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Une jeune fille allemande vers 1930 (Histoire)

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

« Nos parents se plaignaient sans cesse de l'appauvrissement croissant de l'Allemagne... Nous entendions toujours les adultes parler de tel ou tel de leurs amis qui avait perdu son emploi et ne savait plus comment faire vivre sa famille. On comptait à la fin six millions de chômeurs. De plus, mes parents imputaient tout cela aux réparations que l'Allemagne devait payer à ses anciens adversaires, ainsi qu'à la perte des zones industrielles allemandes. On ne parlait pas, en revanche, des conséquences de la grande crise économique qui était ressentie partout... tous nos maux venaient du « désastre national de Versailles »... Selon mes parents, l'Allemagne était gouvernée depuis 1918 par ceux-là mêmes qui l'avaient trahie. Partout, nous entendions les gens protester contre les jeux confus des partis politiques. Tout enfants que nous fussions, nous sentions à quel point ces partis maudits empoisonnaient l'atmosphère. J'avais douze ans lorsque je me trouvai prise dans un combat de rue entre communistes et nationaux-socialistes... Il me semble que ma mère lisait, chaque matin, dans le journal, la nouvelle d'un assassinat politique. On entendait sans cesse répéter que l'une des raisons de ce triste état de choses était l'influence grandissante des Juifs... Dès le début, notre vision des choses manqua de modération. A quinze ans j'appris par coeur les appels aux armes de Theodor Körner : Que votre sang pur lave le sol de votre patrie. Melita Maschmann, ancienne nazie. Poète patriote allemand.

« l'apprentissage de la démocratie dans de mauvaises conditions : Social-démocratie et Centre catholique, dont lesoptions sont différentes, doivent gouverner ensemble, menacés sur leur droite, puis après 193o, sur la droite et lagauche, avec la renaissance du P.C., alors que la violence permanente rend instable la vie politique. La situation de l'Allemagne dans les années 30 La crise économique et sociale en Allemagne.

Une crise brutale, d'une ampleur sans égale en Europe : le texte donnele chiffre de 6 millions de chômeurs, sans en indiquer la date (janvier 1932), mais il y en a 9 à 10 millions en 1933 etla production industrielle s'effondre de 40 %.La violence politique.

Le texte fait référence aux combats de rue et aux assassinats.

Ce n'est pas un phénomènenouveau.

Dès 1919, l'extrême droite représente un danger occulte et fait régner une atmosphère de terreur : 376assassinats politiques de 1919 à 1922, dont ceux d'Erzberger et du financier juif Ratheneau, sans compter lestentatives de putsch (von Kapp à Berlin en 1920, Hitler et Ludendorff à Munich en 1923).

Après une accalmie de 6ans, la violence se développe après 1930, car les partis d'extrême droite se dotent de groupes de choc armés (lesSections d'Assaut nazies : un million d'hommes en 1933) et en retour les syndicats et partis de gaucheentretiennent des milices.

Les combats de rue sont fréquents entre militants, souvent armés : l'auteur du texte en afait l'expérience.

Ce qu'il ne dit pas, c'est que dès 1930, les nazis sont maîtres de la me : ils perturbent même lesréunions de leurs adversaires à l'occasion des élections anticipées qui jalonnent cette période et ils multiplient lesparades en uniformes, les assassinats. Comment une telle vision des événements a-t-elle pu conditionner les adolescents Le climat familial dans lequel ils vivaient, a développé leur esprit de revanche contre la paix de Versailles et contreles vainqueurs (France, Angleterre).

Il a favorisé leur mépris pour la démocratie parlementaire et pour des hommesdont on leur disait ouvertement qu'ils s'étaient conduits jadis comme des traitres ».

Ce climat les a enfin menés auracisme et à l'antisémitisme, puisque le juif était considéré par l'Allemand moyen comme le responsable de tous lesmaux.

De là à accepter leur élimination comme un bienfait, il n'y avait qu'un pas, que la jeunesse a vite franchi.Le climat social de l'époque a fait naître deux désirs : réduire le chômage (on comprend le succès de Hitler qui aobtenu ce résultat en réarmant) et faire régner l'ordre grâce à un régime fort.

L'homme qui promettrait cela etdonnerait l'impression, par la force de sa conviction d'être capable de tenir ses promesses était assuré de laconfiance de la jeunesse. Conclusion Un texte pénétrant pour l'étude des mentalités.

Il explique que le nazisme ne fut pas une dictature comme lesautres : il a eu l'appui de l'immense majorité des Allemands.

Et ce consensus prend ses racines dans la rancoeur àl'égard du traité de Versailles et de la République de Weimar ainsi que dans la crise de 1929.. »

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