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Nicolae Titulescu (Histoire)

Publié le 22/02/2012

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La Première Guerre mondiale eut pour conséquence positive de faire de la paix le problème indivisible de l'humanité tout entière et, de ce fait, de pousser au premier plan les personnes susceptibles de contribuer à le résoudre. Il a été prouvé de la sorte que "si les pays ne sont pas tous égaux en force et en expérience, les politiques, eux, peuvent être tous égaux dans leur amour et leur souci de la paix". Par sa personnalité, ainsi que par son oeuvre, Nicolae Titulescu devait fournir une brillante confirmation à ce postulat formulé par lui-même dans une déclaration de 1930. Né à Craiova (Olténie, province du sud-ouest de la Roumanie), le 4 mars 1880, le futur diplomate, fils du juge Ion Titulescu, héritait de sa mère une tradition de famille imprégnée de haute culture et de sensibilité, et s'illustrant de noms tel celui d'un Theodor Aman, l'une des grandes figures de la peinture roumaine moderne. Ses années d'études sont celles d'un élève éminent, d'abord au collège Charles-Ier de sa ville natale, école réputée parmi les meilleures, et ensuite à la Faculté de droit de Paris, où il attire bientôt l'attention de ses maîtres. Encore étudiant, il obtient à un concours de toutes les facultés de droit françaises le premier prix et le titre de lauréat. En 1904, il soutient sa thèse de doctorat, intitulée Essai sur une théorie générale des droits éventuels. On lui accorde la mention "cam lande" et on propose à cet étudiant étranger une carrière universitaire à Paris.
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« Une fois de plus rentré au pays, Titulescu prend le portefeuille des Finances dans le cabinet présidé par le généralAverescu.

Il présente à la Chambre la loi des impôts directs, fixés en fonction des revenus réels, loi par laquelle ilvise à réduire les impôts indirects "qui frappent surtout les classes laborieuses et pas les classes aisées".

C'était laplus audacieuse des réformes fiscales essayées jusqu'alors en Roumanie.

Adoptée par la Chambre, elle devaitnéanmoins constituer l'une des raisons de la chute du cabinet Averescu.

Appliquée après avoir subi une révision,cette loi ne devait pas réaliser son principal objectif : l'impôt sur le capital.

Mais son adoption ne fut pas moins unsuccès, aussi Édouard Herriot, qui avait écouté le discours du ministre des Finances, put-il lui déclarer le jour même: "Mon cher Titus, après un tel succès, après un tel délire d'enthousiasme, si votre régime parlementaire était pareilau nôtre, vous devriez être demain président du Conseil." En tant que ministre des Finances, "Titus", comme il sera désormais appelé par ses familiers et ses amis, reçut en1918 la tâche de représenter l'État roumain à la Conférence de Spa.

Après son succès à Trianon, ceci devait leconfirmer dans sa vocation diplomatique, et si les dommages et intérêts dus par l'Allemagne à la Roumanie nedépasseront guère le minimum d'un pour cent, ses négociations à Londres et à Paris aboutiront par contre à desaccords financiers bilatéraux très avantageux pour son pays. Dorénavant, pendant une quinzaine d'années, de 1921 à 1936, Titulescu va, à des titres divers, développer uneactivité diplomatique qui le maintiendra toujours au premier rang de la vie internationale.

Pendant cet intervalle, àl'exception des années 1922 et 1928 il représentera la Roumanie à la Société des Nations, participant à toutes lessessions du conseil et de l'assemblée qu'il présidera, fait unique dans les annales de cette organisation, pendant lesdeux sessions consécutives de 1930 et de 1931.

Ministre de Roumanie à Londres, à un moment d'une importancecapitale pour son pays (1921-1927), il rentre à Bucarest pour accepter le poste de ministre des Affaires étrangèresen 1927 et 1928 ; puis il repart pour Londres comme ambassadeur extraordinaire et ministre plénipotentiaire, de1928 à 1932, poste qu'il quittera pour reprendre une dernière fois les Affaires étrangères, de 1932 à 1936. C'est à ces titres divers qu'il représente son pays à différentes rencontres internationales.

