Pakistan de 1960 à 1969 : Histoire

En février 1960, le général Mohammed Ayoub Khan est élu président. Il met en œuvre une réforme agraire et un plan de développement comprenant l’aménagement des trois fleuves de l’Ouest (Chenab, Indus, Jhelam) dont dispose le Pakistan depuis l'accord signé avec l’Inde sur le partage des eaux de l’Indus. Mais ce développement profite avant tout au Pakistan occidental, où le montant des investissements réalisés est largement supérieur à celui du Pakistan oriental. Cette région surpeuplée et où sévit fréquemment la famine ne reçoit plus, en outre, qu’un tiers de l’aide internationale accordée au pays. Tout en instaurant un régime autoritaire, Ayoub Khan institue le système dit des démocraties de base, comportant des conseils qui assurent la gestion des intérêts locaux et l’élection à plusieurs degrés de l’Assemblée nationale. En 1962 le Pakistan est doté d’une nouvelle Constitution plus démocratique. Au Pakistan occidental, Islamabad devient la nouvelle capitale et le nouveau siège administratif, tandis que Dacca au Pakistan oriental devient le centre du pouvoir législatif. Les pouvoirs du président sont élargis. Toutefois les efforts d’Ayoub Khan pour parvenir à une unité des deux Pakistans ne suffisent pas à enrayer la rébellion au Pakistan oriental, où les Bengalis refusent d’accepter l’ourdou comme langue nationale et critiquent l’omnipotence du gouvernement

d’Islamabad. De plus, dès 1968, rautoritarisme du régime est contesté par une opposition émanant à la fois des éléments de gauche dirigés par Zulfikar Ali Bhutto et de certains milieux militaires. Une vague d’émeutes estudiantines et de grèves générales, ainsi que des menaces de scission, poussent Ayoub Khan à donner sa démission en mars 1969 au