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histoire de la rhétorique

Publié le 04/11/2012

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Histoire de la rhétorique 1. 1 La rhétorique, c'est démocratique La rhétorique est une discipline tellement ancienne qu'elle nous semble avoir toujours existé. D'autant plus qu'il nous parait dans la nature de l'homme de vouloir persuader son prochain afin de le faire adhérer à ses propres principes. Pourtant, tel ne fut pas toujours le cas. Avant d'en arriver à ce stade, le monde grec connut d'abord la parole magique, ou l'orateur détenait une autorité ultime face à un auditoire sans pouvoir. Cette parole magique était efficace en ce sens que les évènements se réalisaient au moment même de la prononciation d'un énoncé. En aucun cas, ce dernier n'était remis en cause. À côté de cela existait une parole rituelle, principalement pratiquée par les guerriers. Il s'agissait d'une parole de dialogue, accessible à tous les guerriers selon un rituel précis. Dans un tel cadre, il fallait essayer d'obtenir l'adhésion d'un auditoire. La parole devenait donc la condition de l'action à partir du moment où les règles du rituel étaient bien respectées. À la fin de la civilisation mycénienne commença la période de la Grèce antique. Nous étions alors vers le VIIe siècle ACN. Le mythe, jusque là moyen par excellence pour expliquer le monde et les phénomènes naturels, sociaux et culturels, fut remplacé par la raison. À cette occasion, l'apparition de la polis joua un rôle plus que capital. Pour commencer, celle-ci offrit un nouvel aspect à la parole qui se trouva être, grâce à la persuasion, la clef de l'autorité. Par la fonction politique, le logos prit conscience de sa puissance. Ensuite, la polis intervint dans la vie sociale avec la proéminence du domaine public. Et pour cause, d'une part l'intérêt commun fut mis au premier plan, d'autre part les discours officiels s'ouvrirent à tous les citoyens et au grand jour. L'écriture appuya cette laïcisation du discours et des institutions en rendant la culture grecque accessible et donc commune à tous. Les lois furent désormais rédigées, plus orales, et donc similaires pour chaque citoyen. Mais encore, la polis produisit une autre notion importante appelée homonia. Quelque soit l'âge, le niveau social, la fonction dans la cité ou toutes autres différences quelles qu'elles furent, les citoyens étaient semblables et unis puisqu'ils appartenaient à la même communauté, au même groupe ethnique. En conséquence, les Grecs vivaient désormais dans une démocratie. Cette dernière s'est développée parallèlement à la rhétorique. Il n'est pas surprenant que le changement fut double. En effet, la démocratie a pour objectif de rendre tous les citoyens égaux. Pour ce faire, il était nécessaire que tout un chacun eût droit à exprimer ses opinions et à être entendu. En conséquence, pour arriver à vivre ensemble, unis et ou chacun puisse formuler ses pensées sans tomber dans l'anarchie, les Grecs avaient besoin de la parole. En quoi ? Elle permettait l'action. Sur l'agora, les citoyens avaient la possibilité de développer leurs idées. Celui qui le faisait, le rhêtôr, apparaissait comme un conseiller, dévoué à l'intérêt général, qui sût tirer des leçons de l'histoire pour proposer le meilleur parti. Après que chaque orateur eut terminé son discours, l'assemblée avait droit de vote. Le peuple était loué pour ses qualités délibératives, sa capacité de discerner et d'approuver le meilleur parti. La capacité de délibérer seul comme à plusieurs permettait de mettre en oeuvre la vertu de « prudence « (phronêsis) et jouait un rôle de la plus haute importance dans les affaires humaines. La rhétorique était de ce fait essentielle afin de parvenir à persuader le plus grand nombre et que les opinions d'un harangueur l'emportassent sur celles de son adversaire de même que pour être capable, en tant que juge, de remarquer les beaux parleurs ayant des paroles dangereuses. L'art oratoire était ainsi de rigueur dans un grand nombre de circonstance, faisant que les citoyens y avaient recours fréquemment, pour ne pas dire qu'il leur était indispensable. Au niveau juridique, il n'existait ni avocat ni ministère publique. En conséquence, les affaires plaidées étaient forcément accusatoires. Le citoyen devait être capable d'user de la parole, qu'il était défendeur ou demandeur. Le plaideur, lorsqu'il ne se sentait pas à la hauteur, pouvait se faire assister par un parent ou un ami appelé synégore, avec qui il partageait son temps de parole ou bien d'être épaulé par un logographe rétribué qui lui composait un texte à apprendre consciencieusement. Les verdicts étaient rendus par des jurés, qui n'étaient autre que leurs pairs. Pour les actions privées, il pouvait y en avoir 201 ou 401 et pour les actions publiques, 501 membres voir d'avantage. Au niveau politique, l'Assemblée, nommée ekklêsia, exerçait le pouvoir exécutif en votant les décrets et en élisant les magistrats. Le conseil, dit le boulê, qui siégeait sur l'agora et composé de 501 citoyens, préparait les travaux de l'Assemblée. Cette dernière était composée de tous les citoyens adultes. Les orateurs étaient installés dans une tribune (bêma). Le quorum était de 6000 suffrages, soit vingt pourcent du nombre total de citoyens. Sur chaque point de l'ordre du jour, le héraut lançait : « qui veut prendre la parole « afin de laisser la parole à chaque citoyen, respectant de la sorte la notion de démocratie comme nous l'avons vu ci-haut. Au Céramique se déroulait l'oraison funèbre, prononcée dans le cadre des funérailles nationales en l'honneur des soldats athéniens tombés pour la patrie. Le contenu, dicté par l'usage, comprenait un éloge des morts et de leurs ancêtres ainsi que des paroles d'exhortation et de consolation adressées aux vivants. À travers les ancêtres, Athènes tout entière était célébrée. En rendant hommage à ses combattants, la cité se célébrait elle-même, créait sa propre légende et affirmait ses valeurs. L'oraison funèbre était un genre doté d'un puissant contenu idéologique. Les Athéniens prononçaient également des discours hors d'Athènes. Il s'agissait des allocutions des ambassadeurs auprès d'autres cités ou de souverains étrangers afin de négocier des traités, présenter des demandes, offrir des remerciements ou des honneurs. À ceci s'ajoutaient les discours prononcés sur le champ de bataille par lesquels les généraux exhortaient leurs troupes avant le combat. Les discours panégyriques prononcés par exemple dans les fêtes d'Olympie ou de Delphes visaient le public panhellénique réuni pour l'évènement et traitaient des thèmes adaptés à la situation : les relations internationales et particulièrement les rapports entre les grecs, les valeurs de politique générale. Enfin viennent des discours divers prononcés dans des maisons privées ou dans n'importe quel cadre particulier, qui relevaient du genre de la conférence et portaient sur des sujets variés comme des plaidoyers mis dans la bouche de personnages mythologiques ou historiques, essais, éloges paradoxaux, etc. (Danblon 2005 : 13-17 ; Vernant 2011 : 44-62 ; Pernot 2000 : 42 -53 ; Guérin 2009 ; 80). 1. 2 Épidictique, qui es-tu ? Épidictique, d'où viens-tu ? Passons au coeur même de ce qui nous intéressera dans la rhétorique pour la suite de notre : l'épidictique. Dans un premier temps, regardons la définition de ce terme dans le Trésor de la langue française : RHÉT., GR. ANC. Qui, par exemple dans un panégyrique, une oraison funèbre, consiste à montrer (d'où le terme de démonstratif souvent employé) les vertus d'un personnage vivant ou défunt et à distribuer le blâme à leurs détracteurs. Discours épidictique. Synon. mod. Discours, genre, éloquence d'apparat ou académique. Le genre épidictique embrasse la louange, le blâme, les conseils, enfin tout ce qui ne rentre pas dans le délibératif ou dans les questions judiciaires (Ac. Compl. 1842). Cf. les traités de Rhétorique, p. ex. Cl. Vincent, Théorie ...
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« l’anarchie, les Grecs avaient besoin de la parole.

En quoi ? Elle permettait l’action.

Sur l’ agora , les citoyens avaient la possibilité de développer leurs idées.

Celui qui le faisait, le rhêtôr, apparaissait comme un conseiller, dévoué à l’intérêt général, qui sût tirer des leçons de l’histoire pour proposer le meilleur parti.

Après que chaque orateur eut terminé son discours, l’assemblée avait droit de vote.

Le peuple était loué pour ses qualités délibératives, sa capacité de discerner et d’approuver le meilleur parti.

La capacité de délibérer seul comme à plusieurs permettait de mettre en œuvre la vertu de « prudence » ( phronêsis ) et jouait un rôle de la plus haute importance dans les affaires humaines.

La rhétorique était de ce fait essentielle afin de parvenir à persuader le plus grand nombre et que les opinions d’un harangueur l’emportassent sur celles de son adversaire de même que pour être capable, en tant que juge, de remarquer les beaux parleurs ayant des paroles dangereuses.

L’art oratoire était ainsi de rigueur dans un grand nombre de circonstance, faisant que les citoyens y avaient recours fréquemment, pour ne pas dire qu’il leur était indispensable.

Au niveau juridique, il n’existait ni avocat ni ministère publique.

En conséquence, les affaires plaidées étaient forcément accusatoires.

Le citoyen devait être capable d’user de la parole, qu’il était défendeur ou demandeur.

Le plaideur, lorsqu’il ne se sentait pas à la hauteur, pouvait se faire assister par un parent ou un ami appelé synégore, avec qui il partageait son temps de parole ou bien d’être épaulé par un logographe rétribué qui lui composait un texte à apprendre consciencieusement.

Les verdicts étaient rendus par des jurés, qui n’étaient autre que leurs pairs.

Pour les actions privées, il pouvait y en avoir 201 ou 401 et pour les actions publiques, 501 membres voir d’avantage.

Au niveau politique, l’Assemblée, nommée ekklêsia , exerçait le pouvoir exécutif en votant les décrets et en élisant les magistrats.

Le conseil, dit le boulê , qui siégeait sur l’agora et composé de 501 citoyens, préparait les travaux de l’Assemblée.

Cette dernière était composée de tous les citoyens adultes.

Les orateurs étaient installés dans une tribune ( bêma ).

Le quorum était de 6000 suffrages, soit vingt pourcent du nombre total de citoyens.

Sur chaque point de l’ordre du jour, le héraut lançait : « qui veut prendre la parole » afin de laisser la parole à chaque citoyen, respectant de la sorte la notion de démocratie comme nous l’avons vu ci-haut.

Au Céramique se déroulait l’oraison funèbre, prononcée dans le cadre des funérailles nationales en l’honneur des soldats athéniens tombés pour la patrie.

Le contenu, dicté par l’usage, comprenait un éloge des morts et de leurs ancêtres ainsi que des paroles d’exhortation et de consolation adressées aux vivants.

À travers les ancêtres, Athènes tout entière était célébrée.

En rendant hommage à ses 2. »

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