Serbie-Monténégro : une Fédération menacée d'éclatement ?

laires », voire des coups d’État armés, pour déstabiliser son rival et intimider sa police, qu’il cherche à retourner. Enfin, il organise un intense travail de propagande, dernier atout qu’il sait manier de main de maître. Mais l’élite monténégrine prend conscience du désastre économique et social laissé par la guerre. Pour la première fois, le dessein politique de Milosevic (hériter de l’ancienne Yougoslavie en ferraillant sur plusieurs fronts à la fois et en mêlant différentes tactiques) est peut-être menacé par le simple jeu démocratique : le pouvoir législatif de la Fédération (exercé par un Parlement bicaméral représentant à la fois les citoyens et les Républiques membres) peut désormais le contrecarrer.

Depuis 1990, la « nouvelle Yougoslavie », composée de la Serbie et du Monténégro, a connu une stabilité électorale à tous les niveaux - local, régional et fédéral -, avec la domination des partis socialistes au pouvoir, héritiers directs de l'ancienne Ligue des communistes yougoslaves. Toutefois, en 1997, des signes de fragilité apparaissent, dont le revers électoral subi au Monténégro par le candidat soutenu par Slobodan Milosevic n ’est pas le moindre.