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Un aspect de la « Détente » : les bonnes relations franco-soviétiques (commentaire de document)

Publié le 11/04/2011

Extrait du document

« Monsieur le Président, Il y a 4 ans, lors d'un voyage mémorable, le Général de Gaulle apportait au peuple soviétique le salut du peuple français. Nouveau Président de la République Française, je viens, par ma présence, témoigner à mon tour de la volonté d'amitié et de coopération qui anime nos deux pays et leurs dirigeants. En disant cela, je prends le monde tel qu'il est. Certes, la France et la Russie ont, durant deux guerres mondiales, combattu du même côté, et le nom désormais légendaire de Normandie-Niemen en est l'émouvant symbole. Mais beaucoup de choses ont changé. La carte de l'Europe a été bouleversée. Les rapports de force entre les nations se sont profondément transformés. De grandes modifications dans les systèmes économiques et sociaux ont diversement influencé l'évolution des pays européens. Et la tentation est facile d'opposer bloc à bloc l'Ouest et l'Est de l'Europe, les pays d'économie libérale et les pays d'économie socialiste regroupés les uns dans l'alliance avec les États-Unis d'Amérique, les autres autour de l'Union soviétique et s'ignorant mutuellement, sinon pour se figer dans l'équilibre de la terreur. Cette conception qui a pu prévaloir momentanément dans les années 50 ne pouvait que conduire à un affrontement qui aurait détruit jusqu'aux bases de la civilisation et jusqu'à l'espérance de vie pour notre continent. Et c'est pourquoi la France, pour sa part, a déclaré avec force qu'elle la rejetait. Mon pays, tout en ayant conscience d'être un pays occidental et entendant sans restriction le demeurer, a pris l'initiative de chercher d'autres solutions et de créer d'autres rapports. Détente, entente, coopération, ce sont les trois étapes qu'a définies le général de Gaulle pour l'avenir des relations entre la France et l'Est européen c'est-à-dire d'abord entre la France et l'Union soviétique. Et voici qu'au cours des dernières années, nous avons successivement franchi ces étapes et qu'aujourd'hui, dans tous les domaines, nous ne nous préoccupons plus que d'étendre la coopération. « Allocution prononcée par Georges Pompidou, le 6 octobre 1970, lors d'un dîner offert au Kremlin. (Georges Pompidou, Entretiens et discours 1968-1974, éditions Flammarion)

Vous ferez un commentaire composé de ce document ou vous répondrez aux questions suivantes : Questions 1° Situez ce document et son auteur dans l'histoire intérieure de la France et dans celle des relations internationales.

2° Le Président Pompidou expose la « conception « des rapports Est-Ouest dans les années 50; Commentez-la. La raison pour laquelle la France a rejeté cette conception vous paraît-elle justifiée ? 3° Le rapprochement avec « l'Est Européen « entrepris par le général de Gaulle en trois étapes : « Détente, Entente, Coopération « s'est inscrit dans le cadre plus général d'une nouvelle orientation de la politique occidentale. Analysez-la. 40 Cette politique vous paraît-elle remettre en question l'appartenance de la France à l'Alliance atlantique?   

« 1944 et participation à la guerre des aviateurs français de l'escadrille Normandie-Niemen en URSS).

A partir de 1947et jusqu'en 1956 la guerre froide a dressé l'un contre l'autre les deux blocs.

La France, qui avait rejeté les ministrescommunistes (mai 1947), avait reçu l'aide du plan Marshall et participé à l'OTAN, avait été en outre condamnée,pour ses guerres coloniales en Indochine et en Algérie, par les Soviétiques soutenant les mouvementsd'indépendance.

De Gaulle lui-même rejette le plan de désarmement nucléaire présenté par la Pologne en 1957,pousse les Américains à la fermeté dans l'incident de l'avion U2 (i960) ou dans la crise de Cuba (1962). 3 Le rapprochement avec l'Est européen A compter de 1959, de Gaulle affirme sa volonté d'indépendance nationale.

Ne pouvant obtenir un directoire à troisde l'OTAN (France, États-Unis, Royaume-Uni), il va entreprendre un processus de désengagement de l'OTAN ets'équipe d'une force militaire de dissuasion.

En i960, la première bombe atomique française explose à Reggane(Sahara), en 1966 la bombe H explose en Polynésie.

De Gaulle refuse toute aide américaine et fait construire l'usined'enrichissement d'uranium de Pierrelatte.

La France a refusé de signer le traité de Moscou (1963) sur l'arrêt desexpériences atomiques.

La force de dissuasion repose sur les avions Mystère et Mirage, les fusées du plateaud'Albion, les SMLE (sous-marins nucléaires lanceurs d'engins). A compter de 1964, de Gaulle s'engage dans une politique d'ouverture à l'Est.

Ses ministres, Couve de Murville etGiscard d'Estaing, ouvrent la voie (l'URSS adopte le procédé SECAM).

En 1966, c'est le voyage triomphal du généralen URSS, qui rend la visite faite par Khrouchtchev en 1961.

Il se rend également en Pologne et en Roumanie.

DeGaulle rêve d'une « Europe de l'Atlantique à l'Oural », de servir de médiateur au rapprochement entre RFA et RDA,d'aider à la reconnaissance de la frontière Oden-Neisse.

La France est l'interlocuteur privilégié de l'URSS en Europeoccidentale.

Cette politique correspond à la détente et à la volonté de l'Allemagne de l'Ouest de rétablir desrelations (Ost-Politik de Brandt), qui se concrétise, en 1970, par la reconnaissance de l'inviolabilité des frontièreseuropéennes, et le voyage de Brandt à Varsovie (visite au monument du ghetto). 4 L'appartenance de la France à l'OTAN De Gaulle aurait pu maintenir son alliance dans l'OTAN et pratiquer un rapprochement avec l'Est (cas de la RFA, maisn'ayant pu obtenir un commandement tripartite, ayant besoin de la liberté de manœuvre de ses troupes pour leconflit algérien, il refuse l'intégration des troupes françaises à l'OTAN.

En 1959, il retire de l'OTAN les forces navalesde la Méditerranée, en 1963, celles de l'Atlantique et de la Manche.

En 1965, la France déclare qu'elle ne sauraitêtre engagée « dans une guerre qui ne soit pas la sienne ».

En février, la France retire toutes ses troupes de l'OTANet exige le retrait des troupes de l'OTAN du territoire français.

La France reste membre cependant de l'Allianceatlantique et contribue financièrement à son fonctionnement.. »

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