Devoir de Philosophie

L’avillisement et l’ennoblissement du sens ; amélioration et dégradation du sens

Publié le 01/05/2012

Extrait du document

 

 

   Tant qu’il y a des gens pour se servir d’une langue, elle est en perpétuel changement. Les mots subissent des changement divers et compliqués, chaque mot a son évolution particulière et sa propre histoire.

   Le sens du mot peut évoluer vers le positif ou le négatif. L’évolution positive s’appelle l’ennoblissement, ou l’amélioration, négative – l’ avilissement ou la dégradation.

   Premièrement  il faut noter que ces deux mots « dégradation « et « ennoblissement « de sens ont souvent un caractère subjectif. Ce qui paraît être une dégradation de sens pour un individu, peut ne pas l’être pour un autre. Une personne selon ses préférences individuelles, les bons et les mouvais souvenirs de son existence peut attacher à tel ou tel mot une valeur péjorative ou méliorative, que il n’y attachera pas un autre.  Toutefois ce phénomène lexical est d’origine sociale.

   Ce sont les cas de la dégradatio qui sont surtout fréquents. Un mot dont le sens primitif est neutre peut prendre une nuance défavorable. 

 

« L’euphémisme a eu aussi un effet sur l’évolution du sens de certains mots.

Par exemple, l’emploi du mot idiot dans la langue actuelle est le résultat de la tendance à l’euphémisme.

Au 16s.

le mot idiot désignait tout simplementun ignorant, mais non pas, comme aujourd’hui, un homme tout à fait dépourvu d’intelligence et de raison.

Ce mot a sans doute été utislisé dans des situations qui auraient exigé un terme plus fort.

C’est ainsi qu’il est devenu nettement injurieux.

De la même manière, stupide signifiait insensible et stupidité – insensibilité.

Imbécile signifiait faible, l’imbécillité était la faiblesse physique et non la faiblesse intellectuelle.

La médiocrité était la modération, le juste milieu. Dans les premiers temps où l’on s’est servi de ces mots pour masquer une réalité embarrassant, l’euphémisme était reconnaissable, mais peu à peu les mots se sont liés étroitement à l’idée qu’ils étaient chargés d’adoucir et se sont complètement détachés de leur signification primitive. Émille Littré a écrit un livre qui s’appelle “Pathologie verbale ou lésions de certains mots dans le cours de l’usage” où il décrit l`évoliution de sens des mots au cours du temps.

Il donne un étymologie Quelques exemples de dégradation de sens:  Fripon (selmis; apgavikas) – au début de son emploi, signifiait seulement gourmand, aimant à manger : c’est au 17s.

que le changement de sens s’opère.

Aujourd’hui le sens original est complètement oublié. Le fripon (gourmand) est entaché d’un défaut; de plus, il est fort enclin aux petits larcins pour faire satisfaire sa gourmandise.

C’est là que le néologisme a trouvé son point d’appui pour faire d’un gourmand un voleur.  Galetas (landyne) – a l’origine, galetas est le nom d’une tour de Constantinople.

Puis ce mots vient à signifier un appartement dans la maison des templiers, à la Cour des comptes, et une partie importante d’un grand château.

Au 16s.

le galetas est devenu ce que nous lo voyons.  Marâtre (pamote) – n’a plus aujourdh’ui qu’un sens péjoratif et injurieux.

Mais il n’en était pas ainsi dans l’ancienne langue; il signifiait simplement ce que nous nommons dans la langue actuelle belle – mère.

Comme les belles – mères ne sont pas toujours tendres pour les enfants d’un premier lit sourtut on trouve cet image dans les contes, il n’est pas étonnant que marâtre soît devenu synonyme de mauvaise belle-mère Vilain – la pathologie ici est aussi une dégradation.

Il y a dans la latinité un joli mot: c’est villa qui a donné ville.

De villa le bas latin a formé villanus, habitant d’une villa ou exploitation rurale.

Ainsi introduit, vilain prit naturellement le sens d’homme des champs et comme l’homme des champs était serf (baudziauninkas) dans la période féodale, vilain s’opposait à gentilhomme et était un synonyme de roturier (prasciokas, nekilmingas).

Mais une fois engagé dans la voie des acceptions défavorables, vilain ne s’est arreté pas et il était employé comme équivalent de déshonnête, de fâcheux, de méchant.

Enfin il est passé à un emplois physique, celui de laid, de déplaisant à la vue. Marionnette – ce mot est assez joli mot et sa descendance est assez jolie aussi.

L’ancienne langue avait mariole, diminutif de Marie, et désigniait de petites figures de la Sainte Vierge.

Le diminutif mariolette est devenu marionnette et l’usage a transporté le nom de ces figures sacrées à une autre espèce de figures de spectacle et d’amusement.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles