Devoir de Philosophie

Une histoire de l'antisémitisme

Publié le 07/04/2019

Extrait du document

histoire

Une histoire de l'antisémitisme

 

Le mot antisémitisme est apparu au milieu du XIXe siècle en Allemagne pour désigner une forme politisée de l'ancien antijudaïsme chrétien. Le sentiment antijuif se fonde en effet en premier lieu sur des considérations religieuses: les juifs sont accusés par les chrétiens d'être responsables de la mort de Jésus. Toute l'histoire de l'Occident chrétien est ainsi marquée par une alternance de périodes pendant lesquelles les juifs sont persécutés, par exemple à l'époque des croisades, et pendant lesquelles ils jouissent d'une relative tolérance, comme dans la Pologne du XVIe siècle ou la France de la Révolution.

 

Au XIXe siècle, le développement des Etats-nations a pour corollaire l'apparition de théories politiques stigmatisant les juifs, soupçonnés de remettre en cause l'unité nationale et d'accaparer les richesses: l'antisémitisme moderne est né. Relayé par de nombreux partis et intellectuels, il est particulièrement vivace en Russie, en Allemagne et en France. Boucs émissaires accusés de tous les maux, les juifs font l'objet de campagnes de presse odieuses et, en Europe orientale, de violents pogroms. Ce déchaînement antisémite culmine avec le génocide perpétré par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale, qui fait plus de six millions de victimes.

histoire

« Antisémitisme et Xénophobie en France, des années 1890 aux années 1980 (histoire) Dans A la recherche du temps perdu, Marcel Proust confie au lecteur que, lorsqu'il était enfant, les crises d'asthmes le rendaient énormément dépendantde sa gouvernante.

Il se moquait alors de ses fautes de français et de son accent étranger, il cherchait à l'humilier car il se sentait lui-même humilié dedépendre d'une personne qu'il jugeait inférieure à lui.

Les termes de « racisme », de « xénophobie » et d' « antisémitisme » sont apparus au moment del'Affaire Dreyfus, qui a joué un rôle fondateur dans la vie politique française.

L'antisémitisme désigne alors la haine des juifs en tant que groupe culturel,religieux et ethnique.

La xénophobie est une hostilité systématique ou irrationnelle à l'égard de l'étranger, essentiellement motivée par sa nationalité, saculture, sa religion, son idéologie, son origine géographique.

Quels sont les vecteurs de l'antisémitisme et de la xénophobie ? Quels ont été les évolutionshistoriques et les bouleversements migratoires qui ont poussé à des actes de haines ?I- 1890-1914 : Le juif est étranger, bouc émissaireII- 1914-1945 : Haine latente et virulenteIII- 1945-1990 : Etat lutte contre et mouvements se veulent moins fortsI)Dans les années 1890, nombre de journaux et de politiques se nomment ouvertement antisémites.

En 1890, La Croix se proclame le journal catholiquele plus anti-juif de France.

Beaucoup de préjugés circulent sur les juifs et les étrangers, elles ont été le fruit d'un antisémitisme et d'une xénophobieantérieure.

En 1886, Edouard Drumont publie La France Juive, véritable pamphlet dans lequel il réunit tous les préjugés traditionnels à l'encontre desjuifs.

Le livre est un énorme succès grâce à sa promotion par Alphonse Daudet et surtout grâce aux nombres de faits-divers présents dans l'ouvrage etqui passionnent l'opinion.

Il semble que Drumont écrit tout ce que tout le monde pensait tout bas.

Drumont établit un système d'équivalence entre« juif », « espion », « étranger », « criminalité » et « immoralité ».

L'image du juif est également associée à celle de l'Allemand, ennemi de la nationsurtout depuis la défaite de Sedan.

Selon la majorité de l'opinion, ce sont les Rothschild qui sont tenu pour responsable de la faillite de l'Union Boursièreen 1882.

Drumont construit l'antisémitisme comme une alternative au discours marxiste sur la lutte des classes, car à cause d'eux, « nos ouvriersfrançais ne trouvent plus de travail » (immigration) et « nos chefs d'industrie se trouvent dépouillés » (banquiers juifs).

Les principaux vecteurs del'antisémitisme et de la xénophobie sont les médias, surtout les journaux.

Plusieurs romans-feuilletons par exemple brodent sur le thème de « la femmemariée de force à un banquier juif ».

C'est grâce au vecteur média que la propagation de l'antisémitisme et de la xénophobie est si rapide et siimportante.En 1895, l'affaire Dreyfus éclate.

