Rouen, assiégée par les Anglais, capitule
Publié le 05/09/2013
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Peuplée de quelque cinquante mille habitants, Rouen est la deuxième ville du royaume, après Paris. Carrefour fluvial et maritime dynamique, elle drai-ne vers la capitale l'essentiel de son commerce. Convaincus de l'importance vitale de leur cité sur le plan économique, les Rouennais ne peuvent croire que Charles VI restera indiffé-rent à la menace que les Anglais font peser sur leur bonne ville. Hélas ! Le duc de Bourgogne, Jean sans Peur, qui tient les rênes du pouvoir depuis le 29 mai, s'est engagé à ne point intervenir militairement contre Henry V d'Angleterre. Ignorant tout de cet accord, une déléga¬tion de Rouennais se rend auprès de Jean sans Peur dont elle sollicite l'aide, pressentant la prochaine offensive anglaise.
LE CAPITAINE DES ARBALÉTRIERS DÉFIE LE ROI D'ANGLETERRE C'est en vainqueurs que, le 19 janvier 1419 au matin, les Anglais entrent dans Rouen. Les troupes d'Henry V paradent, non sans arrogance, devant une population décharnée qui courbe l'échine. Le roi d'Angleterre tient sa victoire. Pour en manifester le caractère solennel, il fait chanter le Te Deum dans la cathédrale, fait frapper des monnaies aux armes de France et d'Angleterre et se proclame
Henrycus Rex
«
encore, avec le Mont-Saint
Michel , vivent dans l' attente
d 'un siège inévitable .
Rouen abandonnée
à son triste sort
Peuplée de quelque cinquante
mille habitants , Rouen est la
deuxième ville du royaume,
après
Paris .
Carrefour fluvial et
maritime dynamique , elle drai
ne vers
la capitale l'essentiel de
son commerce .
Convaincus de
l'importance vitale de leur cité
sur le plan
économique, les
Rouennais
ne peuvent croire
que Charles VI restera indiffé
rent à
la menace que les Anglais
font peser sur
leur bonne ville .
Hélas
! Le duc de Bourgogne,
Jean sans Peur , qui tient les
rênes
du pouvoir depuis le 29
mai, s'est engagé à ne point
intervenir militairement contre
Henry
V d'Angleterre .
Ignorant
tout de cet accord , une déléga
tion de Rouennais se rend
auprès
de Jean sans Peur dont
elle sollicite l'aide, pressentant
la prochaine offensive anglaise.
Le Bourguignon n'a cure
du sort
des Normands
et se débarrasse
à bon
compte de ces quéman
deurs en
promettant l'envoi de
cinq cents hommes d'armes,
mille archers et douze mille
miliciens parisiens.
Rassurée, la
délégation regagne la Norman
die .
Un mois plus tard, seuls six
cents Parisiens sont arrivés à
Rouen, où l'on
attend toujours
le reste
de l'aide promise .
Le 29
juillet, les Anglais mettent le
siège
devant la ville .
Une résistance
héroïque
Mais Rouen n'est ni Caen ni Fa
laise, qui, elles aussi assiégées ,
ont opposé une bien faible
résistance à l'ennemi.
La cité
est
défendue par une puissante
enceinte fortifiée
et dispose de
plus de cent pièces d'artillerie .
En prévision d'un long siège,
ses
habitants ont entreposé
des vivres pour dix mois et sont
déterminés, relate le chroni
queur Monstrelet , à « vivre ou
mourir tous ensemble combat
tant leurs ennemis plutôt que
se mettre en la sujétion et
volonté du roi d'Angleterre ».
Mais leur prévoyance ne les
empêche pas d'être victimes
de la famine .
Henry V, qui a
compris la vanité d'une attaque
frontale, laisse le
temps jouer
en sa faveur.
Début décembre,
n 'en
pouvant plus, les Rouen
nais se résolvent à expulser les
«bouches inutiles ».
Femmes ,
enfants
et vieillards quittent
l'enceinte de la ville pour se
retrouver
dramatiquement pié
gés dans les fossés où, les
Anglais ayant refusé de les
recueillir , la plupart vont pér ir.
Le sort de ceux qui sont restés
à
l'intérieur des remparts n'est
guère plus enviable .
Après
avoir dévoré les chevaux, les
survivants , affamés , n' ont
d 'autre solution que de se
nourrir de chiens, de rats et de
souris ...
Le 2 janvier
141 9, seize repré
sentants
des trois ordres se
présentent aux Anglais afin de
négocier une reddition hono
rable .
Henry V, sûr
de sa vie-
lfiD'llllE DITI O NS Wl! ATLAS
LE CAPITAINE
DES ARBALÉTRIERS
DÉFIE LE ROI
D'ANGLETERRE
C'est en vainqueurs que,
le 19 janvier 1419 au matin,
les Anglais entrent dans
Rouen .
Les troupes d'Henry V
paradent, non sans arrogance,
devant une population
décharnée qui courbe l'échine.
Le roi d'Angleterre
tient sa victoire .
Pour en
manifester le caractère solennel , il fait chanter
le Te Deum dans la cathédrale,
fait frapper des monnaies
aux armes de France et
d'Angleterre et se proclame Henrycus Rex Francorum -
« Henry, roi de France ».
Seul, Alain Blanchard, le
valeureux capitaine des
arbalétriers, n'assiste pas à
cette prétentieuse mise en
scène .
Pour
avoir ainsi défié
l'envahisseur, il sera pendu ...
taire, refuse tout compromis et
exige une capitulation sans
condition .
Les Rouennais répli
quent qu'ils mettront donc le
feu à la cité puis se rendront ...
à la grâce de Dieu.
Voir le fleu
ron
de sa double Couronne ré
duit en cendres ne séduit guère
le roi d'Angleterre,
qui se résout
à reprendre les pourparlers .
li
appelle à la rescousse l'arche
vêque de Cantorbéry et, après
quatre jours et quatre nuits
d'âpres négociations, on con
vient d'une reddition pour le 19
janvier.
Si, d 'ici là, aucun renfort
n '
est venu au secours des
Rouennais .
En gage
de bonne volonté,
Henry V accorde la vie sauve à
la population , qui devra cepen
dant verser une amende de
trois cent mille écus d' or et li
vrer quatre-vingts otages.
Une
semaine plus tard, après quel
que six mois d'un siège éprou
vant et héroïque , Rouen, qui
n'est plus qu'une cité à l'agonie ,
est contrainte
de capituler ..
»
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