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Acte II, scène 5 de Phèdre de Jean Racine (résumé et commentaire)

Publié le 13/09/2018

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racine

Soutenue par Œnone, Phèdre s'avance, en essayant de maîtriser son émoi. Voilà la reine devant son beau-fils! Elle plaide pour l'enfant si jeune qui vient de perdre son père et bientôt perdra sa mère. Que son demi-frère veuille bien soutenir sa cause comme oublier la haine qui lui a été si longtemps témoignée ! D'ailleurs si Hippolyte pouvait lire dans le cœur de Phèdre, il aurait pitié d'elle.

 

Nul ressentiment chez le jeune homme : Phèdre s'est conduite comme toutes les belles-mères, soucieuses avant tout des intérêts de leurs enfants ! La reine insiste : c'est un souci bien différent qui la dévore. Hippolyte tente de rassurer la jeune femme : Thésée va peut-être revenir; Neptune l'a toujours protégé. Mais comment pourrait-on revenir du royaume des morts? Au vrai Thésée n'est pas mort, Phèdre le retrouve vivant dans les traits d'Hippolyte, qu'elle contemple passionnément: elle voit son époux, elle lui parle, et son cœur... !

 

Hippolyte admire ce miracle de l'amour. Les propos de la reine deviennent de plus en plus étranges ; elle se prend à regretter que le prince n'ait pas participé à la glorieuse expédition de Thésée, venu en Crète pour tuer le Mino-

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« ta ure.

Comme elle aurait aimé te nir à ses côtés le rôle d'A riane , dévi der le fil pour lui, le guider dans les détours du Labyrinthe, s'y perdre enfin ou se retrouver avec lui ! Stupéfait, Hippolyte s'indigne : la reine ne se souvien t­ elle plus que Thésée est son père à lu i, son époux à ell e ? Alor s, le jeune homme voulant se retirer, la malheur euse ab andonne toute pudeur pour lui jeter son amour à la face, ce fol amour qui l' empoi sonne et que les dieux cruels ont allumé en son sein.

C'est maintenan t à l'aimé que Phèdre conte sa lamen­ table histoire : la coméd ie de la hai ne, pour faire chasser le pri nce, les tourmen ts et les larme s, le silence obstiné qu'il fa llai t ga rder, l'« aveu si honteux » qui n'a pu être retenu.

Il fa ut qu'Hi ppol yte venge son père et lui-même ! Qu'il pun isse dans le sang cet amour monstrueux.

Renversée aux pieds d'Hippoly te, la reine offre sa poitrine au coup fatal; mai s le jeune homme reste immobile, pétrifié d'horreur.

Phèdre avance la main vers l'épée qui pend à son côté, la tir e violem ment, prête à s'en frapper elle-même ...

Surg issant du coin où elle s'était retirée, Œnone intervient, sa isit sa maîtresse dans ses bras et l'entraîne, défaillan te, serrant encore dans sa main l'arme d'Hippolyte.

Un théâtre cruel Au théâtre comme dans la société, une femme ne devait jamais avouer son amour à un homme ; si elle s'y résignait, avec honte, il lui fallait observer au moins trois étapes : l' aveu à une confidente, puis celui surmon tant la pudeur du sexe qu'elle faisait à l'h omme aimé, celui enfin plus dur encore à des tiers.

On retrouve cette prudente progression dans Phèdre .

De façon plus générale les comportements et les discours rele­ vant de la sensualité ou, pour mieux dire, de la sexualité, subis­ saient la même censure dans la société policée et mondaine de l'ép oque.

La cruauté, c'est-à-dire la hardiesse , la violence du théâtre racinien, n'en est que plus remarquab le.

La scène où l'hé roïne avouait sa passion à Œnone n'était déjà pas sans audaces de langage.. »

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