Turenne mort au champ d'honneur
Publié le 29/08/2013
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Au cours de l'hiver, le maréchal de Turenne a réussi à repousser les Impériaux et à reconquérir l'Alsace. La campagne de l'été 1675 s'annonce sous les meilleurs auspices. Le 27 juillet, à Sasbach, le commandant en chef des armées du Roi-Soleil part en reconnaissance sans se soucier du danger. Mais, alors qu'il observe les mouvements de l'ennemi, il est fauché par un boulet de canon.

«
lendemain matin, à Niedersas
bach,
les avant-gardes sont
face à face et livrent un premier
combat , qui tourne en faveur
des Impériaux.
A
deux heures
de l'après-midi.
Turenne part
en reconnaissance aux avant
postes.
Il veut, comme il en a
l '
habitude, observer par lui
même la configuration du ter
rain et les mouvements de l'en
nemi .
Escorté d'une poignée
d'officiers de son état-major, il
escalade une
butte .
Bien qu'il
domine le champ de bataille,
le maréchal a bien du mal à
évaluer clairement la situation.
Sous la
pluie et une épaisse
couverture nuageuse, c'
est tout
L'EUROPE PERD
TROIS GRANDS CHEFS DE GUERRE
A l'issue de la bataille de Sasbach, l'Europe va perdre
trois de ses plus brillants
chefs ·de guer-re.
Le maréchal de Turenne est mort , fauché
par un boulet de canon.
Le
Grand Condé son ami, avec
qui il a entretenu une
correspondance assidue pendant les trois années précédentes, lui succède à la
tête de l'armée royale.
En Alsace, contre les Impériaux qu'il repousse avec brio,
Condé livre ses derniers combats.
A la fin de la campagne, qui s'achève en
septembre 1675 sur une victoire française, il décide, perclus de goutte, de se
retirer en son château de
Chantilly.
Quant au comte de
Montecuccoli, feld-maréchal
de l'armée impériale, il
renonce également à la
carrière militaire, parce que
un « homme qui avait eu
l'honneur de combattre
contre Mahomet Coprogli,
contre monsieur le Prince
[Condé! et contre monsieur
de Turenne ne devait pas
compromettre sa gloire
contre des gens qui ne
faisaient que commencer à
commander des armées ».
juste s!il peut distinguer
l'avant-garde des Impériaux .
Sans
compter le fait que le
sommet sur lequel il a pris
position
est dangereusement
exposé aux tirs d'
artillerie ...
Soudain, c'est le drame ! « On
tire de loin à l'aventure un mal
heureux coup de canon, qui le
coupe par le milieu du corps et
vous pouvez penser les cris et
les pleurs de cette armée »,
raconte Pierre Mormès de
Saint-Hilaire , lieutenant géné
ral de l'artillerie du roi.
Touché
de plein fouet par un boulet de
canon , Turenne s'effondre ,
mort sur le coup .
«Un homme
qui faisait honneur
à l'homme»
Immédiatement, la terrible
nouvelle de la mort du maré
chal se répand dans les rangs
de l'armée française .
Les sol
dats sont durement éprouvés .
Certains, totalement désempa
rés, ne songent plus qu'à se lancer
à l'assaut
pour venger
leur chef.
D'autres ne se sen
tent plus la force de combattre
sans Turenne
et s'apprêtent à
lever le camp .
Leur désarroi
est d'autant plus grand que les
deux lieutenants généraux fîa
b+lités à-reprendre ·le comman
dement ne sont pas d'accord
sur la stratégie à adopter : l'un,
le marquis Nicolas de Vaubrun,
veut rebrousser chemin et
franchir le Rhin ; l'autre, le duc
Guy de Lorges , souhaite pas
ser à l' attaque à Altenheim .
En apprenant la mort de Tu
renne,
cet adversaire pour le
quel il a un profond respect,
Montecuccoli s'est exclamé :
«Il
est mort aujourd'hui un homme
qui faisait honAeur à l'homme ! »
Et, fort heureusement, il n'a pas
lancé
de contre-attaque .
Le le'
août, Vaubrun et Lorges, qui
ont fini par s'entendre , repous
sent les Impériaux à Alten
heim .
Hélas ! La fortune n'est
pas
du côté des Français : Vau
brun meurt dans la bataille .
Face à un
ennemi supérieur en
nombre, Lorges juge prudent
de se replier et passe le Rhin
dans
la nuit du 3 au 4 août.
Cette retraite quasi-mirac1:1leuse
sauve l'armée royale et lui per
met d'attendre l'arrivée, immi
nente, du Grand Condé, qui va
désormais diriger les opérations .
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»
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