L'INDE de 1980 à 1989 : Histoire
Publié le 01/12/2018
Extrait du document

La victoire d’Indira Gandhi en janvier 1980 marque le retour au pouvoir, apres trois ans d’absence, de la dynastie Nehru-Gandhi qui dirige le pays depuis l'indépendance. Des son arrivée à la tête du pays, elle constitue un ministère composé pour l’essentiel de personnalités qui lui sont restées fidèles après la défaite de 1977. Mais la mort accidentelle de son fils Sanjay, le 23 mai 1980, considéré comme dauphin, porte un coup très dur au pouvoir d’Indira Gandhi qui espérait tirer profit du crédit dont bénéficiait Sanjay au sein des élites modernes.
La montée des antagonismes
Très rapidement Indira Gandhi doit faire face à l'aggravation des conflits intercommunautaires. En Assam, les émeutes raciales en juin 1980 font plusieurs milliers de morts parmi les travailleurs immigrés en provenance du Népal et du Bangladesh. La violence culmine au moment des élections locales de février 1983, que les organisations assamaises nationalistes appellent à boycotter pour protester contre la présence d’immigrés sur les listes. Le Pendjab est également le terrain de violents affrontements entre les hindous membres extrémistes de la communauté sikh, qui exigent l'autonomie de cet État situé aux confins du Pakistan. Sous l'égide de l'Akali Dal, de tendance modérée, les sikhs revendiquent également l'interdiction dans leur capitale religieuse Amritsar de la vente de tabac, de viande et d'alcool à proximité du temple, la centralisation à Amritsar de la gestion des temples sikhs et l'autorisation de diffuser leur hymne sur les ondes nationales. Si Indira Gandhi accepte les revendications liées au domaine du sacré, elle sc refuse à toute concession politique. Cet État qui assure à lui seul plus d'un quart de la production céréalière est trop important pour l'économie indienne. De plus, elle craint que ce mouvement n’ait un effet de contagion. À la tentative d’assassinat contre le gouverneur de l'État, les autorités répondent par l'arrestation de plusieurs milliers de sikhs, alimentant ainsi le climat de violence endémique qui s'étend dès octobre 1982 à Delhi. À l'approche des élections locales, début 1983, l'autorité d’Indira Gandhi semble battue en brèche.
L’interdiction, le 27 juillet 1981, de la grève dans les principaux secteurs de l’économie lui attire l'hostilité des milieux ouvriers. Aussi le Congrès perd-il la majorité dans trois États indiens, le Karnataka, le Tripura et l'Andhra Pradesh. Face à l'usure du pouvoir et du parti, où s'opposent de multiples factions rivales, aucune force d'opposition ne semble pourtant en mesure d'assurer la cohésion d'un État hétérogène en proie à l'instabilité. La permanence des allégeances locales est telle que les partis d'opposition nationaux s’y adaptent pour rester au pouvoir dans leurs fiefs respectifs.
L'assassinat d’Indira Gandhi
L'assassinat du Premier ministre le 31 octobre 1984 par deux sikhs membres de la garde nationale plonge l'Inde dans la consternation. Cet assassinat, comme celui du mahatma en 1948, est le résultat des déchirements intercommunautaires. Les sikhs s’étaient en effet juré de venger la profanation du Temple d’or d’Amritsar par l'armée indienne le 6 juin 1982. Nommé deux jours plus tard Premier ministre, le fils aîné d'Indira Gandhi, Rajiv Gandhi, doit faire face à une flambée de violence. Des milliers de jeunes hindous s'attaquent aux communautés sikhs et l'on estime à environ 2 000 le nombre de victimes de ces véritables pogroms. Mettant à profit la vague de sympathie dont dispose le parti du Congrès après l’assassinat de sa mère, le nouveau Premier ministre fixe les élections prévues pour 1985 à la fin du mois de décembre.

«
Funérailles
d'Jndira Gandhi
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À droite.
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Sikhs rassemblés en 1984
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d'Amritsar
profané par l'armée indienne
deux ans plus tôt.
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terrain de violents affrontements entre
les hindous membres extrémistes de la
communauté sikh.
qui exigent
!"autonomie de cet Etat situé aux
confins du Pakistan.
Sous l'égide de
l'Akali Dai, de tendance modérée.
les
sikhs revendiquent également
!"interdiction dans leur capitale
religieuse Amritsar de la vente de
tabac, de viande et d'alcool à proximité
du temple.
la centralisation à Amritsar
de la gestion des temples sikhs et
!"autorisation de diffuser leur hymne
sur les ondes nationales.
Si lndira
Gandhi accepte les revendications liées
au domaine du sacré, elle sc refuse à
toute concession politique.
Cet État
qui assure à lui seul plus d'un quart de
la production céréalière est trop
important pour J'économie indienne.
De plus, elle craint que ce m,ouvement
n'ait un effet de contagion.
A la
tentative d'assassinat contre le
gouverneur de l'État, les autorités
répondent par l'arrestation de
plusieurs milliers de sikhs, alimentant
ainsi Je climat de violence endémique •
qui s'étend dès octobre 1982 à Delhi.
A
rapproche des élections locales.
début
1983, ramorité dlndira Gandhi
semble battue en brèche.
L'interdiction, le 27 juillet 1981, de la
grève dans les principaux secteurs de
J'économie lui attire l'hostilité des
milieux ouvriers.
Aussi le Congrès
perd-il ia majorité dans trois Ëtats
indiens, le Karnataka, le Tripura et
I'Andhra Pradesh.
Face à l'usure du
pouvoir et du parti.
où s'opposent de
multiples factions rivales.
aucune force
d'opposition ne semble pourtant en
mesure d'assurer la cohésion d'un État
hétérogène en proie à l'instabilité.
La
permanence des allégeances locales est
telle que les partis d'opposition
nationaux s'y adaptent pour rester au
pouvoir dans leurs fiefs respectifs.
L'assassinat d'lndira Gandhi
L'assassinat du Premier ministre le
31 octobre 1984 par deux sikhs
membres de la garde nationale plonge
l'Inde dans la consternation.
Cet
assassinat, comme celui du mahatma
en 1948, est le résultat des déchirements
intercommunautaires.
Les sikhs s'étaient en effet juré de
venger la profanation du Temple d'or
d'Amritsar par l'armée indienne le 6
juin 1982.
Nommé deux jours plus tard
Premier ministre, le fils aîné dïndira
Gandhi, Rajiv Gandhi, doit faire face à
une flambée de violence.
Des milliers
de jeunes hindous s'attaquent aux
communautés sikhs et l'on estime à
environ 2 000 le nombre de victimes de
ces véritables pogroms.
Mettant à
profit la vague de sympathie dont
dispose Je parti du Congrès après
l'assassinat de sa mère, le nouveau
Premier ministre fixe les élections
prévues pour 1985 à la fin du mois de
décembre.
À la faveur d'une campagne
électorale exceptionnelle, où le
Premier ministre réussit à s'imposer en
évoquant le souvenir de sa mère et la
nécessité de préserver J'unité de l'Inde,
le parti du Congrès remporte une
victoire éclatante, enlevant 401 sièges
sur 506.
Sensible au thème de la
«nation assiégée» développé pendant
la campagne électorale, la
communauté dominante de la
«ceinture hindi» s'est en effet
mobilisée pour soutenir l'héritier
dynastique en délaissant les partis
d'opposition comme le Janata ou le
BJP (Bharatiya Jana ta Party), pol!rtant
traditionnellement forts dans ces Etats.
Dans l'ensemble de l'Union, le
Congrès a été plébiscité par une bonne
partie des minorités religieuses
musulmane et sikh qui ont passé outre
les recommandations de leurs
dirigeants.
À l'exception du
Karnataka, du Tamil Nadu et de
I'Andhra Pradesh, Je Congrès a pu
stabiliser ou améliorer ses résultats.
Le modernisme de Rajiv Gandhi
La composition du premier cabinet de
Rajiv Gandhi traduit la volonté du
Premier ministre de rajeunir J'équipe
au pouvoir.
Mais c'est surtout dans le
domaine économique que Gandhi se
montre le plus nova!eur.
S'attaquant à
l'omnipotence de J'Etat, à
l'hypertrophie du secteur public et aux
excès de la planification, il tente
d'insuffler à l'économie indienne un
nouveau dynamisme.
Il procMe ainsi à
l'allègement des procédures
d'investissement et à la libéralisation
des licences industrielles ainsi qu'à la
rationalisation du système fiscal.
À la
faveur de bons résultats, notamment
de la balance agricole en 1984-1985,
l'Inde enregistre en 1985 un taux de
croissance de 8%.
Cependant, dès
1987 on note une nette dégradation de
la situation économique.
La politique de conciliation
Face à J'aggravation des tensions
centrifuges, Ra ji v Gandhi opte pour
une politique d'intégration et
d'alliance, en rupture avec les
méthodes autoritaires de sa mère, qui à plusieurs
reprises avait dissous les
gouvernements régionaux.
Il s'attache
ainsi à contrôler les mouvements
autonomistes dans les régions du Nord,
à dominante musulmane, sikh et
tribale.
Le Premier ministre tente
également de favoriser l'expression
politique des communautés dissidentes
sikhs plutôt que celle de leurs ailes les
plus extrémistes, séparatistes ou
intégristes.
Ainsi.
le 24 juillet 1985,
Rajiv Gandhi signe un accord avec
Harchant Singh Longowal, le chef du
parti sikh modéré, I'Akali Dai,
prévoyant l'organisation d'élections le
28 septembre et le retrait des forces
armées.
Malgré quelques actes de
violence perpétrés par des extrémistes
partisans de la création du Khalistan,
les élections, qui ont lieu dans le
calme, donnent une large victoire à
l'A kali Dai, aux dépens du Congrès.
Aux revendications de la communauté
mizo, Je Congrès répond par 1�
création d'un vingt-troisième Etat, Je
Mizoram.
En Assam.
un accord
intervient peu avant les élections de
décembre 1985.
Très favorable aux
Assamais de souche,.
il prévoit que les
immigrés récents pourront être rayés
des listes électorales et expulsés de
l'État.
Cette stratégie se solde
néanmoins par un échec pour le
Congrès, qui, n'ayant pu obtenir le
soutien du ralliement des immigrés,
doit céder le pouvoir au parti
nationaliste, l'Assam Gana Parishad,
qui va abuser des clauses de l'accord.
C'est aussi pour freiner les résurgences
séparatistes à la veille des élections de
1985 que Rajiv Gandhi s'est allié à
Faroog Abdullah.
chef de la
communauté musulmane au
Cachemire, et à M.G.
Ramachadran,
chef du AIADMK au Tamil Nadu, où
sont réunis la plupart des Tamouls
indiens.
Au Pendjab toutefois, le
conflit intercommunautaire est loin de
prendre fin.
L'instauration de la
President's Rule, alttorisant en cas de.
»
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