à une passante
Publié le 15/12/2014
Extrait du document
«
veut dire devenir fou , déraisonner. Mais s’extravaguer veut aussi dire changer de route, changer de
voie . Comme si, p
étrifi é par magie, le po ète s’attendait à suivre cette femme vers le monde o ù elle
souhaite l’entra
îner. On remarque que la synecdoque de l’œil (vers 7) renforce la p étrification et que
les deux verbes, au pr
ésent de l’indicatif, « fascine » et « tue », montrent un changement radical de
perspective. Dans ce r
écit au pass é, le passage du pass é au pr ésent intemporel signale le danger
des interdits : l’homme sous la coupe de cette passante, se sent entra
îné vers le monde des morts (si
nous remontons aux sonorit
és d éjà utilis ées, le verbe tuer est d éjà inclus dans « fastueuse »,
« majestueuse » et le mot « statue » ). Ce jeu sur les sons et les sens donne de Baudelaire une
image de victime.
Quatri
ème étape,la fuite (premier h émistiche du vers 9) : Dans un sonnet, le vers 9, qui
d
ébute le premier tercet, est souvent symbolique du po ème entier . Ici, sa construction est hach ée
par les points de suspension. Cette passante, associ
ée à un orage violent (le mot « ouragan » était d éjà
utilis
é au vers 7) provoque un ravage sentimental exprim é par un contraste : éclair / nuit . Nous
sommes au cœur de la vision ( apparition / disparition ) qui jette le narrateur dans le malheur, dans
l’obscurit
é de l’aveugle. Le malheur est ici une pause, le tiret à l’h émistiche . Et à partir de cette
pause, la ponctuation va s’affoler : points d’exclamation et d’interrogation s’encha
înent pour dire le d ésir
et la frustration.
Cinqui
ème étape, les r éactions existentielles du po ète (vers 9 (2 e
h émistiche) – 14) : Avec
le tiret s’ach
ève le r écit au pass é. Le po ète s’adresse à son souvenir id éalis é : il met en sc ène non
une femme mais une « fugitive beaut
é ». C’est cette beaut é qu’il se d ésesp ère de revoir. Il encha îne des
hypoth
èses m élancoliques (au vers 12) qui sont autant spatiales que temporelles. L’adverbe jamais ,
en italique donc soulign
é dans le manuscrit, d ément toute possibilit é concr ète, tout espoir terrestre.
L’allusion
à l’éternit é, le « ô » vocatif de la plainte et de l’hommage (l’hommage se trouve aussi dans le
titre du po
ème, comme une d édicace), mais surtout l’emploi du conditionnel pass é 2 e
forme (« que
j’eusse aim
é »), temps verbal de l’irr éel , donne à cette histoire la forme d’un r écit merveilleux, malgr é
l’
échec et la frustration.
DEUXIEME AXE : LES CARACTERISTIQUES DE L’APPARITION
Pour bien comprendre la port
ée de cette trame narrative, il faut consid érer les
caract
éristiques de la passante. On peut consid érer que Baudelaire a mis en valeur 4 caract éristiques :
1.
Il s’agit d’une femme ind
éfinie (« une femme passa »), anonyme, sans
description corporelle signifiante. Elle est une silhouette
à peine dessin ée, pour reprendre l’id ée du
tableau. Elle est
évoqu ée par des verticalit és (longue, mince, grand, statue) pour signifier une
é
lévation (une femme qui élève, qui vous transporte...).
2.
Il s’agit d’une femme dont le corps promet l’amour : sa d
émarche, la qualit é
de ce que l’on devine d’elle (« agile ») mais aussi son geste provocant (notamment le participe
pr
ésent « soulevant » quand elle fr ôle les dentelles de sa robe) font d’elle un fantasme (corps
intouchable mais d
ésirable, âme qui se d évoile mais qui fuit).
3.
Il s’agit d’une femme li
ée à la mort . Elle est en « grand deuil » ce qui renforce
son myst
ère : ce deuil sa robe noire la rend inaccessible. L’association de son œil à l’adjectif
« livide » (vers 7) – livide signifie d’un bleu noir
âtre – renforce l’ étranget é de cette apparition. Dans.
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