Il sera le chef de ladélégation roumaine aux conférences pour les réparations de guerre tenues à La Haye (1929-1930) et à Lausanne(1932) ; il sera également le signataire à Genève du pacte de la Petite-Entente et à Londres de la convention pourla définition de l'agression (1933).

Il signe à Athènes (1934) le traité de l'Entente balkanique et réussit la mêmeannée le parachèvement de la reprise des rapports diplomatiques avec l'URSS et avec le Chili et le Mexique l'annéesuivante (1935).

A la Conférence de Montreux (1936), on le retrouve représentant une fois de plus la Roumanie. Un remaniement du cabinet Tatarascu va finalement écarter, en août 1936, Titulescu de la direction des Affairesétrangères de son pays. Fixé désormais à Cannes, Titulescu essayera jusqu'à sa fin prématurée, intervenue le 17 mars 1941, de poursuivre lamise en œuvre d'un programme politique que le tourbillon des événements qui précipitait le monde dans la guerrerendait de plus en plus illusoire.

Tablant sur le prestige de sa personnalité, il poursuivra sa lutte pour la paix, usantde tous les moyens disponibles pour quelqu'un qui n'occupait plus aucune position officielle : conférences etcontacts personnels avec des hommes d'État, en Angleterre et en France, en Suisse ou en Tchécoslovaquie,articles, interviews retentissantes.

L'activité de ses dernières années ajouter la renommée d'un grand défenseur dela paix à ses autres titres et à sa biographie scientifique. C'est ainsi qu'il donnera en 1937 plusieurs conférences à l'Académie diplomatique internationale dont la principaleœuvre, le Dictionnaire diplomatique, s'était enrichie grâce à lui de quelques articles fondamentaux.

On lui décerne, lamême année, le titre de docteur honoris causa de l'université de Bratislava.

Il est élu président de plusieursorganisations démocratiques de Roumanie ; il donne des conférences à la Chambre des Communes, à Oxford, àl'Institut royal pour les Affaires étrangères de Londres, il rencontre Léon Blum, Tardieu, Paul-Boncour, Eden,Churchill, Litvinov… En même temps, il prépare un livre sur la politique extérieure de la Roumanie, qui devait paraîtreen trois langues, mais qui se heurte à l'opposition du cabinet Goga alors que les épreuves de la version anglaiseétaient déjà imprimées.

Jusqu'à ce que la maladie le terrasse définitivement, cet homme a travaillé sans cesse, ense réjouissant des fruits de sa peine, concrétisés dans son pouvoir d'influer sur l'opinion publique tenueconstamment en haleine par ses interventions. Comment évaluer le bilan de l'œuvre de Titulescu ? Il a débuté dans sa carrière en plaidant pour les frontièresoccidentales de son pays et il fit de la lutte antirévisionniste un point primordial de son programme, en défendant lacarte politique européenne fixée par le système de traités conclus à la fin de la Première Guerre mondiale.

Partisanet principal auteur de deux pactes régionaux la Petite-Entente et le Pacte balkanique il a tenté de garantir ainsi lasécurité de son propre pays et celle des autres pays, petits ou moyens, d'Europe centrale et du Sud-Est, qui, dansleur union, trouvaient l'audience et la force nécessaire pour préserver leur libre développement.

Clairvoyant, il forgeapour la Roumanie un système de relations extérieures fondées sur des réalités objectives et des principes juridiquesau-dessus des différences de régime socio-politique.

Mais son plus haut mérite vis-à-vis de son pays est sans doutede lui avoir assuré une place privilégiée dans la conscience mondiale en tant que pays d'initiative, de coopérationinternationale, défenseur des principes de droit universels, réfractaire à l'agression, sensible à la cause des faibles ettoujours ouvert au dialogue.

Sur la toile de fond de l'image actuelle de la Roumanie accréditée dans l'arèneinternationale, l'œuvre de Titulescu se dessine telle une anticipation, justifiant une tradition diplomatique nationale. Cette œuvre a son prix également pour les causes d'intérêt mondial.

Titulescu a eu confiance dans la vocation de laSociété des Nations et il restera de ce point de vue l'un des héros de l'Organisation internationale d'hier,. »

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