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Polémique chez Khéops

Publié le 03/10/2018

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C'est que les pyramides de Gizeh, et a fortiori Khéops, la plus imposante des trois, fascinent encore aujourd'hui autant qu'à l'époque des Grecs, qui en firent une des sept merveilles du monde. Rançon de leur gloire, les pyramides sont d'ailleurs souvent, et depuis bien longtemps, le support des fantasmes les plus divers : de !'Antiquité, où l'on croyait qu'elles étaient les greniers où le Joseph de la Bible avait emmagasiné le grain qui sauva l'Égypte de la famine, au xx• siècle, qui vit la sortie de livres en vogue dans les milieux occultes avançant, calculs complexes et tarabiscotés à l'appui, que les anciens Égyptiens avaient marqué dans les dimensions de la pyramide de Khéops leurs prédictions sur le monde futur. Les recherches de Dormion et Goidin étaient évidemment bien loin de ces élucubrations naïves. Elles se définissaient toutefois par une attitude résolument méfiante à l'égard de la science «traditionnelle». Mais, si toute critique est souhaitable et salutaire à la science, elle nécessite une bonne connaissance de l'objet critiqué. Or, c'est par leur méconnaissance de certains faits aujourd'hui avérés que les architectes (ou plutôt leur projet) furent froidement accueillis par la communauté égyptologique. 

L'archéologie égyptienne ne cesse de réserver des surprises. Nouvelles découvertes et polémiques sont encore son lot quotidien, et la vieille pyramide de Khéops n'est pas en reste question débats. En février 1986 débutèrent dans la pyramide de Khéops - la plus grande des trois pyramides construites sur le plateau de Gizeh (elle mesurait à l'origine 147 m de hauteur), bâtie sous la IV• dynastie vers 2600 avant J.-C. - des recherches entreprises par deux architectes français, Gilles Dormion et Jean-Patrice Goidin. Ce travail trouva un large écho dans les médias et auprès du public français en raison de l'utilisation d'une technologie de pointe, mais aussi du fait de l'objet même des recherches. 

« enterré.

Pour y parvenir, ils voulaient identifier ce qu'ils appelaient les «anomalies techniques » de la construc ­ tion qui, au vu des connais­ sances égyptiennes, ne pou­ vaient être que voulues .

La pyramide de Khéops compor­ te en effet trois pièces : deux inachevées et une troisième, la plus haute, où se trouve encore aujourd'hui un lourd sarcophage en granit dans le­ quel on estime que la momie du roi fut enfermée.

Pour la majorité des égyptologues, les deux pièces inachevées sont des projets de chambres funéraires abandonnées l'une après l'autre au fur et à me ­ sure de l'avancement des tra­ vaux.

Quelques-uns y voient cependant une symbolique de renaissance encore peu convaincante.

Pour les deux architectes, il en va tout autrement : les trois pièces ne seraient que des leurres destinés à détour­ ner l'attention des voleurs de la véritable chambre funérai­ re, encore inconnue.

Selon l'égyptologue Pierre Gran­ det, dans un article du numé­ ro de décembre 1986 de la re­ vue L 'Histoire (réédité en poche), la démarche de ces deux architectes était mau­ vaise dès le départ pour deux raisons : ils surestimaient les mathématiques égyptiennes et connaissaient mal l'histoire de l'aménagement intérieur des pyramides.

En effet, les Égyptiens étaient avant tout des comptables.

S'ils étaient effectivement doués d'un certain génie , toutes leurs réalisations n'ont pu être ac­ complies qu'avec des connais­ sances empiriques et donc d'abord par tâtonnements et hésitations.

Les rares papyrus mathématiques que nous possédons le confirment.

Par ailleurs, la fixation de la for­ me définitive de la pyramide tant dans son aspect exté­ rieur que dans son aménage­ ment intérieur ne date que. »

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