Elle fait revivre l'affrontement de deux France: le camp national-sécuritaire et le camp social-humanitaire.

La relaxe deDreyfus qui n'aboutit qu'avec la grâce du président en 1904 en témoigne.

En 1906, Dreyfus est officiellement innocenté, 12 ans après son premierprocès.

A partir de l'Affaire Dreyfus, le pouvoir républicain a intégré la question des origines comme une donnée légitime de la vie politique française.En 1893, Maurice Barrès qui essaie d'associer nationalisme et socialisme est élu député de Nancy sur le programme « Contre les étrangers ! ».

Dansl'affaire Dreyfus, il s'exprime clairement contre la judaïsation de la société « Que Dreyfus ait trahi, je le conclus de sa race.

».

Ses considérations sur lesjuifs lui permettent d'élargir son propos pour poser la question des étrangers installés en France.

Bien sûr, ils ont « juré de penser français » quand ilsseraient naturalisés, mais « le sang s'obstine à suivre l'ordre de la nature contre les serments contres les lois ».Dans les années 1890, des phénomènes xénophobes éclatent un peu partout dans les industries françaises.

Les industries emploient à l'époquebeaucoup d'étrangers, venus surtout d'Italie, d'Espagne, de Pologne ou de Belgique.

Leur main d'œuvre étant moins chère, entre et 15 et 25 francs parjour pour un étranger contre 40 francs en moyenne pour un Français.

A Aigues-Mortes, par exemple, beaucoup de saisonniers italiens affluent pourparticiper à la récolte du sel.

En août 1893, à la suite d'une altercation entre plusieurs individus, 300 ouvriers français, armés et chantant la Marseillaise,se ruent sur des Italiens alors sans défense.

Le massacre fait 8 morts, tous du côté italien.

Cet évènement a connu des émules à travers toute la France,surtout dans les régions industrialisés (Nord-est de la France particulièrement), les étrangers, Belges, Polonais donnent l'impression de « voler lesemplois » des Français et surtout sont considérés comme une concurrence «déloyale » étant donné qu'ils travaillent plus de 10 heures par jour engénéral.La haine pour les gens du voyage est également très forte en France, dans les campagnes.

Dans les villes, ce sont les juifs et les ouvriers étrangers quiviennent voler le travail des Français.

Dans les campagnes, ce sont les gens du voyage qui sont victimes des préjugés.

La population les associe à desvoleurs et le caractère nomade donne l'image d'une barbarie, d'une immoralité.

En 1895, on peut lire dans le Dictionnaire universel d'histoire et degéographie, à l'article bohémien : « nom que l'on donne vulgairement, en France, à des bandes de nomades et d'aventuriers.

Ils sont vagabonds etvoleurs.

».

En 1907, Le Matin lance des reportages avec des titres tonitruants : «Un péril errant : les bohémiens », ou « Bohémiens, plaie descampagnes.

» En 1907 toujours, la question des « bandes de bohémiens » est abordée à la Chambre des députés.

Clemenceau, ministre de l'Intérieurdepuis 1906, crée alors un nouveau service de police, les brigades mobiles, qui sont chargées de contrôler les déplacements de nomades et par lamême occasion de les ficher.

La loi du 16 juillet 1912, les oblige à porter constamment sur eux un carnet anthropométrique sur lequel est précisé leurétat civil mais aussi leur caractéristique physique : emprunte digitale, mesure osseuses.

… Un tel carnet n'avait été utilisé auparavant que pourl'identification des criminels.

L'itinérance est désormais une présomption de délit.C'est donc en assimilant les juifs et les étrangers que la xénophobie et l'antisémitisme ont pu se développer, en ce sens, il apparaît qu'être juif etFrançais n'est pas possible, à tel point que juifs et étrangers sont souvent considérés comme « l'ennemi intérieur de la nation ».

La loi de 1912 est trèsimportante pour l'immigration car pour la première fois dans nos lois modernes est introduit un texte qui donne le droit de refuser en certains casl'entrée d'individus dont la présence apparaît comme dangereuse.

Le terme d' « indésirables » sera alors par la suite utilisé pour désigner les migrantsnon souhaitables.

Tous les éléments nécessaires à une mise en place d'une « politique d'immigration » étaient en place à la veille de la IGM, mais ilfallait attendre de faire sauter le verrou libéral pour l'inscrire dans les faits.II)La IGM marque une rupture fondamentale dans l'histoire de l'immigration.

En effet, à ce moment là, l'Etat républicain commence à prendre en charge lagestion des mouvements migratoires, abandonnant le libéralisme qui était la règle auparavant.

Cette logique est confirmée pendant les années 1920,lorsque la France devient l'un des tout premiers pays d'immigration au monde.

Au cours de cette période, le rôle de l'homme politique et du journalistedécroit au profit de l'expert de l'université pour exprimer qui sont les « indésirables » de la France.Dès la déclaration de guerre, le 2 aout 1914, un décret oblige tous les étrangers résidants en France, ils sont alors plus d'un million, à détenir passeportet visa sous peine d'emprisonnement dans des « camps de concentration ».

Plus de 45 0000 personnes sont internés fin 1914.

La xénophobie est alorsattisée par la grande presse, des manifestations d'hostilité à l'égard de tous les étrangers sont observées dans le pays.

La germanophobie refait surface,et les « boches » sont molestés, leurs biens saccagés et leurs magasins pillés.

Ils sont considérés comme les « ennemis de l'intérieur ».En 1913, LéonDaudet publiait un livre dans lequel il dénonçait une énième fois les espions allemands qui sévissent en France.

Il accuse nommément les dirigeants de lafiliale française de la société Maggi-Kub (qui, au passage, est une société suisse) de comploter contre les intérêts nationaux.

Lorsque la guerre éclate,les magasins de cette société sont prix d'assaut et pillés.Pourtant, la France va rapidement faire appel à une main d'œuvre étrangère pour assurer la construction militaire.

Les rapports officiels évoquent sanscesse trois grandes « races » : Noir, Jaune, Blanc, pour désigner les ouvriers étrangers.

Des centaines de milliers d'individus issus de l'empire colonialdébarquent ainsi en métropole pour participer à l'effort de guerre.

Pour la première fois, les « sauvages » étaient mis en contact avec les Français del'Hexagone.

Ces derniers n'avaient qu'une image abstraite des colonies et la guerre va permettre un contact direct que ce soit au front ou dans lesusines où des classifications ethniques sont publiées.Les émigrants des colonies ne sont pas des citoyens français mais des sujets de la France.

Ils font partis des peuples qui ont été conquis et asservis.

Ilssont donc considérés comme des êtres inférieurs par l'immense majorité des Français, ce sont « des grands enfants » qu'il faut éduquer.

Mais ils sontpourtant considérés comme inassimilables, à tel point, qu'ils sont stigmatisés afin d'interdire toute communication avec les autochtones.

Par exemple,parmi les manuels censés faire apprendre le français aux tirailleurs sénégalais, l'un d'entre eux propose de traduire le français dans un langage « petitnègre », ce qui aboutit à des monstruosités pédagogiques : « Si chef y a venir, sentinelle y pas fini mirer, y a pas parler, … ».

La politique d'isolementest justifiée dans le sens où une importante majorité de la population croit à la supériorité de la race blanche.

Afin d'éviter les agressions qui ont éténombreuses, il valait mieux isoler les étrangers des colonies.Alors que l'antisémitisme avait décru pendant la grande guerre grâce à la participation de nombreux à l'Union Sacrée, la théorie du complot estréactualisée par Barrès.A la fin de la guerre, l'opinion est touchée par la haine du vaincu, le Bloc National est élu grâce au slogan « L'Allemagne paiera » et le traité de Versaillestémoigne de cette germanophobie.

En même temps, la question des « minorités nationales » devient un enjeu politique majeur.

En 10 ans, de 1920 à1930, plus de 2 millions d'étrangers auxquels il faut ajouter 100 000 sujets de l'empire colonial, s'installent en France, plaçant ce pays au premier rangmondial pour le taux d'immigration en 1930.

La carte d'identité des étrangers, instaurée en 1917, devient alors la base de tout le système de contrôledu droit de séjour et les étrangers, surtout lorsqu'ils sont pauvres, politisés, sont scrupuleusement surveillés en tant que communauté.Dans les années 1920, la médecine se mêle à l'expertise sur l'immigration.

Dans un livre publié en 1919, Charles Richet, défenseur des juifs persécutésen Europe de l'Est, républicain convaincu et prix Nobel de médecine en 1913, estime que la civilisation européenne est menacée par « les Noirs et lesJaunes ».

A partir de la IGM, les liens entre eugénisme, xénophobie et antisémitisme vont se faire de plus en plus forts : l'hygiénisme connaît un nouvelessor.

Martial, en 1931, « le mariage entre un Juif et une Française donne une descendance souvent dégénérée et chez laquelle le type et l'intellect juifsdominent".Le plus souvent, c'est à la suite d'un fait-divers que la presse se déchaîne contre juifs ou étrangers : en 1923, le double meurtre de la rue Fondary à. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles