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ACTE 1 - DIVISION 6 (PAGES 85 À 105) - Fin de partie de Samuel Beckett

Publié le 14/09/2018

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ACTE 1 - DIVISION 6 (PAGES 85 À 105)

 

Hamm, qui prétend vouloir sentir la lumière sur son visage, demande à faire sa promenade. Mais il n'y a pas de lumière, et bien que la mer soit silencieuse, il exige, pour l'entendre, que Clov ouvre la fenêtre. Les persécutions redoublent, mais de plus en plus, Clov se rebelle, refuse de se soumettre aux caprices de son bourreau, s'enferme dans un mutisme ostensible. Resté seul, Hamm évoque le moment de la fin, quand, abandonné, il lui faudra se résoudre au silence et à l'immobilité. Il siffle Cio v qui revient, le réveil à la main; il le remonte et l'accroche au mur. Une nouvelle fois, Hamm exige que Clov lui décrive la terre par la fenêtre, mais il le pousse à bout, et celui-ci, exaspéré, le frappe avec le chien, puis remonte sur l'escabeau, reprend l'inspection : il voit un enfant, assis par terre. Il faut l'exterminer, mais ils y renon cent: s'il existe vraiment, de toute façon il mourra.

beckett

« a plus de ...

"· Ces répétitions, qui se limitent à une phrase ou une séquence de mots, font de la progression un piétinement, contribuent au sentiment d'étouffement et d'empr isonnement.

À partir de la page 85, ce sont des passages entiers qui se repr oduisent.

Il semble que tous les pos­ sibles de la situation aient été exploités.

Recommencent alors, à peu de choses près, les scènes du début de la pièce.

Hamm, tenant à bout de bras son mouchoir , répète les paroles du tout début : "À moi ...

,, .

La pro­ menade reproduit le "tour du monde ", l'exploration par les fenêtres, avec la comédie de l'escabeau et de la lunette, a lieu pour la troisième fois.

Ces reprises ne sont pas limitées à la seule journée; la cérémonie de la promenade se renouve lle depuis le "d ébut ", lorsque Clov enfant "a ppu yait trop haut•• sur le faut euil.

La structure spatiale symétrique de l'e space scénique, fenêtre gauche, fenêtre droite, à l'image de la compo­ sition de la pièce qui fait reve nir presque symétriquement les mêmes scènes au début et à la fin, favorise la duplic ation des actions qui se repro­ duisent de chaque côté.

Clov ressemble à une mécanique, lorsque, trois fois, de façon exactement identique, il se penche pour interroger Nagg : "C iov se penche.

Mots confus.

Clov se redr esse•• (page 88).

La répétition est devenue la ressource principale de la progression dramatique.

L'inutilité Une réplique de Clov résume mieux que tout commentaire l'imp asse qui rend tout acte stérile : "S i je ne tue pas ce rat, il va mourir, (page 90).

Les gestes accomplis sont tous annulés, se résorbent avec le geste contrair e qui fait rétrograder invariablement la situation à son état initial : Clov ouvre, et ferme la fenêtre, après la promenade, il "ramène le fau­ teuil à sa place ", il ne cesse de monter et de descendre l'escabeau, revient toujours à "sa place à côté du fauteui l».

Hamm sort son mou­ choir , le déplie, le replie et le remet dans sa poche.

Révolte On vient de le voir, la progression est une intenable stagnation, une lutte désespérée contre le néant.

Néanmoins, cette pièce est l'histoire d'un affran­ chissement, il y a une évolution psychologique des personnages, les rap­ ports de Hamm et de Clov ne cessent d'empirer.

Clov résiste à son bour­ reau , s'ins urge contre l'oppression verbale que celui-ci fait peser sur lui: il ne répond plus à ses questio ns: "Je suis très blanc ? (Un temps, avec vio­ le nce.) Je te demande si je suis très blanc•• et: «O n est quel mois ?» (un tem ps).

Ses réponses trahissent un mutisme délibéré, elles se limitent le plus souvent à un oui ou un non.

Il ne relance jamais; la tension, que mani-. »

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