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ACTE 1 - DIVISION 5 (PAGES 64 À 85) - Fin de partie de Samuel Beckett

Publié le 14/09/2018

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ACTE 1 - DIVISION 5 (PAGES 64 À 85)

 

Hamm veut savoir, au cas où il sifflerait Clov et qu'il ne vienne pas, si celui ci est mort ou s'il l'a quitté. Clov pense recourir au réveil pour l'avertir. Si le réveil sonne, c'est qu'il est parti, sinon, qu'il est mort. Hamm offre à Nagg une dra­gée pour que celui ci écoute \" son histoire \"· Il est le héros de cette fiction dont l'autre protagoniste est un « gueux••, venu le supplier de le recueillir avec son enfant. Hamm interrompt son récit. Prions Dieu dit-il. Mais ede salaud! Il n'existe pas \"· Puis Nagg, que Hamm a trompé en lui promettant une dra gée (elles sont épuisées), lance sa malédiction : il espère vivre assez pour entendre Hamm, seul, l'appeler dans la nuit. Il disparaît dans sa poubelle et Hamm doit poursuivre devant Clov le roman qui touche à sa fin : le gueux de l'histoire se voit offrir une place de jardinier. Le sort de son enfant reste en suspens. Ils s'aperçoivent que Nell est morte.

beckett

« se nourrit d'affront ements.

La fixation de la parole sur un locuteur est tou­ JOurs une menace pour la dynamique théâtrale.

La mobilité du dialogue, particulièrement versatile, toujours dérouté, imprévisible, immédiat, consti­ tué d'échanges courts et autonomes, de couples de questions/réponses, laisse la place à des blocs de plus grandes dimensions, fermement archi­ tecturés, formes de discours moins proprement dramatiques.

Des monol ogues dialogués Mais Beckett insuffle à ses monologues le dynamisme interlocutif du dialogue.

On y retrouve des formes d'adresse, le locuteur se multiplie et ins taure une parole dialoguée à l'intérieur de son discours : «Q ui appe­ lais-tu quand tu étais tout petit et avais peur dans la nuit ? Ta mère ? Non.

Moi" (page 77).

L'histoire racontée par Hamm fait intervenir quatre personnages : - Hamm lui-même, auteur qui apprécie son texte à mesure qu'il le produit : "( Ton de narrateur) Un long silence se fit entendre.

(Ton norman Joli ça " (page 70).

- Hamm, à la fois narrateur de l'histoire, qu'il profère sur un "ton de na rra teur ", et personnage principal du rom an, confronté à ce gueux venu l'i mplo rer.

Ainsi, même en présence d'un locuteur unique, le texte multi­ plie les points de vue et renoue avec les propriétés du dialogue.

L'emphase Les deux monologues correspondent à une fixation de l'intérêt drama­ tique.

Ce sont des temps forts, solennels qui rompent avec la fébrilité du dialogue.

Une prédiction, une malédiction sont cérémonieuses, emprun­ tent aux formes de l'emphase, les phrases s'allongent et se cadencent : «C e n'é tait pas vraiment indispensable, tu n'avais pas vraiment besoin que je t'écout e.", se prolongent en symétries de syntaxe, affermissent leurs symétries par des reprises : "J'e spère que le jour viendra où tu auras vraiment besoin que je t'écoute, et besoin d'entendre ma voix, une voix.

Oui, j'espère que je vivrai jusque-là, pour t'en tendre m'appeler comme lorsque tu étais tout petit, et avais peur, dans la nuit, et que j' étais ton seul espoir••.

La chute de phr ases s'appesantit sur les termes forts, "nuit», "entendr e ma voix, une voix ", "ton seul espoi r".

L' his toir e Hamm, qui a monnayé contre une dragée l'écoute de son récit avec Nagg, poursuit; c'e st, précis e-t-il, un roman : «A h tu veux dire mon. »

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