Devoir de Philosophie

QUEL RÔLE L'ÉTAT A-T-IL JOUÉ DANS LES SOCIÉTÉS OCCIDENTALES APRÈS 1945 ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

L'État-providence a été assimilé au progrès social depuis 1945. Aujourd'hui, sa légitimité même est mise en doute avec la crise. Il faut montrer comment l'idéal social-démocrate est devenu un mode de fonctionnement des démocraties, puis les raisons pour lesquelles il n'apparaît plus opportun. Ne pas tomber dans la caricature et éviter les jugements de valeur (votre rôle est d'éclairer un débat confus).

« • Les inconvénients de la présence massive de l'État dans les sociétés paraissent avoir supplanté les avantages dela protection (poids du réseau financier, législatif et réglementaire).

D'où deux types de réaction : — Chez les individus, le développement des comportements centrifuges (révolte fiscale aux États-Unis, travail aunoir dans les pays nordiques). — Parmi les économistes, une dénonciation de l'incapacité de l'État à tenir son rôle de régulateur anti-crise (thèsesde Nozik proposant un « État minimum »). • A cette crise de confiance s'ajoute une remise en cause des fondements mêmes de l'intervention de l'État.

Lacrise de l'État devient alors le reflet de la crise de l'avenir (dénonciation de l'égalitarisme des politiques sociales ouéducatives, insistance sur la demande de sécurité qui relativiserait la notion d'égalité — depuis la sécurité urbainejusqu'à la menace nucléaire).

Cette critique d'un État-protecteur qui supplanterait l'État-Providence est àrapprocher de la crise de la social-démocratie dans les années 1970.

Celle-ci se manifeste de deux façonsprincipales : — Le vieillissement des hommes et le faible renouvellement des appareils de direction (absence de successeurs àWilson et à Schmidt, poids exorbitant des syndicats dans l'élaboration des programmes électoraux). — La banalisation des idées social-démocrates qui paraissent ancrées dans les mœurs et les exigences d'une gestionconjoncturelle en temps de crise qui obscurcit les spécificités politiques (politique libérale d'H.

Schmidt, priorité à lalutte contre l'inflation sous le gouvernement Callaghan).

Ne pas oublier le cas paradoxal de la France où, en raisonde l'absence d'alternance politique depuis 1958, les thèmes socialistes sont neufs, même si l'action desgouvernements de droite s'est traduite par un renforcement du rôle de l'État, comme dans l'ensemble de l'Europe. Pour autant, les difficultés actuelles ne doivent pas être surestimées pour 4 raisons : • Les difficultés conjoncturelles sont amplifiées dans un contexte de crise. • La perception de l'Etat-providence varie considérablement d'un pays à l'autre.

C'est parce que le Welfare stateaméricain est beaucoup moins complet que la Sécurité Sociale française ou anglaise que les critiques et les remisesen cause ont cet impact.

En raison de son influence historique, l'État a tissé un réseau de solidarités, d'avantageset de situations acquises qu'il apparaît difficile d'éliminer. • Les limites de l'État-providence sont difficiles à apprécier (de Keynes à nos jours, la « limite » des prélèvementssociaux est passée de 25 % à 33 % en 1950 et à 40 % au début de la crise.

En 1981, le chiffre atteignait 42 % etmalgré des initiatives récentes, la dérive des prélèvements obligatoires semble permanente). • Le recours à l'Etat en période de crise constitue un moyen de préserver l'équilibre social du pays (actionindustrielle, controverse sur le « mieux d'État » qui admet implicitement la nécessité d'une omniprésence de l'État).Paradoxe d'un État qui n'est plus dispensateur de bienfaits comme en 1945, mais qui reste moins que le point deconvergence de toutes les actions de solidarité.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles