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Tchad de 1980 à 1989 : Histoire

Publié le 02/12/2018

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Intervenu en août 1979, l’accord signé à Lagos entre les principales factions rivales, celles de Hissène Habré et de Goukouni Oueddeï, ne résiste pas longtemps. La reprise des combats au sein même de la capitale entre les partisans des deux hommes paralyse le fonctionnement du Gouvernement d’union nationale de transition (GUNT), dirigé par Goukouni Oueddeï. L éviction en mai 1980 de Hissène Habré, ministre de la Défense du GUNT, donne libre cours aux combats. Oueddeï fait appel à sa principale alliée étrangère, la Libye, qui au nom de revendications territoriales a toujours soutenu le FROLINAT. Impuissantes à contrer la progression des forces du GUNT encadrées par des conseillers libyens, les FANT (Forces armées nationales

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« Prise de Faya-Largeau par les forces du GUNT le 24 juin 1983.

© Brandi/y -Gamma t c h ad ie nn es) de Hissène Habré acceptent de signer un cessez-le-feu.

Cette trêve ne signifie pas la fin de la crise tchadienne.

Avec l'int erventi on l i b ye n ne , le conflit prend de nouvea u une dimension interna ti onal e.

L 'a nno nce en jan vier 1981 de la fusion pro ch ai ne de la Lib ye et du Tchad inquiète les États voisins qu i se mobilisent.

Enco uragé s par la France, ils préconisent l'envoi d'une force interafricaine de mainti en de la paix.

Désavouée, ·1a Lib ye accepte de se c o nfo rme r à la demande de Oueddeï et ordonne le retrait immédiat de ses t ro up es, apaisant la tension internationale.

Mais la fo rc e interafricaine envoyée lors du retrait du co n ting en t libyen s'avère inca pabl e d'empêcher la reprise des ho sti lité s.

Les troupes de Hissène Habré postées à la frontière soudanaise reprennent l'offensive et in fli ge n t le 7 ju in 1982 une sévère défaite au x troupes nationales retranchées dans la capitale.

Cette victoire militaire est ren fo rcée par une victoire diplomatique.

Hissène Habré, qui devient le 21 octobre 1982 Premier ministre et présid en t de la Ré pub lique, est reconnu comme seul r ep ré se nt ant légitime du Tchad à la conférence franco-africaine de Kinshasa, tandis que la conférence de l'OUA, qui devait se tenir à Tripoli, est annulée ,après le boycottage de n o mbr eux Etat s a fri cain s f r an coph one s.

Ces revers diplo m atiques incitent Kadhafi à réitérer son soutien au GUNT de Gouk oun i Oueddeï.

La guerre reprend dans le Nor d où la L ib ye intervient aux côtés des forces du GUNT.

Faya-Largeau, fief de Hissène Habré, tombe aux mains du GUNT.

De nouveau, la France intervient conformément aux accords de coopé rati on franco-tchadiens.

C'est l' o pé rati on Manta.

En ao ût 1983, 3 000 mil.itaires français dotés d'un im por tant matériel lourd sont envoyés pour contrer la progression des forces t chad o-l ib ye nne s vers le Sud.

Positionnées le long d'une situ ée à la haut eu r du 15' p a rall èle , elles parviennent à arrêter la poursuite des combats mais consacrent la partition du Tchad.

Le Nord est contrôlé par le GUNT, le Centre et le Sud par les forces gouvernementales de Hissène Habré.

À l'intérieur du pays, Goukouni Oueddeï ne parvient plus à opposer un front uni aux forces de His sène Habré, de pui s l'éclatement des fo rc e s du GUNT et la naissance de groupes hostiles à Trip oli.

De so n côté, Hissène Habré ne ré us sit pas à élargir son assise et doit affronter l' oppositi on de groupes armés au Sud et dans le Centre-Est.

C'est la fra gili té de leurs alliés qui conduit Paris et Tripoli à n é goc ier un accord, en septembre 1984, prévoyant le retrait des c o nti ngent s.

Mais le retrait des forces fra nçai ses et li bye nnes ne suffit pas à amorcer un processus de paix entre l es pa rties riv a les .

Ayant rétabli sa coh ésion int ern e a près la libér atio n d'Acheikh Ibn Omar, chef du Conseil démo cratiq ue rév olutio nnaire , p rincipa le composante du GUNT, ce dernier reprend l'offensive le 10 février 1986.

La France ré a git promptement et lance le 16 un nouveau raid aé ri en ( op érati on Épervier).

Grâce à l'intervention française, les fo rc es de Hissène Habré reconquièrent tout le n o rd du pays obli g ean t les fo rc e s du GUNT, affaibli depuis la rupture entre Acheikh Ibn Omar et Goukouni Oueddeï, à se repl ier dans la bande d' Aouzou.

Les tenta tiv es de Goukouni Oueudeï pour parvenir à un accord avec Hissè ne Hab ré ach o pp ent sur l 'in tra nsige ance de ce dernier, peu désireux de partager le pouvoir.

Mais l'échec de l'opératïon militaire destinée à reconquérir la bande d'Aouzou le conduit à se soum ettre à l'a ppe l de l'O UA et à accepter le 11 septembre 1987 le cessez-le-feu avec Tripo li .

Si la trêve militaire ne peut mettre un terme à la guer re civile larvée, le rétablissement des relations d iplo mat ique s avec la Lib ye confirme néanmoins la vo lo n té des deux parties de respecter le ces s ez -le-f eu .

Un accord signé le 31 août 1989 à Alg er, prévoyant le rè gl em ent p acifiqu e du d iff érend sur la bande d'Aouzou, met fin au conflit frontalier.

Le Tch a d pourtant n'a pas en co re retrouvé sa cohésion malg ré l'entrée au gouvernement d' Acheikh Ibn Omar a p rè s sa rupture avec Tripo li en avril 1987.

Miné par la guerre civi le et préservé de la fai lli te par l'aide massive du FM I, des États -U nis et de la France, le Tchad reste à reconstruire.. »

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