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Vincent de Paul et l'oeuvre des Enfants trouvés

Publié le 26/08/2013

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Deux ans plus tard, l'oeuvre piétine, alors qu'elle recueille toujours de nombreux bébés. Elle ne dispose que d'un revenu de mille deux cents livres par an, quand la moitié de cette somme serait nécessaire à un bon entretien de seulement six enfants ! Avec la force de persuasion qui caractérise ses sermons, Vincent de Paul rappelle aux dames de Charité que Moïse était un enfant trouvé. Il explique aux Filles de Charité que le Christ leur fait l'honneur de les considérer comme des mères : à l'exemple de la Vierge, elles se voient confier des enfants qu'elles n'ont pas conçus. « Pour avoir servi ces petits enfants abandonnés du monde, que recevrez-vous ? Dieu, pour l'éternité «, affirme-t-il.

« On manque de nourrices ! Apparue pour la première fois dans sa correspondance le 1 ., janvier 163 8 , la cause des enfants trouvés va obséder Vincent de Paul : comment peut-il accepter la souffrance de ces innocents qui , de sur­ croît, meurent sans avoir été baptisés ? Afin de mettre sur pied l'ceuvre des Enfants trou­ vés, il fait appel aux dames de la Confrérie de Charité , une institution qu'il a fondée en décembre 1617 et regroupe les plus grands noms du royaume.

Mais malgré leur bonne volon ­ té, princesses et duchesses sont débordées par l'ampleur de la tâche et peinent à recru­ ter des nourrices .

« L'on fut d'avis, à la dernière assem­ blée, écrit Monsieur Vincent à Louise de Marillac, sa principa­ le collaboratrice, que vous se­ riez priée de faire un essai des enfants trouvés, s'il y aura moyen de les nourrir de lait de vache et d'en prendre deux ou trois à cet effet », mais l' emploi de lait de vache ou de chèvre provoque de nombreux décès.

Les jeunes campagnardes des Filles de la Charité, autre insti­ tution fondée par Vincent de Paul en décembre 1633 , sont également mises à contribu­ tion .

Mais le résultat reste peu probant; ce qui suscite notam­ ment l'indignation de Sébas­ tien Hardy, ancien receveur des aides et tailles, donataire d'une rente de cinquante li­ vres : « Il me rend coupable de tout le retardement », regrette Monsieur Vincent, qui déplore que « les enfants continuent de mourir ».

Aidé par Louis XIII Deux ans plus tard, l'ceuvre piétine, alors qu'elle recueille toujours de nombreux bébés.

Elle ne dispose que d'un reve­ nu de mille deux cents livres par an , quand la moitié de cette somme serait nécessaire à un bon entretien de seule­ ment six enfants ! Avec la force de persuasion qui caractérise ses sermons, Vincent de Paul rappelle aux dames de Charité que Moïse était un enfant trou­ vé.

li explique aux Filles de Charité que le Christ leur fait l'honneur de les considérer comme des mères : à l'exem­ ple de la Vierge, elles se voient confier des enfants qu'elles n'ont pas conçus.

« Pour avoir servi ces petits enfants aban­ donnés du monde, que rece­ vrez-vous ? Dieu, pour l'éter­ nité », affirme-t-il.

Sans jamais perdre de vue sa mission d'évangélisation , Yin- UN SAINT DE CHARITÉ Aucune misère ne laisse Vincent de Paul indifférent.

Sa vocation est de secourir les plus démunis, pauvres paysans, galériens, malades hospitalisés, enfants trouvés.

Il associe le soulagement de leur misère à leur évangélisation et, génie de l'organisation , imagine des méthodes efficaces, crée des institutions originales.

Ses fondations essaiment en Irlande, en Pologne et jusqu'à Madagascar.

Mort le 27 septembre I 660, Monsieur Vincent est béatifié en 1 729, puis canonisé en 1737 et son village natal de Pouy, dans les Landes, est rebaptisé Saint­ Vincent-de -Paul.

En 1833 , le pape Léon XIII le proclame patron de toutes les œuvres charitables dans le monde -et on l 'invoque aujourd'hui pour recevoir une aide spirituelle .

La même année, l'historien et écrivain Frédéric Ozanam fonde la Société de Saint­ Vincent-de-Paul, mouvement laïc qui s' est donné pour but de remédier à la misère sociale et prône la visite à domicile comme expression de la solidarité entre les classes.

fla11MED ITIONS lliJIH ATLAS cent de Paul entend arracher ces petits infortunés à une mort païenne en les baptisant, les élever en chrétiens en leur enseignant le catéchisme et en leur donnant l'exemple de la vertu .

Comme pour ses autres ceuvres, il dresse un program­ me détaillé.

li indique les ré­ compenses et les punitions à administrer aux enfants, qui ne doivent pas « se battre, mentir, friander ».

Leur tenue doit être modeste et la même pour tous : il ne faut pas « s'amuser à les enjoliver, friser ou mettre sur eux de petits affiquets pour les faire paraître plus gentils que les autres ».

li prévoit aussi leur placement en apprentissage .

La ténacité de Monsieur Vin­ cent est payante et les fonds commencent à rentrer .

En 1643, il ressort que depuis cinq ans son ceuvre a sauvé mille deux cents nouveau-nés, pour un coût de quarante mille livres par an .

Louis XIII, par lettres patentes de juillet 1642, lui a attribué une rente annuelle de quatre mille livres.

L'entremise des influentes dames de chari­ té fournit le reste .

Plus tard, la reine Anne d'Autriche donnera le château de Bicêtre .

Et, mal­ gré bien des déboires, l'ceuvre des Enfants trouvés finira par être solidement établie .. »

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