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Walter Ulbricht (Histoire)

Publié le 22/02/2012

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Le plus grand homme d'État allemand depuis Bismarck, "camarade cellule", "premier menuisier de la RDA", ce sont là quelques qualificatifs désignant Walter Ulbricht à côté d'autres, moins flatteurs. Qui est cet homme qui, avec zèle, discipline, et au prix de beaucoup de victimes, a forgé le premier État socialiste allemand, l'État des ouvriers et des paysans ? Né le 30 juin 1893 dans un quartier mal famé de Leipzig, fils d'un petit couturier et de sa femme Pauline, née Rothe, le jeune Walter connaît une enfance pauvre et marquée par les privations, mais empreinte de la foi marxiste. Ses parents sont membres du Parti Social-Démocrate (SPD), tandis que lui fait partie, tout comme son frère et sa soeur, Erich et Hildegard, de l'association de la jeunesse ouvrière. Dans le Reich wilhelmien, le SPD et ses associations affiliées vivaient à l'écart de la société ; ils formèrent une sorte d'État dans l'État, une véritable sous-culture dominée par les idéaux marxistes. Ce monde des travailleurs, durement réprimé sous Bismarck, n'a jamais eu, jusqu'en 1919 l'occasion de participer au pouvoir. Ses seules apparitions sur la scène politique du pays sont les débats stériles au Reichstag, où le SPD est devenu, depuis 1912, le parti le plus nombreux. A l'intérieur, il est divisé entre un courant réformiste qui cherche à s'arranger avec le système, et un courant révolutionnaire. Walter Ulbricht est plus près de ce dernier.
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« l'écrivain Thomas Mann.

Ulbricht joue un rôle important mais s'attire aussi nombre d'ennemis.

Après un "procès", ilest relevé de ses fonctions de responsable de la section des affaires du front populaire.

Son rôle pendant la guerrecivile espagnole est peu clair.

Il paraît avoir passé quelques semaines en Espagne pour y inspecter l'appareil politiquedes brigades internationales.

En 1938, Walter Ulbricht retourne à Moscou et représente le Parti Communisteallemand au Komintern. Le pacte germano-soviétique du 23 août 1939, qui paraît à la plupart des Marxistes dans le monde entier commeune trahison de la cause marxiste, est considéré par Ulbricht comme une occasion de reprendre, dans une certainemesure, le travail en Allemagne.

En cela, il est à nouveau en plein accord avec les directives du PCUS.

On envisagela création de nouveaux centres en Allemagne qui doivent prendre le nom de "Parti Socialiste unifié" (SozialistischeEinheitspartei).

Ce que la propagande doit éviter, c'est "l'antifascisme primitif".

La réalisation de ce plan s'avèrepourtant extrêmement difficile, la Gestapo surveillant de près toutes les activités de ses adversaires politiques.L'attaque allemande contre l'URSS, le 22 juin 1941, crée une nouvelle situation.

Tandis que la plupart des émigrésdoivent abandonner Moscou, Pieck, Ulbricht et quelques collaborateurs y restent pour travailler dans les servicespolitiques de l'Armée Rouge, qu'ils sont chargés d'informer sur les troupes allemandes.

Ils assurent en outre lapropagande parmi les prisonniers de guerre, mais leurs premiers contacts avec ces derniers ont peu de succès.

Pourles soldats allemands faits prisonniers, Pieck et Ulbricht ne sont que des traîtres.

La situation change après la chutede Stalingrad.

Le journal Das freie Wort paraît à partir de juin 1943 ; en juillet, des officiers allemands créent leComité national pour une Allemagne libre dont l'appareil est dirigé par Ulbricht, de même que son organe FreiesDeutschland, rédigé à Moscou.

Des écoles spéciales pour l'éducation politique des prisonniers allemands sontégalement placées sous ses ordres.

Pendant les derniers mois de la guerre, il élabore, en collaboration avec d'autreset sous une étroite surveillance soviétique, les directives d'une future politique allemande.

Fondées sur l'acceptationde la culpabilité de l'Allemagne et la soumission totale à la volonté du vainqueur, ces directives permettront-ellesd'installer enfin le communisme en Allemagne ? Un mélange d'espoir et d'amertume doit avoir animé ce groupe decommunistes allemands pendant les semaines où ils préparent leur retour au pays dans le sillage de l'Armée Rouge,de mépris aussi pour les Allemands qui ont préféré Hitler à Marx et Lénine.

Au lieu d'une révolution spontanée etauthentique, comme on l'avait espéré pendant les années vingt, il y a maintenant une révolution imposée d'en haut,à froid, car selon le mot de Staline lui-même, le communisme va à l'Allemagne comme une selle à une vache ! Le "groupe Ulbricht" débarque en Allemagne le 29 avril 1945, un jour avant le suicide de Hitler.

Sa première tâche estde mettre rapidement sur pied des organisations capables d'administrer le pays recrutées parmi les différentes forcesantifascistes.

Le Parti Communiste recréé reste tout d'abord à l'arrière-plan et n'occupe que quelques postes clés :il faut introduire la révolution socialiste par étapes.

Ulbricht tient en main très discrètement mais fermement lesrênes du pouvoir, en travaillant dans les coulisses avec son "régime des suppléants".

Fin 1948, la zone d'occupationsoviétique voit la fin de la période "antifasciste-démocratique", qui, sur le plan théorique, doit terminer la révolution"bourgeoise".

Commence alors la phase du développement d'une démocratie populaire.

Le Parti Socialiste unifiéallemand (SED), créé en 1946 par la fusion des Partis Communiste et Social-Démocrate, est transformé en un partide "type nouveau" en acceptant le rôle directeur du Parti Communiste de l'Union Soviétique (PCUS).

L'événement quidéclenche cette transformation est le conflit russo-yougoslave.

La "voie allemande vers le Socialisme", prônée en1945-1946 par les thèses d'Ackermann, est écartée définitivement.

Après la création de la République démocratiqueallemande (RDA) en octobre 1949, Ulbricht évince peu à peu ses rivaux des postes les plus influents.

Le fidèle vassalde Moscou, qui s'emploie à procurer à l'URSS des réparations d'un montant de quinze milliards de dollars environ,devient, en 1950, secrétaire général du comité central du SED.

En juillet 1952, à la deuxième conférence du PartiSocialiste unifié, il annonce la "construction du Socialisme" et lance une attaque générale contre la propriété privée: artisans et paysans sont forcés d'entrer dans des coopératives de production.

La RDA entend rattraper etdépasser en quelques années le niveau de vie de l'Allemagne de l'Ouest.

Partout on serre la vis. A peine un an plus tard, le 5 juin 1953, le nouveau haut-commissaire de l'URSS, Wladimir Semjonov, arrive à Berlin-Est.

Il apporte une déclaration toute faite qui, publiée le 12 juin, devait instituer la politique du "nouveau cours",comme on l'a appelée plus tard.

Elle met fin à l'expropriation et à la socialisation forcée.

Son auteur, Ulbricht, sembleêtre désavoué et tombé en disgrâce auprès de certains des successeurs de Staline.

Une fronde s'est déjà formée ausein du SFD, prête à prendre la relève.

C'est alors, en pleine crise du Parti, que les ouvriers berlinois, mécontents deleur sort, se soulèvent le 17 juin.

Les démonstrations de la capitale font tache d'huile dans toute la zoned'occupation soviétique.

Le mécontentement social favorise les manifestations politiques qui menacent de balayer lerégime d'Ulbricht.

Toutefois, une rébellion, voire même une "contre-révolution", est inacceptable pour le Kremlin danssa sphère d'influence.

Ses troupes et ses chars remettent vite de l'ordre.

Au lieu de chasser Ulbricht du pouvoir, larévolte des travailleurs l'y a consolidé.

Ses adversaires sont relevés de leurs fonctions, éliminés du Parti.

Il faitamende honorable, avoue quelques erreurs, change son titre en premier secrétaire du Comité central selon l'usagesoviétique et accepte pendant quelque temps le "nouveau cours" et une certaine libéralisation dans le domaineéconomique.

La deuxième crise, celle déclenchée par le XXe Congrès du PCUS et la condamnation de Staline, le voitmieux préparé.

Déclarant qu'il n'y avait jamais eu de stalinisme et de culte de la personnalité en Allemagne de l'Est, ilpeut se borner à quelques mesures superficielles.

Son prestige s'accroît à Moscou quand il sait éviter pour la RDA,après l'affaire polonaise et la révolte hongroise en 1956, une répétition du 17 juin.

En 1958, il réussit à sedébarrasser d'un autre groupe d'opposants à l'intérieur du Parti.

Il devient président du Conseil de la RDA et duConseil de la défense nationale en 1960, et concentre tout le pouvoir entre ses mains.

Ses véritables succès àl'extérieur et à l'intérieur commencent avec la construction du mur de Berlin, le 13 août 1961.

Jusqu'alors deuxmillions et demi d'Allemande avaient quitté son État socialiste et cherché fortune dans l'autre Allemagne, capitaliste.Le mur l'aide à stopper l'exode de la main-d'œuvre.

Un nouveau plan, élaboré par de jeunes technocrates, permetune certaine libéralisation et une stabilisation de l'économie.

Ainsi, Ulbricht réussit à faire accepter la RDA par ceux-. »

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