners remportent les
élections:
Louis
Both11, de tendance
modérée,
gouverne
le pays.
l'Union
participe à la Première
Guerre
mondiale et occupe
le Sud-Ouest
africain allemand (la future Namibie).
Il est à noter que les protectorats
britanniques du Lesotho, du Swaziland
et du Botswana, conquis sur les tribus
africaines, ne sont pas intégrés dans
l'Union.
LA QUESTION RACIALE
Dés le débu� l'Union se trouve
confrontée au problème racial.
Les
Blancs (à peine 20% de la population
totale) n'entendent pas partager le
pouvoir avec les Noirs (trois fois plus
nombreux), les métis {10%) et les
Asiatiques {3 %) -principalement des
Indiens transportés par les Anglais
comme main-d'œuvre en 1860.
Les non-Blancs se voient refuser le droit
de vote.
En 1913, le Native Land Act
confère aux Africains la propriété
de territoires représentant à peine 7%
de la surface du pays (13% en 1936),
mais leur interdit d'acquérir des terres
en dehors de ces « réserves» : le but
du gouvernement est à terme,
d'y regrouper toute la population noire.
L'ESSOR DU NATIONALISME AFRIKANER
En 1914, la frange conservatrice des
Boers se sépare de Louis Botha
et fonde un parti nationaliste, partisan
de la défense des intérêts afrikaners
et du renforcement de la ségrégation
raciale.
En 1924, son leader, le général
Hertzog.
héros de la guerre des Boers,
devient Premier ministre.
La législation raciale se renforce:
le Colour Bar Act exclut les Noirs
de presque tous les emplois qualifiés.
Des émeutes noires sont durement
réprimées.
En 1926,1'Union
sud-africaine obtient sa souveraineté totale,
mais demeure membre
du Commonwealth britannique.
En 1933, face à la crise mondiale,
Hertzog doit former un gouvernement
de coalition avec le parti sud-africain
du général Smuts, un afrikaner
anglophile.
Leurs deux formations
fusionnent pour former l'United Party.
Une minorité refuse cependan�
et fonde
un nouveau
parti
nationaliste
sous
la direction du
DrD11niel M11l11n.
En 1939, le
pays entre en
guerre
contre l'Allemagne malgré l'opposition
des nationalistes.
"WU ii! JI.+
LA MISE EN PLACE
DE LA StGRtGATION RACIAU
En 1948, Malan remporte les élections
et applique aussitôt son programme
de «développement sép11ré des
roces», l'apartheid, qui sera poursuivi
par ses successeurs.
Il est
essentiellement tourné contre les Noirs,
dont le nombre est perçu comme une
menace.
Après l'interdiction des
mariages mixtes, une ségrégation dans
tous les domaines (habitat, transports,
éducation, emploi, lieux publics,
restaurants ...
) se met en place avec
le soutien de l'Église réformée
hollandaise, puissante chez les
Afrikaners.
Mais l'apartheid ne fait pas
totalement l'unanimité: l'United Party
s 'y oppose, comme la plupart
des Blancs d'origine britannique.
Parallèlement à partir des années 1960,
les anciennes réserves sont remplacées
par des bantoustans (appelés
homelonds en anglais) répartis selon
les ethnies.
Ces régions noires sont
destinées à devenir des États
indépendants économiquement
et politiquement: pour les partisans
de l'apartheid, c'est le volet positif
du « développement séparé».
Mais ce prétexte vise surtout
à exclure les Noirs de la communauté
nationale en leur conférant
la nationalité de leur bantoustan,
et donc à maintenir la suprématie
blanche sur le reste du pays.
PROCLAMATION DE L'INDtrENDANCE progressif
sur la scène internationale.
La condamnation de l'ONU, de l'Union
africaine et surtout du Commonwealth
amène les autorités à rompre tout lien
avec la Grande-Bretagne.
En 1961, l'Union sud-africaine devient
la république d'Afrique du Sud
et se retire du Commonwealth.
Cette mise au ban des nations est
du reste relative.
À partir de 1975,
l'armée sud-africaine intervient contre
les régimes procommunistes en Angola
et au Mozambique avec le soutien
des États-Unis.
Et les investissements
étrangers se poursuivent dans ce pays,
première puissance industrielle
du continen� au sous-sol riche d'or,
de diamants et d'uranium.
RtSISTANCE ET ltrRESSION
�:instauration de l'apartheid s'est
heurtée à la contestation des Noirs.
Fondé en 1912, I'African National
Congress (ANC.
mouvement
nationaliste) mène dans les années
1950 une politique de désobéissance
civile.
En 1959, naît le PAC (Pan
Africanist Congress) de Robert
Sobukwe, dissident de I'ANC et plus
radical.
qui récuse toute aide des Blancs
à la cause noire.
Après les émeutes de Sharpeville
(1960), ces mouvements, tout comme
le parti communiste, sont interdits;
leurs leaders, dont Nelson Mandela,
sont arrêtés.
Latente, la contestation resurgit en 1976
lors des émeutes de Soweto.
La répression est terrible: arrestations
massives, exécutions sommaires,
tortures (qui provoquent la mort
du leader noir Steve Biko),
bannissements ...
Elle inaugure
une ère de violences qui entraîne
une radicalisation du régime marquée
en 1984, année où Mgr
Desmond lidu,
évêque anglican,
reçoit le prix Nobel
de la paix.
L'armée
intervient L'état
d'urgence est
proclamé.
LA LONGUE MAICHE
VEIS LA DDioc:IA11E
La persistance de l'agitation noire,
l'organisation d'une opposition
politique blanche à l'apartheid, mais
aussi
l'échec de la
politique des
bantoustans
(l'ONU refus�
de l.
»
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