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A l'aide d'exemples tirés du Père Goriot, vous montrerez en quoi consiste le pessimisme de Balzac.

Publié le 17/02/2011

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Dans le roman le plus populaire de Balzac., le drame n'est pas conçu à la manière d'une tragédie de Corneille, où tout finit bien, où la vertu triomphe du vice, où les méchants se convertissent et deviennent vertueux. Chez Balzac comme chez Racine, la fatalité « ne lâche point sa proie «. Cette absence d'illusion, cette rareté de l'espoir ont fait dire que Balzac était âprement pessimiste.

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« milieu, riche ou misérable, des lieux mêmes 'où il habite : Faubourg Saint-Germain ou rue Neuve Sainte-Geneviève.Tout homme est plus ou moins bagnard.Rares sont ceux qui peuvent avec succès s'évader de cette geôle.

Balzac, comme Stendhal son contemporain, asubi l'influence de l'épopée napoléonienne.

Comme Napoléon, affamé de gloire, s'échappe de la médiocrité où il a faillicroupir, ainsi Balzac a voulu être le Napoléon des Lettres.

Il a incarné dans certains personnages cette volontéd'absolu, ce désir d'échapper à la destinée : ainsi Rastignac deviendra plus tard un ministre très influent; Vautrin-Vidocq achèvera sa carrière comme directeur de la police.

Balzac finira par ne plus avoir de dettes.

Mais le PèreGoriot ne nous donne pas encore ces espoirs. c) Y a-t-il un remède à ce pessimisme?Pascal, après nous avoir montré les vices et la misère de l'homme, nous console en présentant le Réparateur, Jésus-Christ.

Mais, dans le Père Goriot, on est frappé de la faiblesse du sentiment religieux.

La religion n'apparaît quecomme la consolation des âmes blessées par la vie.

Et les esprits forts ont reproché à Balzac la banalité de samorale.

C'est que Balzac se proposait de peindre le monde par l'extérieur, en savant, en naturaliste, et non le mondeintérieur en métaphysicien ou en chrétien.

En fait, Balzac remédiait dans la vie courante au pessimisme par savitalité, son rayonnement, son exubérance; il profitait des charmes de la vie sociale.

De même que le roseau dePascal prend sa revanche sur l'univers en pensant, Balzac dominait cette société en l'analysant, en la disséquant,en la classant dans son musée vivant de la Comédie humaine. CONCLUSION : VALEUR DE CE PESSIMISME Nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert écrit Musset dans sa Nuit d'Octobre.

On pourrait ajouter : « Nul ne connaît les hommes tant qu'il n'a pas souffert.

»La connaissance profonde de l'humanité a pour rançon la douleur qui engendre un certain pessimisme.

Molière, cegrand connaisseur de la nature humaine admiré par Balzac, n'était pas optimiste, malgré l'apparence : Quelle mâle gaîté, si triste et si profondeQue, lorsqu'on vient d'en rire, on devrait en pleurer !(Musset, J'étais seul l'autre soir) L'optimisme de façade, de commande, est le propre de ceux qui ne connaissent pas la vie, ou qui n'osent la regarderen face, des sages par imagination dont parle Pascal : « Ils regardent les gens avec empire; ils disputent avechardiesse et confiance; ...

et cette gaîté de visage leur donne souvent l'avantage ...

» (Pascal, Pensées,l'Imagination, Extraits Hatier p.

3o).De cette illusion à la fourberie de Tartuffe il n'y a qu'un pas.

Tartuffe est optimiste comme Giton, le riche de LaBruyère.

C'est l'optimisme des bourreaux guillerets.L'homme ne se connaît et ne se réalise pleinement que s'il y a en lui un certain pessimisme à la manière de Balzac.Mais ce n'est qu'un point de départ.

La vie consiste à surmonter ce pessimisme, comme l'a su faire Montaigne qui,après avoir condamné la vanité humaine dans les deux cents pages de cette Apologie de Raymond Sebond quiinspira Pascal, écrit à l'avant-dernière page des Essais que tout est bien dans la création : « Tout bon, il a fait toutbon » (Essais, III, 13).

Ce sont les mêmes paroles qu'Albert Camus prête au plus malheureux des hommes, l'Œdiperoi de Sophocle.

On peut donc soutenir que la puissance tragique et la vérité profonde du Père Goriot sont dues aupessimisme de son auteur.. »

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