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Claude LEVI-STRAUSS_ Race et Histoire

Publié le 11/11/2012

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Claude LEVI-STRAUSS Race et histoire Bibliographie sommaire: - La pensée sauvage, Paris, Plon, 1962. - Race et culture, Paris, Albin Michel, 2001. - Race et histoire, Paris, Unesco, 1952 - Tristes tropiques, Paris, Plon, 1955. Biographie : Claude Lévi-Strauss, né à Bruxelles en 1908, est à la fois philosophe, anthropologue et ethnologue. Après avoir terminé ses études à Paris avec le titre d'agrégé de philosophie et de docteur ès lettres, il se consacre d'abord à l'enseignement, puis en 1935, il se rend au Brésil pour y occuper la chaire de sociologie de l'université de Sao Paulo. C'est alors que le philosophe se mue en ethnologue et dirige plusieurs expéditions ethnologiques au Brésil.. Ses travaux ont fait de Claude Lévi-Strauss une des figures les plus marquantes de l'ethnologie et de la pensée contemporaine . Il est devenu le maître du structuralisme ce qui lui a permis de renouveler en profondeur les sciences humaines détachées jusqu'alors de la réalité, « du monde sensible « et de mettre un terme à ce qu'il appelle les « convictions rustiques « Présentation de la démarche : Il est patent de noter que l'ouvrage de Lévi-Strauss vise à contrecarrer à la fois les « convictions rustiques « comme le mettait en lumière Bernard Pingaud dans son ouvrage Comment devient-on structuraliste ? , de corriger les axiomes de l'inconscient collectif encore vivaces et d'entériner définitivement l'horreur d'une guerre conceptualisée sous une chape d'une évidente réalité jamais osée, à savoir que le concept de race tiré de l'Histoire n'existe pas. Le traumatisme s'est posé là : la supériorité d'une race -arienne en l'occurrence- était, certes, d'une stupide et dangereuse naïveté mais pas moins que celles qui, usant non pas de l'idée de race mais du vocable « culture «, se réclament de manière insidieuse d'une hégémonie purement contributive à la notion de « civilisation mondiale « qui figure, alors un « racisme à l'envers «, péché originel de l'anthropologie. D'où il suit qu'il n'y a pas de développement possible à l'aune d'un régime d'une uniforme monotonie mais seulement au travers de sociétés et civilisation extraordinairement diversifiées -et non au titre de pluralité raciale ! -. Il semble, en effet, qu'il y ait une proportion infinitésimale de races humaines que de cultures Mais cette diversité de cultures vient-elle alors figurer les maux qu'on lui prête, ces cultures se contredisent-elles ou forment-elles un ensemble harmonieux ? Telles sont les questions auxquelles tente de répondre l'auteur, son but e...

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« Cette même ignorance semblerait donc condamner l’appréciation, le jugement vrai que chaque culture pourrait émettre sur une autre : « prisonnières d’un relativisme sans appel ».

Là encore, les faits concluent à la reconnaissance subjective et unanime du modèle occidental et à l’adhésion à son genre de vie mais qui résulte davantage d’une absence choix que d’une adhésion de plein gré.

C’est donc la plus grande énergie dont dispose la supériorité occidentale qui lui a permis de forcer le consentement..

Il s’agit d’une inégalité de force, phénomène purement objectif, qui consiste à accroître continuellement la quantité d’énergie disponible.

Partant, nous ne différons en rien des civilisations archaïques, tout au plus avons-nous apporté quelques perfectionnements. Le privilège de l’effort n’est donc pas propre aux sociétés modernes.

L’age d’or technologique n’est qu’un mythe, les civilisations antiques n’ont pas connu le jardin d’Eden où le hasard a résolument bien fait les choses ; il n‘y a pas de raison d’exclure l’acte inventif.

Au même titre que la révolution industrielle n’a pas dépendu du génie d’une seule culture.

L’humanité est le produit de la collaboration plus ou moins importante et directe de chacune des cultures. Effectivement, elles s’accordent le privilège de mettre en commun leurs trouvailles, elles combinent leurs jeux respectifs par coalitions, d’où l’absurdité d’une culture supérieure à une autre.

Il n’y a pas de société cumulative en soi et par soi, elle n’est pas le corollaire de certaines races, elle résulte du comportement des conduites cultures plutôt que de leur nature : il s’agit d’une modalité d’existence, d’une manière d’être ensemble.

La notion de « civilisation mondiale » n’est compréhensible que si elle est intégrée à la multitude, elle n’existe pas au sens absolu.

La véritable contribution des cultures consiste dans l’écart différentiel qu’elles offrent entre elles, synonyme de progrès culturel.

Cet écart différentiel, justement, est l’une des solutions au pendant de l’homogénéisation des ressources.

L’autre solution est d’introduire de gré ou de force dans la coalition de nouveau partenaires externes.

Il s’agit alors de diversification interne et externe pour un meilleur brassage.

Il y a donc la nécessité de préserver la diversité des cultures dans un monde menacé par la monotonie.

La contribution de chacun vise à la plus grande générosité des autres pour mieux évoluer et éviter la stagnation.

Accueil du livre : Le court essai de Claude Lévi-Strauss fait suite à la demande qu’avait formulée l’Unesco qui publiait, en 1952, une série de brochure consacrée au problème du racisme dans le monde.

Parmi celles-ci, Lévi-Strauss dispensait avec Race et histoire ses leçons, sans technicité exagérée, qui dépassait de beaucoup son sujet pour introduire à une réflexion nouvelle sur la culture occidentale, le sens de la civilisation, le caractère aléatoire du temps historique.

A l’époque, Lévi-Strauss qui avait publié trois ans auparavant « les structures élémentaires de la parenté » était connu des seuls spécialistes ; il était encore le « Professeur » Lévi-Strauss.

Avis sur la question : Qu’il soit question du problème quant à la périodicité de l’histoire, il a depuis été tranché et finalement avait déjà été communément admis par les nouveaux historiens.

On se souviendra de Braudel et de ses trois temps de l’histoire, directeur de la IV section de l’Ecole pratique des hautes études à la suite de Lucien Febvre que présida aussi Lévi-Strauss jusqu’en 82 en tant que directeur d’étude.

Il s’agit ni plus ni moins d’un problème intergénérationnel, laissons donc cela.

On a perdu depuis belle lurette l’illusion de la définition augustinienne d’un temps qui n’appartient qu’à Dieu, universel et continu.

Quant à la notion de race puisque telle était la mission de cet opuscule de 1952 mandaté par l’Unesco, l’exemple idéal-typique qui figure ce concept, et on ne le prendra qu’au titre d ‘exemple le plus flagrant et outrancier voire grossier de ce qui reflète l’appréhension en latence des sentiments exacerbés d’un populisme intemporel, ne saurait être que la notion de race arienne.

Selon les critères de Lévi-Strauss, elle est l’illustration du syncrétisme d’idées primaires mais pas nécessairement irréfléchie puisque savamment instrumentalisée.

Elle est paradoxalement une nation à l’histoire à la fois évolutive et stationnaire, en plus de se figer sur la notion de prédominance de race.

Elle s’approprie un reliquat de cultures de façon opportune : ainsi pour compenser l’idéal aberrant de race va-t-elle puiser dans le même esprit mythologique les concepts de quête du Graal, de lance de Longinus, de recherche de cité idéal, de race pure, de mythes scandinaves pour combler ses apories conceptuelles.

Elle va rechercher dans son autarcie, dans son absence de diversité résultant d’un universalisme à la fois interne et externe, de lutter contre son histoire stationnaire intrinsèque en l’affublant d’une couronne factice d’histoire cumulative, une logique de guerre continuelle qui sera le condition sine qua non du progrès et partant de la justification de sa supériorité. Aldous Huxley dans Le meilleur des mondes , met dans une même perspective l’aberration d’une telle entreprise.

Le diktat d’un état qui établit des strates sociales qui ne sont pas légitimées par un écart différentiel mais par une imperméabilité de chaque caste qui ne serait présente qu’entant qu’utilité n’est pas viable : la diversité n’est valable que si elle est participative.

Même s’il s’agit de littérature de science-fiction, l’illustration n’a pour but que de mettre en exergue l’importance de considération que l’on attache à cette question primordiale.

Mais aussi l’importance sous-jacente que figurent les ouvrages révisionnistes qui s’attachent sans cesse à rabrouer de façon théorique le principe de diversité de culture. Louis Caravelli-Sforza, professeur au collège de France et généticien, s’est attaché dans son livre Gènes, peuples et traditions a dénoncé le mythe des huit Eves originelles du rift africain, berceau de l’humanité.

Même si elles étaient plurielles, le chiffre avancé de huit pour l’humanité reste un détail.

Un sorte de synode de scientifiques composés d’anthropologues et généticiens se faisait alors l’écho du dangereux fantasme de l’uniformité qui sous l’air du chant de l’« humanité-semblable » trahissait le repérage de société consanguine ou de société vile responsable des tares du monde et qui freine l’extension globale, preuve que le sujet se situe toujours sur un brûlot des plus ardent. Il en est de même pour ses formes les plus archaïques de chauvinismes et de nationalismes.

Alain Dieckoff dans La nation dans tous ses états examine la résurgence des diversités de cultures revendiquées qui ne sont pas comme certains l’avancent le « chant du cygne de la diversité » face à l’uniformisation du monde occidental mais le concept de « ressemblance qui aiguise la différence » où le multiculturalisme permet l’évasion face à l’uniformité.

Dès lors il faut. »

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