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Tunisie de 1980 à 1989 : Histoire

Publié le 02/12/2018

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tunisie

La nomination au poste de Premier ministre en avril 1980 de Mohammed Salah Mzali. en remplacement de Hedi Nouira. semble marquer l'ouverture et le dialogue de la vie politique tunisienne, dominée par le président Habib Bourguiba depuis 1956. Celui-ci accepte le multipartisme en 1981. À côté du PSD (parti socialiste destourien), jusqu’alors formation unique, le PCT (parti communiste tunisien), interdit depuis 1963, est désormais autorisé. Parmi les autres forces d'opposition figurent le MDS (Mouvement des démocrates socialistes) d'Ahmed Mestiri et le MUP (Mouvement de l'unité populaire), reconnus par le pouvoir mais qui ne seront autorisés qu'en 1983. Le mouvement syndical bénéficie également de cette ouverture. Les groupes islamiques, quant à eux, restent interdits, mais le plus puissant d'entre eux, le MTI (Mouvement de la tendance islamique) du cheikh Rachid el-Ghannouchi. acquiert une audience croissante.

 

Cette apparente avancée démocratique permet à plusieurs formations d’opposition de présenter des candidats pour la première fois depuis plus de vingt ans aux élections législatives de novembre 1981. Mais le scrutin, entaché de manœuvres frauduleuses, est remporté par le PSD, allié pour la circonstance à l’UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens).

 

Dégradation économique et malaise politique

 

La baisse du prix du pétrole diminue les revenus de ce pays à l’économie fragile. Pauvre en matières premières

tunisie

« agricoles, la Tunisie importe de grandes quantités de produits alimentaires.

La détérioration de la balance commerciale, le déficit budgétaire, le poids de la dette extérieure et le chômage croissant conduisent les autorités à engager une politique d'austérité.

L'aggravation des inégalités et l'austérité imposée par le FMI conduisent aux émeutes de la faim en janvier 1984.

La hausse du prix du pain et de produits de première nécessité, à l'origine du soulèvement populaire, est suspendue par le président Bourguiba mais la répression est sanglante : près de 80 morts et de nombreuses arrestations suivies de condamnations à mort.

Malgré la grâce accordée aux condamnés à mort (la peine est commuée en travaux forcés), le processus de démocratisation entamé en 1981 est interrompu et, devant la poursuite de la contestation, le président Bourguiba choisit la voie autoritaire.

L'opposition est victime d'une répression sévère.

Le malaise politique est profond au sein même des instances du pouvoir.

La guerre de succession du président Bourguiba, ouverte depuis plusieurs années, conduit au d6part du Premier ministre Mohammed Salah Mzali en juillet 1986 (qui se réfugie en Suisse).

Il est remplacé par Rachid Sfar.

Le nouveau chef du gouvernement engage un programme de redressement économique sévère sous l'égide du FMI et adopte des mesures visant à résoudre les difficultés structurelles.

L'orientation libérale est renforcée par le soutien aux initiatives privées et la privatisation d'entreprises publiques.

Mais les dirigeants ont perdu l'appui de la population.

Les principales formations d'opposition, qui appellent au respect des libertés politiques et syndicales, boycoueotles électi�ns législatives de novembre 1986.

A la suite d'attentats à l'explosif en août 1987.

des intégristes musulmans sont arrêtés.

Le procès de quatre-vingt-dix «islamistes» est ouvert peu après devant la Cour de sûreté de l'Etat.

Le MTT nie toute participation aux attentats.

L'opposition, qui redoute un mouvement incontrôlable, se félicite de la clémence des juges mais le président Habib Bourguiba décide de rouvrir le procès afin d'obtenir la condamnation à mort du chef du MTT, Rachid el-Ghannouchi.

Le risque d'explosion est considérable.

Succession Le 7 novembre 1987 ,le général Zine el-Abidine Ben Ali, Premier ministre depuis le 2 octobre, destitue pour «incapacité à gouverner>> le président Bourguiba (qui est assigné à résidence) et lui succède.

Hedi Baccouche forme un nouveau gouvernement.

L'opposition accueille avec soulagement ces changements.

Le nouveau chef de l'État décrète une large amnistie des prisonniers politiques.

Des personnalités exilées rentrent en Tunisie.

Le PSD est rénové et devient le RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique).

Le dialogue avec l'opposition s'ouvre.

Le multipartisme est autorisé mais les formations qui se réclament ne sont pas légalisées, ce qui exclut les groupes islamiques.

Devant l'essor religieux, le président Ben Ali introduit toutefois dans la société les valeurs de l'islam sans renoncer à combattre les extrémistes.

Conformément aux promesses du nouveau pouvoir, la Constitution est amendée en 1988: la présidence à vie est supprimée, l'élection se fera au suffrage universel.

Le scrutin du 2 avril 1989 confirme Zinc el-Abidine Ben Ali à la tête du pays.

Les élections législatives -moins frauduleuses que pr�c�demment -qui se déroulent en même temps confirment la montée islamique et Je recul de la gauche et du centre mais c'est le RCD au pouvoir qui emporte la totalité des sièges.

En juin 1989, la loi d'amnistie générale est votée.

En septembre, le Premier ministre, Hedi Baccouche, est remplacé par Hamed Ka roui.

Union du Maghreb arabe Au début de la décennie, les liens économiques sont étroits entre la Tunisie, l'Algérie et le Maroc malgré de fortes tensions -provoquées notamment par la question du Sahara occidentaL Le rapprochement entre Alger et Rabat en février 1983 et Je traité de fraternité et de concorde signé en mars de la même année entre Alger et Tunis ouvrent des perspectives de réconciliation.

Mais des obstacles persistent.

En effet, depuis l'échec de la fusion entre la Libye et la Tunisie en 1974, les relations sont tendues entre les deux pays.

La tentative de déstabilisation du régime tunisien par la Libye (attaque de Gafsa en 1980) détériore encore le climat.

En février 1982.

l'arrêt de la Cour internationale de justice de La Haye au sujet du plateau continental entre les deux pays met un terme au conftit sur l'enjeu pétrolier en délimitant équitablement les fonds marins.

Mais à la suite de l'expulsion par la Libye de milliers de travailleurs tunisiens, Tunis rompt en septembre 1985 les relations diplomatiques avec Tripoli.

L'éviction du président Bourguiba en 1987 par le général Ben Ali modifie les données.

En redéfinissant la politique pro­ occidentale de son prédécesseur, le nouveau chef de l'Etat tunisien réoriente la politique extérieure vers la communauté arabe.

La visite du colonel Kadhafi à Tunis en février 1988 marque la réconciliation entre les deux pays.

Un an plus tard, en février 1989, à Marrakech, L'Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie proclament l'Union du Maghreb arabe.. »

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