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ACTE II, SCÈNES 20-21 - Le mariage de Figaro de Beaumarchais (commentaire)

Publié le 17/01/2022

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Le comique est présent dès le début de la scène : Antonio vient se plaindre naïvement au Comte sans être conscient de la portée de ses accusations. Almaviva, lui, s'enflamme aussitôt et presse de questions le jardinier qui se méprend sur ses intentions. Suzanne, Figaro et la Comtesse vont alors conjuguer leurs efforts pour l'empêcher de répondre au Comte. A deux reprises Antonio déclenche le rire du spectateur par ses bons mots, la première fois en répondant à la Comtesse qui lui reproche d'être toujours gris : « Boire sans soif et faire l'amour en tout temps, Madame, il n'y a que ça qui nous distingue des autres bêtes »

« provoqué ce renverse- ment inattendu.

Le Comte est surpris comme lemontre la multiplication des interrogations et desexclamations : « Ah ! quelle école », « Quoi, Madame,vous plaisantiez ? », etc.

Ce qu'il a le plus de mal àcomprendre et à admettre, c'est que sa femme ait sibien joué la comédie : « Mais je suis encore àconcevoir comment les femmes prennent si vite et sijuste le ton des circonstances.

» Mais la Comtesse est encore plus surprise que leComte car elle était sûre que Chérubin se trouvaitdans le cabinet.

Plusieurs didascalies insistent sur sontrouble, qu'elle maîtrise progressivement grâce à l'aidede Suzanne : « se remettant un peu », « assurant son ton par degrés », « s'efforçant de sourire ».

De façon significative elle ne répond aux questions duComte que par d'autres questions pour gagner dutemps : « Et pourquoi non, Monsieur ? », « Vos foliesméritent-elles de la pitié ? ».

Fait plus grave, elle setrahit en avouant qu'elle était au courant du billetenvoyé au Comte : elle compromet ainsi Figaro etBazile et voue à l'échec le premier plan qui avait étémis au point avec Suzanne et Figaro. Mais la Comtesse est soutenue fort opportunémentpar Suzanne qui prend la parole lorsque sa maîtresse adu mal à répondre.

C'est ainsi qu'au début de la scène19 elle répond à la place de la Comtesse : « Et moi,Monseigneur ? » Un peu plus loin elle occupe le Comteau cours d'un bref dialogue qui permet à la Comtessede reprendre ses esprits.

On constate donc unealliance entre les deux femmes contre le Comte.Suzanne saisit toutes les occasions de souligner lestorts d'Almaviva.

Elle rappelle combien soncomportement a été odieux : « Soupçonner un hommedans le cabinet de Madame ! » De façon plus générale la supériorité de Suzannes'affirme aussi par rapport à ses maîtres puisqu'elledomine aussi bien la Comtesse que le Comte au coursde ces trois scènes.

C'est elle qui tire toutes lesficelles, avec une habileté qui n'a rien à envier à cellede Figaro : la camériste comme le valet triomphent deleurs maîtres par leur intelligence. La confusion du Comte Pour la première fois dans la pièce, le Comte se trouveen position d'infériorité et va devoir présenter desexcuses à sa femme alors qu'on attendait la situationinverse.

Le champ lexical de la honte et de laculpabilité est particulièrement abondant dans lascène 19 : « humil ier », « pardon », « confusion », « torts », « une faute aussi humiliante », « repentir », «puni ». Il supplie sa femme, ce qui inverse les rôles de façonsaisissante par rapport à la scène 16.

A la brutalitésuccèdent des paroles destinées à attendrir safemme.

Pour la première fois il appelle sa femmeRosine, nom qui ne constitue pas seulement un rappeldu Barbier de Séville mais qui a surtout une valeur sentimentale : il désigne la femme aimée.

D'ailleurs laComtesse ne s'y trompe pas : « Je ne la suis plus,cette Rosine que vous avez tant poursuivie ! je suis lapauvre Comtesse Almaviva » Non seulement Almaviva doit s'humilier devant sa. »

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