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Promenade égyptienne à Paris

Publié le 02/10/2018

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Beauharnais, qui vient tout juste de s'installer, a demandé aux architectes Bataille et Calmelet de faire de sa demeure un lieu à la dernière mode. Fantaisies privées et temples éphémères Les hôtels particuliers se couvrent alors de sphinx en tout genre, qui, avec les progrès de l'égyptologie, seront de plus en plus proches de la réalité archéologique. Dans le 2e arrondissement, au cœur d'un quartier évoquant l'expédition d'Égypte - rue d'Aboukir, rue de Damiette, rue d'Alexandrie, rue du Nil, rue du Caire -, s'élève au 2, place du Caire un curieux immeuble de cinq étages conçu par l'architecte Berthier : le sculpteur Garraud l'orne en 1828 de cinq monumentales têtes d'Hathor et d'une frise illustrant le défilé d'un pharaon sur son char suivi de captifs enchaînés ; sous le toit, une corniche présente une décorat ion de pseudo-hiéroglyphes. Dans l'île de la Cité, le palais de Justice, achevé en 1868 par l'architecte Joseph Louis Duc, offre sur sa façade de la rue de Harlay une libre imitation du temple de Denderah. A partir de 1867, les Parisiens ont l'occasion de se familiariser avec l'architectu-

« re égyptienne lors des exposi ­ tions universelles , qui leur permettent de se promener dans d'éphémères mais impo ­ santes reconstitutions des rues du Caire ou des temples pharaoniques .

Égypte d' au jourd'hui B ien que plus réduite, la production d'architecture égyptianisante ne se tarit pas dans la première moitié du )()(• siècle .

En 1922, c'est la franc-ma çonnerie qui exalte de nouveau le hiératisme mysté­ rieux des sanctuaires égyp-tiens en construisant dans le 13 • arrondissement le temple du Droit humain, dont la fa­ ç ade boulever se l'ordonnan ­ cement de la petite rue Jules­ Breton.

Deux ans plus tôt, le cinéma « Louxor » ouvrait ses portes boulevard Magenta , dans le 1 o • arrondissement .

Colonnes, portique, murs de mosaïque aux motifs florau x stylisés d'uneÉgypte revisitée par l'Art déco, cet édifice conçu par Ripey et Tibéri est étrangement le seul exemple de cinéma égyptianisant à Pa­ ris, alors que le genre est très r épandu en Grande-Bretagne et en Amérique.

En 1927, la terre des pharaons montre encore son visage sur l'Institut d'Art rue Miche let, puis en 1957 sur !'École prati­ que de la facul té de Médeci­ ne.

Mais la mode égyptienne ne se renouvelle plus vrai­ ment, et, si l'on excepte le mo ­ nument aux Droits de l'hom­ me conçu en 1989 au Champ­ de-Mars par Yves The i mer , plus rien d'égyptiani s ant ne se crée dans les rues de la ca­ pitale .

Faut- il oubl ier la pyra­ mide du Louvre ? Son archi­ tecte Ming Pei récuse toute inspiration égypt i enne.

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Il est diff icile de le croire.. »

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