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Vercingétorix (Histoire)

Publié le 22/02/2012

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Pendant six ans César avait utilisé les rivalités qui opposaient les peuples gaulois pour s'appuyer sur les uns contre les autres et pour les courber tous sous son joug, mais ils avaient de mieux en mieux compris où il voulait en venir et d'année en année leurs résistances étaient devenues plus énergiques. A l'automne 53 av. JC, il avait convoqué les chefs à Durocortorum (Reims) et devant eux, il avait fait flageller à mort le Sénon Acco, coupable d'avoir tenté de soulever sa cité contre lui, puis il avait envoyé les légions en quartiers d'hiver et il était parti pour la Cisalpine : les chefs étaient rentrés chez eux en frémissant de rage, avec, dans le coeur, l'image d'Acco saignant sous les verges des licteurs, décidés à secouer la servitude. Cette fois, il ne s'agissait plus d'affronter l'ennemi en ordre dispersé, on lutterait tous ensemble pour sauver la liberté de tous et, puisque les Belges avaient terriblement souffert des opérations de l'année précédente, ce seraient les Celtes d'entre Seine et Garonne qui porteraient le poids le plus lourd. Vers le début de février, les Carnutes (les gens de la Beauce) donnèrent le signal en massacrant les commerçants romains qui hivernaient dans leur port de Génabum (Orléans) mais c'est chez les Arvernes que se révéla le chef que les organisateurs avaient choisi pour conduire la guerre, un jeune prince, Vercingétorix.
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« personnelle qu'habile capitaine, grand écrivain de surcroît, savait fort bien qu'en grandissant Vercingétorix, ilexalterait ses propres exploits, mais il paraît aussi avoir ressenti une réelle admiration pour le jeune Barbare qui avaitréussi à faire hésiter sa fortune. Roi des Arvernes, Vercingétorix n'était pour les autres cités qu'un chef de guerre désigné d'un commun accord pourmener la lutte commune, mais il n'avait aucune autorité bien définie au-dessus de lui et les habitudes gauloisesdevaient reconnaître au chef de guerre de très larges pouvoirs, aussi nous donne-t-il souvent l'impression d'avoir agicomme un chef souverain ; c'est ce qui autorise à le faire figurer dans une galerie d'hommes d'État.

Avec lui, laGaule a déjà l'attribut essentiel d'un État, car elle a une armée, formée par les contingents fournis par les différentspeuples mais qui est déjà une armée nationale, puisque c'est au nom de la Gaule qu'elle combat et qu'il lacommande, selon une stratégie d'ensemble conçue par lui non plus pour la défense de tel ou tel peuple mais pour ladéfense de la liberté de tous.

Comme un État, la Gaule a une diplomatie au service d'une politique : cette politiquec'est de détacher de Rome les peuples gaulois qui lui demeurent encore fidèles, y compris ceux de la "Provincia", quiétaient ses sujets depuis soixante-dix ans ; les agents chargés de gagner ces peuples, c'est Vercingétorix qui lesrecrute et les envoie en leur donnant les instructions nécessaires et les moyens d'agir. Du grand chef, civil ou militaire, le jeune Arverne avait les principales qualités.

D'abord des vues claires et le sensinné du commandement ; ses ordres étaient nets, minutieux, exigeants, il savait être dur et même cruel, imposant àtous les plus grands sacrifices lorsqu'il l'estimait nécessaire ; il lui arrivait pourtant d'être accessible à la pitié, c'estsurtout par considération pour les petites gens qu'il épargna Avaricum et, ce jour-là, la pitié fut pour lui mauvaiseconseillère.

Il savait aussi que les ordres ne sont jamais mieux exécutés, que lorsque ceux qui doivent les appliqueren ont bien compris le but et l'importance, aussi n'hésitait-il jamais à expliquer ses intentions à ses subordonnés,tout en sachant conserver par-devers lui ce qu'il valait mieux garder secret. Du grand chef, il avait le calme, la dignité et surtout le sens de ses responsabilités, de ses responsabilités envers laGaule auxquelles il subordonna sans doute l'intérêt immédiat de ses compatriotes Arvernes.

Ce qui frappe pourtant leplus chez lui car c'est ce qu'on s'attend le moins à rencontrer chez un Gaulois c'est la persévérance : sauf àGergovie, il n'a connu que des échecs, mais il n'a jamais désespéré, toujours il a su élaborer un nouveau plan deguerre et toujours il a su relever le courage de ses hommes.

A Alésia même, il a fallu le désastre de l'armée desecours et l'atroce famine pour l'obliger à céder. Réunissant pour la dernière fois le conseil des chefs, il s'offrit à eux pour tenter d'apaiser les Romains soit en lemettant à mort, soit en le livrant vivant.

César, qui pensait à son triomphe, exigea qu'on le livrât vivant, mais laguerre continua encore de longs mois en Gaule, puis César dût aller vaincre Pompée à Pharsale, le jeune Ptoléméesur les bords du Nil, Pharnace, fils de Mithridate, au cœur de l'Asie mineure et une seconde armée républicaine enAfrique, six années passèrent avant qu'il pût monter au Capitole et c'est ce jour-là seulement que Vercingétorixsubit dans l'obscurité du Tullianum le supplice que Rome réservait aux plus grands des ennemis qu'elle avait vaincus. S'il avait été victorieux, peut-être eût-il reconstitué l'empire de Luern, de Bituit et de son père Celtill, peut-êtreaurait-il su lui assurer la durée : on peut rêver, mais à quoi bon ? La brièveté de sa carrière, sa jeunesse, ce quenous croyons deviner de son caractère, son dévouement à la patrie gauloise, son échec final et son supplice, toutcela fait de lui un héros singulièrement émouvant et singulièrement attachant.. »

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