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Acte II, Scène 2 de Phèdre de Jean Racine (résumé et commentaire)

Publié le 13/09/2018

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Les premières paroles d'Hippolyte sont pour confirmer la mort de Thésée et affranchir Aricie de toute contrainte; la jeune fille est entièrement libre maintenant. Le prince va même jusqu'à lui céder la couronne d'Athènes; ne fut-elle pas l'apanage de ses aïeux? Il se contentera, lui, de Trézène, dont il est le souverain; quant à Phèdre et son fils, la Crète leur offrira une riche retraite.

 

Aricie s'étonne: quel dieu a mis ce généreux dessein dans l'esprit d'Hippolyte ? Le prince ne la hait-il donc pas ? Le jeune homme soupire: peut-il haïr Aricie, dont le charme... ? Il faut rompre le silence ! Le malheureux ouvre le fond de son cœur à celle qui l'a vaincu. Sa fierté, ses mépris ne sont plus ! Le voilà asservi à la commune loi ! Il a eu beau lutter, fuir la bien-aimée, il est désormais son prisonnier. Tous ses plaisirs d'autrefois l'importunent : son arc, ses javelots, son char et jusqu'à ses chevaux, qui ont oublié le son de sa voix. Qu'au moins la jeune fille pardonne au maladroit sa déclaration et ne rejette pas « des vœux mal exprimés» !

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« Une scène à haute tension Une grande scène classique est conçue comme un cres­ cendo vers un sommet : elle monte vers une émotion, une explosion.

Ce schéma dynamique et dramatique est parti­ culièremen t approprié aux situations dans lesquelles les per­ sonnages commencen t par se contraindre puis passent « peu à peu de la dissimulation à la franchise et de la convention à la vérité >> (Jacques Scherer).

Tel est le cas dans cette scène où l'on voit Hippolyte se conduire en présence d'Aride d'abord comme un roi et parler politique (v.

463-508) pour n'être plus ensuite qu'un amant « déplorable », rendant les armes à celle qui l'a vaincu et qui est parvenue à lui arracher son secret (v.

509-560).

Faut-il souligner la progression décisive de la demi-c onfi­ dence à un tiers, lors du premier acte, à l'a veu sans équivoque, à l'a veu qui engage, non pour le meilleur mais pour le pire? La politique ...

Miroir d'une société aristocratique et mona rchique, la tra­ gédie classique ne montrait que les grands de ce monde et évo­ quait inévitab lement de graves problèmes politiques ; elle trou­ vait là sa grandeur et le moyen de susciter l'intérêt du public.

Pour Racine comme pour les spectateurs du temps, quoi de plus important par exemple que le problème d'une succes­ sion royale, laquelle engageait le sort de l'É tat, du pays et des sujets? Hippolyte parle et agit ici en prince libre de ses décisions, en héritier responsable, mûri par l'épreuve et la nécessité ; il entend régler au mieux la querelle successorale ouverte par la mort de Thésée.

De plus il se comp orte en «généreux » (v.

482): oubliant les haines du passé, soucieux de réparer les torts anciens et de restaurer le pouvoir légitime, non seu­ lemen t il rend sa liberté à Aricie (v.

480), mais en outre il lui offre la couronne d'Athènes (v.

494-496).

Racine retrouve­ t-il pour autant le sublime cornélien, qui faisait frissonner d' admirati on les âmes d'élite? ...

et/ou l'amour Le fils de Thésée cède à la passion plus qu'il n'écoute la générosité ou la raison.

La grandeur politique aurait été de. »

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